face to face (dimitri & hélios)

L'inquiétude se devinait sur les traits du chef des Armés. Bien qu'il soit d'un naturel taciturne, discret et indifférent, il ne pouvait constamment cacher ses états d'âme. Et il était une chose qu'il craignait plus que tout, c'était une attaque à l'encontre des Lightwood. Il avait la protection d'Ace depuis des années, s'assurant que l'héritier de l'Empire - du moins jusqu'à ce que Araël en face un de son sang - soit capable de se défendre et d'être assez fort contre ses ennemis. Il faisait attention à tout ceux qui pouvaient tourner un peu trop près de lui, plus encore quand il s'agissait de vampires étrangers. Hélios ne les avait pas en affection, se méfiant des anciens ennemis qu'il avait croisé sur les champs de bataille, autant que des royaumes qui avaient gardé une neutralité depuis plus de deux ou trois siècles.
Il ne savait pas grand chose de Dimitri Heikkinen, mais le simple fait que son nom soit ancré dans l'esprit du Russe n'était pas bon signe. Parce qu'il l'avait vu plusieurs fois auprès de Ace. Parce qu'il avait constaté qu'il n'était jamais loin de Freya non plus, lors des dernières rencontres avec sa fille. Il n'avait pas fait attention à la présence du sang pur jusqu'à présent, et avait le sentiment de le croiser en constance aujourd'hui.

Son odeur était devenue familière alors qu'ils ne s'étaient jamais parlé et l'instinct d'Hélios le poussait à être méfiant. Alors il attendit la fin de la rencontre inter-héritier, des discussions et des mondanités, pour suivre le sang pur vers la sortie et l'attirer contre un mur pour le tenir là en face à face. On doit parler, Heikkinen. Exigea-t-il, foudroyant l'autre du regard, la main jamais bien loin de son épée. S'il devait souffrir les mondanités, il avait bien du mal à le faire sans son armure de soldat et son épée. Et je vous conseille de faire preuve de la plus grande honnêteté avec moi. Je n'ai pas beaucoup de patience. Pourquoi vous êtes venu sur Haima ?


 

Mondanité, c’est une chose qui a toujours été présente dans sa vie qu’il le veuille ou non. Il trouve la plupart ennuyant au possible, mais il est roi et on attend de lui à ce qu’il se plie à ce genre de formalité. Comme en aujourd’hui, où il est au palais des Lightwood pour une rencontre inter-héritier. L’avantage de ce genre de réunion est qu’il peut observer les nombreux sangs purs afin de chercher de potentiel allié pour sa vengeance. Cela rend toute ces réunions bien plus intéressantes pour lui, mais cela ne les rend pas moins fatigante. Il a hâte de la voir se terminer, pour rentrer chez lui ou voir Ace.
La fin de la réunion vient et il se sent heureux en se disant qu’il pourrait peut-être voir Ace aux termes. Il se dirige vers la sortie assez pressée. Seulement, il se fait arrêter et tirer contre un mur avant d’atteindre la sortie. Son regard croise alors le regard d’un homme qu’il connait, mais qu’il n’a jamais approché : Hélios Moldovan. Le père adoptif de sa sœur, le chef des armées qui semble furieux contre lui. Le sang pur fronce les sourcils et écoute les paroles du Moldovan en serrant les mâchoires. Il porte son regard sur l’arme que touche le chef de l’armée puis revient sur lui.


« Pour fuir la mort de ma fiancée et les sangs purs allemands, mais ce n’est pas ce qui vous intéresse je me trompe ? »


Le blond regarde Moldovan droit dans les yeux refusant de baisser les yeux devant lui. Le fait qu’il soit clairement en position de faiblesse par rapport à l’homme en face de lui ne changera pas ça. Il n’a rien à se reprocher vis-à-vis d’Hélios. Il ne comprend d’ailleurs pas pourquoi l’homme est venu le trouver et ce qu’il lui veut.



 

Hélios ne savait pas garder son calme, préférant la violence et les menaces à quelques belles paroles échangées en parfaite hypocrisie. Impossible pour lui de faire semblant, de juste suivre en silence les agissements de Dmitri Heikkinen en prétextant ne pas avoir à s'en inquiéter. Ace devait être protégé, plus férocement encore que n'importe quel habitant de l'île. Et Freya lui était trop précieuse pour qu'il ne fasse pas attention à tout ceux qui l'approchaient. Plus encore les vampires et les sangs purs - il ne pouvait que se méfier de ceux qu'il ne connaissait pas et de leur rapport aux humains. Sur l'île il y avait des règles strictes, et Hélios devait les faire appliquer. Il prenait même un plaisir certain à les faire appliquer quelque fois.

Alors il devait savoir ce que le vampire voulait, ce qu'il était venu chercher sur Haima. « Pour fuir la mort de ma fiancée et les sangs purs allemands, mais ce n’est pas ce qui vous intéresse je me trompe ? » Je vous conseille de ne pas tester ma patience, je n'en ai pas énormément. Feula-t-il, la main s'approchant toujours dangereusement de son arme. Vous avez de drôles de goûts en matière de fréquentations, Dmitri. Je me demande ce que vous cherchez exactement en étant si proche de ma fille et de mes soldats. Mes - plutôt qu'à désigner Ace directement, cherchant à savoir si le sang pur n'avait pas d'autres intérêts dans l'armée également.

 

Dmitri regarde l’homme en face de lui qui semble de plus en plus en proie à certaine fureur. Le jeune roi n’est pas des plus rassuré connaissant la réputation de l’homme. Seulement, il ne baisse pas les yeux ne voulant pas lui donner l’occasion de croire qu’il a une quelconque emprise sur lui avec sa menace. Ou pire il ne veut pas lui laisser croire qu’il admet avoir un tord quelconques envers le Moldovan, alors qu’il ne lui a rien fait qui puisse lui nuire. Il sert les dents et écoute le Moldovan cherchant à comprendre ce qu’il lui reproche.

« Autant, je comprends pour votre fille, mais en quoi le fait que je fréquente certains de vos soldats vous dérange ? »

Dmitri le regarde toujours droit dans les yeux cherchant toujours à comprendre pourquoi il lui parle de ses soldats. Il comprend Freya, lui en est même silencieusement reconnaissant intérieurement, mais pour les Soldats il ne comprend pas. Surtout, qu’au final il ne traine qu’avec un seul soldat Ace. Il ne voit pas en quoi ça l’intéresse et surtout pourquoi après plus de dix ans.

« Expliquez-moi ce qui vous préoccupe. Je ne vois pas en quoi c’est un problème que je traine avec vos soldats. Pas plus que je comprends en quoi ça vous regarde que je me lie d’amitié avec certain d’entre eux. Ils sont assez grand et intelligent pour choisir librement leur fréquentation. Et quant à votre fille en dix ans, je ne lui ai jamais fait de mal et je ne lui veux aucun mal. »

Dmitri doute que cela calme le russe, mais il l’espère vu que la main de ce dernier s’approche dangereusement de son épée. Le roi finlandais n’a pas envie de mourir aussi bêtement avant même d’avoir pu se venger des allemands. Il sert les dents.

« Vous pouvez me lâcher pour qu’on puisse parler tranquillement ? Vous êtes bien plus qualifié que moi en combat, je sais ce que je risque si j’essaie de partir avant la fin de cette conversation ! »