Je suis né en 1100 dans ce qui se trouve être la France de nos jours. Mon père était forgeron,un simple humain bon, croyant et apprécié par ses pairs, et ma mère était un vampire, froide et mystérieuse. Mon père mourut la même année que Philippe Ier, Roi de France de l’époque des humains, de la tuberculose, je dirais. À l’époque, je me souviens qu’on avait pensé à un parasite, la médecine n’étant pas à son apogée actuelle. Quoiqu’il en soit, je ne vécus pas si longtemps que cela avec ma mère.
Très vite, elle m’abandonna, me laissant à la Couronne vampirique. Je devais être âgé d’une douzaine d’années et j’étais déjà rempli de rage, de colère et d’un deuil qui ne dégonflait pas. La famille royale a été des plus généreuses avec moi et je ne pouvais les remercier qu’en les servant. C’était un honneur de pouvoir le faire, honneur qui s’est perdu dans les siècles, car protéger la royauté n’a plus le même attrait de nos jours. Les temps changent comme on dit.
Quoiqu’il en soit, j’appris à lire, à écrire, à compter, à me battre et à développer mes talents de stratège qui, jusque-là, m’étaient totalement inconnus. Simon Deschamps était mon instructeur à cette époque et je ne pourrais jamais le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi. Il a été mon professeur, mon gardien d’une certaine manière et une sorte de père de substitution pour un gamin noble et abandonné, alors qu’il était un vampire de sang-pur et de la haute société vampirique.
Il s’arrachait souvent les cheveux lorsqu’il m’enseignait les bonnes manières. Je trouvais ça tellement ridicules que je préférais une punition plutôt que de me coller à une étiquette pour bien paraître. J’étais un adolescent, j’étais un peu rebelle, on mettait cela sur le compte de la jeunesse, mais pour leur plus grand désespoir, ce trait de caractère n’est jamais réellement partie.
La raison première était que certains vampires essayaient de corrompre d’autres vampires, et ce, par des méthodes plus ou moins controversées. Je me souviendrais toujours du jour où un vieux vampire, sang-pur par la même occasion, avait tenté de m'amadouer. Il voulait que je quitte la Couronne pour être à son service, sûrement pour être un espion d’ailleurs, et son seul argument mis en avant était ses esclaves. J’étais sous l’aigle de la famille royale vampirique, mais je n’avais pas non plus de servants à ma disposition. Néanmoins, j’avais le privilège d’avoir une chambre avec suffisamment d’espace pour avoir, en plus du lit, de la place pour une baignoire. À l’époque, ce n’était que les riches qui pouvaient avoir ce privilège, même chez les vampires ! Se laver n’était pas quelque chose que l’on faisait tous les jours. Bref.
J’étais justement dans mon bain, détendant mes muscles des exercices physiques que j’avais eu pendant des heures lorsqu’un jeune homme entra dans ma chambre (après ma permission bien sûr). Lorsqu’il ferma la porte à clé, mes sens se mirent en alerte, prêts à combattre. Il était frêle, un peu sous-nourri, une tête de moins que moi (et j’étais encore en pleine croissance), une touffe brune qui avait l’air difficile à coiffer et des yeux d’un bleu océan incroyable. Je m’en souviens comme si c’était hier, oui.
« Je viens de la part de maître Le Petit, m’avait-il dit presque timidement.
- Tu diras à ton maître que je ne suis pas intéressé, avais-je répondu totalement innocemment. »Cependant, mon innocence commença à disparaître lorsque le jeune homme en face de moi se déshabilla. Ses côtes étaient visibles et certaines marques rouges sillonnaient sa peau pâle. Je le regardai, comprenant avec appréhension ce qui était en train de réellement se passer. Cet esclave n’était clairement pas là pour faire une tarte aux pommes. Doucement, il s’approcha et à peine toucha-t-il le rebord de la baignoire, mes yeux ne l’ayant pas quitté un seul instant, je retrouvais la parole.
