Brûlante glace (tylo)

La plaine. Cet endroit fait rêver, suinte par chacun de ses pores une puissante histoire. La plaine, cet endroit parfois pour un prochain évènement grandiose. Tu es toujours à la recherche d’un nouvel endroit où t’pourras épater les gens, voyant dans chaque place la possibilité de le rendre magique – comme ici, les thèmes et les idées peuvent fleurir à foison. C’est parfait, magnifique. Les menhirs usés sont entourés d’couronnes de fleurs multicolores et tu n’as aucun mal à imaginer des lumières en forme de fleurs s’glisser un peu partout entre les vrais pour illuminer l’endroit. T’as un sourire sur les lèvres alors que tu marches lentement d’une part et d’autre de l’immense territoire. Autant que méditer, la conception et l’imagination de thèmes te permets de te vider la tête, te recentrer sur ce que tu aimes et ce dans quoi tu es véritablement doué.

Tu es très reconnaissant à la famille royale de t’avoir laissé ce rôle de magistral des festivités. Après tout, en tant que Moldovan, on aurait pu te demander de joindre l’armée, seconder ton frère ou une autre connerie du genre. Mais l’Empereur et sa Feu sœur furent un duo excellent pour gouverner l’utopique Haima. C’est pourquoi tu prépares mentalement ton idée, pense chaque centimètre et détail avant de demander une audience avec le roi. Tu en a parlé avec ta chère amie Sae, outre elle, personne n’est au courant que tu adorerais présenter une grande festivité pour la fête de l’Impératrice. Les défunts préfèrent que l’on pense à eux avec le sourire, et pas le contraire. Alors si tu peux aider à panser les cœurs un minimum et la faire revivre dans des rires et un moment de joie, tu le feras. Chaque chose en son temps, cependant.

Un bruit près de toi attire ton attention, t’faisant tourner trop rapidement pour l’œil humain vers la source, main déjà mise sur l’épée que tu traines malgré toi. On ne sait jamais, après tout… Toutefois, tu te vois vite soulagé (et foutrement agacé) quand tu réalises qu’il s’agit de Ty. « Hamilton. N’sais-tu donc pas t’annoncer? » qu’tu grognes dans sa direction, l’cœur battant au souvenir d’votre dernière rencontre. Tu ne veux pas le vouloir, tu ne veux pas ressentir ce feu dans tes veines quand il est présent, tu ne veux pas te remémorer Al sur chaque trait de Ty, mais tu n’peux rien à tout cela. « J’avais terminé. La plaine est toute à toi. » qu’tu ajoutes en lâchant le pommeau de ta lame. Tu fais un pas, puis deux, dans l’intention de partir, n’pouvant cependant pas t’empêcher d’garder ton regard rivé sur lui.
Douce torture que tu cherches à éviter en l’repoussant d’un mur de glace.

Tes écouteurs sur les oreilles tu pars courir un peu pour te changer les idées. La nuit est belle, pleine de promesses mais t'as quelque chose sur la langue qui n'sort pas, des paroles qui n'manquent pas de te faire s'arracher les cheveux car tu ne trouves pas les rimes que tu veux. T'arrives à composer la musique mais pas les mots qui vont avec alors juste, un peu de sport devrait te faire du bien tu n'en doutes pas. Ainsi, à petite foulée humaine, tu te met à courir dans la ville d'Haïma d'abord, avant de trouver ton chemin en dehors. Dans la forêt où tu perds ton souffle en faisant quelques pics de vitesse pour ne pas perdre la main. Et tes pas te guident jusqu'à la plaine, l'endroit magnifique et si doux que les mots te viennent toujours tout seul. Sauf que ce soir t'es pas seul justement. Rien d'bien grave, t'es toujours heureux de rencontrer du monde. Alors, ta musique t'fait chanter un peu, danser aussi alors que tu sautes, tu tournes, tu fais quelques pas sur le côté et tu arrives sur la plaine pour t'figer comme si on t'avait envoyé un sort de glace en plein cœur mort. La bouche ouverte, alors que t'allais chanter les derniers mots de Radio Gaga du mythique Queen. C'toi qui t'sent idiot là. Tu ôtes tes écouteurs, pour observer le magistral qui s'tient dans une posture défensive et qui crache quelques mots. « J'chantais, ça vaut toutes les annonces du monde ! » Que tu réponds sur le même ton qu'lui. Tu ne supportes pas son espèce de condescendance, alors que t'es juste le type l'plus adorable ici. Et l'plus chaleureux, à n'en pas douter, vu comme il est froid l'beau Oslo.

