Hanashi-sama // La puissance du Japon ou l'élément perturbateur ?

Soixante ans se sont écoulés sans que je ne puisse fouler mes terres natales. Pour un vampire ce n'est rien et pourtant ça m'a paru une éternité. Je connaissais leur coutumes et leur lois sur le bout des doigts, j'en venais à oublier les miennes. J'avais le mal du pays, je ne me sentais pas à ma place et commençait à suffoquer. La délivrance arriva enfin mais les circonstances de celle-ci n'étaient pas joyeuses. En effet, depuis quelque temps une rumeur circulait un peu partout, certifiant que le roi japonais était au plus mal. Il était soi-disant blasé et fatigué de la vie ? Ça ne ressemblait pas à mon géniteur et malgré tout ce qu'il m'avait fait subir, je m'inquiétais pour son état de santé. Il était tyrannique et dur mais il restait mon père. S'apercevant de mon trouble, Eunji m'autorisa à rentrer chez moi afin de me permettre de me rendre à son chevet.
Je m'attendais à retrouver un roi alité, épuisé alors quelle ne fut pas ma surprise de le voir sur ses deux jambes et en pleine forme. Naïvement, j'étais heureux de pouvoir le revoir. Nos retrouvailles auraient pu être émouvantes et emplis de tendresse mais je fus accueillis par un regard noir et une phrase : Je pensais que tu étais une épée bien forgée, je me trompais. Un silence s'était installé tandis que je tentais de me calmer. Cependant, il reprit la parole afin de me vomir sa déception et ses reproches à la figure : Tu m'es inutile, tu ne mérites pas de monter sur le trône. Montre toi digne et fais tes preuves !
Ma colère venait d'atteindre son paroxysme en me rendant compte qu'il ne serait jamais fier de moi et que mon absence ne l'avait pas attristé, même rien qu'un peu. Il m'humiliait de nouveau sans vergogne. Je n'étais pas faible, du moins je ne l'étais plus et ma rage me faisait oublier qu'un jour j'avais crains ce vampire. J'étais devenu plus fort que lui alors sans m'en rendre compte, je m'étais approché avec habilité et vitesse. Me tenant derrière lui, il pu entendre mes dernières paroles : Les voilà mes preuves. Votre règne est terminé, adieux Père et je plongeai sauvagement ma main dans son torse, brisant sa cage thoracique au passage et lui arrachai le coeur. Celui-ci ne battait pas mais ainsi séparé de son corps, cela laissait peu de chance de survis à son propriétaire. Le sang de ma victime eut pour conséquence de me rassasier pleinement même si son goût était atroce. Ce dernier me brula la gorge, ce sang était aussi mauvais que l'avait été le défunt roi.
Cet idiot m'avait balayé le terrain en faisant tourner la rumeur de son mal-être, c'était du pain béni pour moi. Je ne serai jamais suspecté. Il avait rendu son dernier souffle dans mes bras... quelle tragédie ! J'ai bien entendu joué les fils endeuillé avant de pouvoir jouir de mon nouveau statut. Le prince héritier était devenu roi.