« J'suis juste de passage, j'te laisse l'endroit avec plaisir. La neige n'va pas tarder à tomber, vu la chaleur d'ta voix. » Que tu réponds, en piquant toi aussi. Première fois d'ta vie que tu fais cas de sa froideur envers toi, première fois aussi qu'il t'a embrassé et que son baiser t'brûle encore les lèvres. Il fait un pas pour partir, tu ranges tes écouteurs. Il en fait un second, tu glisses ton portable dans la poche de ton jogging. « Pourquoi tu me détestes comme ça ? J'convoite pas ta place ! » Que tu finis par lâcher, avant d'te tourner vers toi et d'poser ton regard sur la silhouette d'ton presque patron. « On partage le même amour de l'art, on devrait pas plutôt s'entendre ? »

C’impossible de te retenir, même si ça s’explique pas pour l’reste du monde. Sauf peut-être pour Sae, qui produit l’jeune prodige qu’est Ty Hamilton. Y’a du talent à revendre, en plus d’une belle gueule qu’tu voudrais plutôt oublier. C’trop dur, trop douloureux, juste d’y penser alors t’ose même pas en parler – ou bien l’moins possible. C’beaucoup plus facile d’te refroidir aussitôt qu’il est dans les parages plutôt que porter attention à son charisme, sa personnalité pétillante et surtout, surtout cette voix et c’doigté d’instruments phénoménales. Tu refuses d’te laisser bercer par son tout, car ça serait une trahison pour Alonso selon toi, ou peut-être que ça t’jette dans tes souvenirs qu’tu n’as jamais pu digérer.

« J'chantais, ça vaut toutes les annonces du monde ! » Tu roules des yeux tout en croisant les bras sur ton torse, sans relever le commentaire. T’étais tellement concentré dans tes idées que t’as rien entendu. « J'suis juste de passage, j'te laisse l'endroit avec plaisir. La neige n'va pas tarder à tomber, vu la chaleur d'ta voix. » Tu lèves un sourcil d’vant ce commentaire. « J’profiterais du soudain spectacle bien plus si j’suis seul, effectivement. » qu’tu lui réponds pour lui renvoyer la pique, piquer le pieu plus fort dans l’fait que tu préfères te passer d’sa présence. Égoïste Moldovan qui préfère arranger son confort plutôt que d’s’arrêter pour s’demander ce que peut penser Ty d’toute cette situation.

Tu fais d’ailleurs mine de t’éloigner, une part d’toi voulant cependant rester. Tu refuses cependant d’céder à c’envie qu’tu vois malsaine. Jusqu’à t’faire arrêter d’nouveau par la voix du noble. « Pourquoi tu me détestes comme ça ? J'convoite pas ta place ! » Tu n’peux pas retenir un rire face à cette remarque, claquant ta langue contre ton palais avant d’répondre. « N’te donne pas trop d’importance, Hamilton. » qu’tu réponds, sans vraiment répondre à sa question. T’vois pas ce que tu pourrais répondre à ça, d’toute manière. Hors d’question d’juste lui annoncer tes couleurs, en lui disant qu’il t’fait penser à l’unique vampire que tu as pu aimer dans ta vie, qui est violemment mort d’vant toi, merci à tes parents.

« On partage le même amour de l'art, on devrait pas plutôt s'entendre ? » Tu hausses les épaules, affichant un air blasé sur ton visage pâle et aristocratique. « C’pas une passion partagée qui force des gens à s’apprécier. » qu’tu commences par dire en tournant toutefois toute ton attention vers Ty. Pour la première fois d’puis le peu d’temps qu’il est près d’toi aujourd’hui. « Ta tête m’revient pas. J’doute que ça soit la première fois que ça t’arrive. » qu’tu rajoutes en l’regardant de la tête aux pieds – tu aimes faire ça, l’regarder ainsi, même si pour la peine, tu fais comme si c’était tout le contraire. Tu rejettes chaque pouce de toi qui veut bien l’voir positivement, crachant ton poison pour t’aider dans cette cause.

L'endroit si charmant, t'semble soudainement assez peu accueillant. Sans doute à cause de la présence chaleureuse du magistral des festivités, qui devrait apprendre à sourire avant de se retrouver avec une sale ride entre les deux yeux. Pas que ça le dérange d'toute façon, ça contrasterait avec l'air chaleureux de toute sa famille mh ? Non tu d'viens méchant, tu attaques toute la famille et ce n'est pas bien. Nul doute qu'ils auraient le pouvoir de te casser en deux d'un seul mouvement si ils le voulaient. Mais le comportement d'Oslo t'rend fou, ça t'énerve et tu sent que tu perds patience. Toi qui prend tout avec le sourire habituellement, tu ne comprends pas pourquoi ça t'touche cette fois-ci. Enfin si tu sais, parce que tu te montres gentil, aimable et courtois malgré le fait qu'il t'envoi sur les roses une fois sur deux depuis le début. Et que t'as gagné un coup de poing/baiser qui te reste en travers de la gorge. Nul doute que tu serais du genre à t'en étouffer si t'avais besoin d’oxygène, ce qui n'est pas le cas. « J’profiterais du soudain spectacle bien plus si j’suis seul, effectivement. » Tu lèves les yeux au ciel cette fois-ci, décidant de croiser les bras pour t'implanter dans la plaine. Tu le déranges ? Tant mieux tu ne vas pas partir. Il a cas te décrocher un sourire si il veut t'faire partir, nul doute que ce sera plus effrayant que son regard de tueur. Vu ta famille et ton histoire, t'es habitué à ce qu'on veuille te tuer. Alors ? « N’te donne pas trop d’importance, Hamilton. » « N'te croit pas irremplaçable, Moldovan. Personne ne l'est. » Crâneur et menteur, personne n'a l'don du magistral. Il sait organiser des soirées démentielles qui font baver tout le monde. Mais t'as envie de le piquer au vif.

« C’pas une passion partagée qui force des gens à s’apprécier. » « Ouais je m'en rends compte. » Que tu dis avant de sortir ta gourde de sang pour avaler une gorgée, parce que t'as fait une belle course et tu n'comptes pas mourir de soif. Tu préfères attendre qu'il te tue lui même, tant ta présence lui est terrible. Il oserait ? Peut-être, il aura cas t'laisser rôtir au soleil le lendemain matin et dire qu'il a rien vu. Qui s'plaindrait ? Tes fans, t'en as plusieurs qui aiment ta musique, c'tout. « Ta tête m’revient pas. J’doute que ça soit la première fois que ça t’arrive. » Là par contre tu éclates d'un rire moqueur alors que t'étais entrain d'avaler ta gorgée. Tu manques de tout lui cracher en plein visage mais tu te retiens, pas certain qu'il apprécierait d'avoir du sang et d'ta salive sur la tronche. Ou alors... « J'te reviens pas au point que tu m'embrasses ? Laisse moi rire. Ou alors t'es du genre à adorer ce que tu détestes ? Ca c'est du masochisme, on peut en parler si tu veux. » Moqueur, l'sourire tête à claque flanqué sur la tronche, que tu vas bientôt t'faire mettre au carré si tu n'apprends pas à la fermer. Mais il t'prend pour un idiot et si il y a bien une chose que t'es pas, c'est justement un idiot. « Ouais je sais, on devait pas en reparler. Mais tu vois, j'suis pas ton esclave et je n'ai aucun ordre à recevoir d'toi. Alors sors moi une excuse valable au lieu d'dire des âneries. » Gourde fermée, rangée dans la poche d'ton pantalon, tu croises les bras à nouveau et tu l'regardes. Alors ?