« Que fais-tu ? Je ne suis pas de ce bord-là, jeune homme. »Ca eut le mérite de le stopper sur place. Seulement quelques secondes. Avec la même lenteur, il entra dans la baignoire, l’eau débordant et mouillant la moitié de la pièce, mais je n’en avais que faire. Je n’étais pas attiré par la gente masculine, les quelques nuits que j’avais passées avec une femme en était la preuve. Il attrapa le savon et un linge, les souillant puis, commença avec la même précaution d’approche à passer le savon sur mes mains, mes bras. Je le laissais faire, me demandant s’il aurait des problèmes si je le jetai sans plus de cérémonie dehors. Je connaissais la réponse, alors je profitais du moment. Personne ne s’était occupé de moi comme cela et c’était agréable. Il ne le faisait pas par plaisir, mais il n’avait pas non plus le choix. Par contre, mon cerveau déraya lorsque ses mains devinrent plus entreprenantes, son corps s’étant légèrement rapproché dans l’étroite baignoire, passant du haut de mon torse au bas de mes abdominaux. Surpris, et me rendant compte que son pseudo-lavage avait éveillé en moi un désir que je ne soupçonnais pas, je l’arrêtais, le repoussant doucement pour sortir de l’eau. Il n’était cependant pas de cet avis et pour ne pas me casser honteusement la gueule, je réussis à m’asseoir sur le bord de la baignoire. Je ne savais comment il avait fait, mais il était déjà entre mes jambes et je cédais à la tentation. Ses lèvres avaient été un très bon argument et cette nuit-là, je découvris que le plaisir pouvait également être partagé avec un homme.
Les années passèrent tellement vite que je ne savais plus comment j’en étais arrivé à devenir un garde du Roi. Je suppose que l’on m’avait tellement formé que l’on avait confiance en moi à présent. Je ne faisais pas d’esclandres, je faisais plus que bien mon travail et exécutais tous les ordres que l’on m’ordonnait. J’étais devenu un soldat, tout en restant honnête avec moi-même et avec la Couronne. Je devais avoir une cinquantaine d’années à l’époque, mais sans aucune ride ni trace de vieillesse. Et ainsi, non seulement je voyageais pour la première fois, mais en plus aux côtés de mon souverain. Ainsi, je fis la découverte de l’île Haïma il y a cinq cent ans. Je tombais sous le charme de cet archipel dès le premier regard et je me sentis de plus en plus chez moi au fur et à mesure que j’en apprenais sur cette île. C’était mon idéal, un lieu paisible.
Étant resté honnête, franc et direct avec la Couronne française, je leur fis part de mon sentiment. Je ne voulais pas les quitter, mais j’aimais réellement cet endroit. Nous passâmes un accord et je devins ambassadeur français. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, j’ai dû tenir un an avant de me présenter devant l’Empereur de l’époque pour lui dire que ce poste ne me convenait pas, mais que je ne savais pas quoi faire pour continuer de servir la Couronne.
Ma rencontre avec Malaki m’ouvrit les yeux. Pour une raison que j’ignorais et que j’ignore encore aujourd’hui, je le voyais comme un frère - et c’est toujours le cas - que l’on doit protéger et aider à concrétiser ses idéaux. Il était le reflet de cette société que j’adorais par-dessus tout et peut-être que c’était pour cette raison que mon âme de soldat trouva l’idée de devenir gardien attrayante.
Malgré tout l’amour et la reconnaissance que j’avais pour la Couronne française, je pris la décision de devenir un gardien, devenant officieusement un espion pour le compte des Lightwood. Officiellement, et grâce à mon meilleur ami, je gère la boîte le Heaven, entreprise que nous avons ouvert ensemble. Tout se passait bien, je menais la vie que je désirais, même s’il m’arrivait de mentir, de manipuler, de joueur la comédie pour arriver à mes fins.
Puis, la Révolution française eut lieu et j’appris avec une profonde tristesse la mort de mon instructeur, Simon. Pour la première fois de ma vie, je demandais un service à la Couronne, aux Lightwood, et je pus quitter l’île pour rendre hommage à ce père de substitution qui m’apprit énormément. Je ne fus pas vraiment le bienvenu en France, certains s’imaginant que je venais de la part de l’Empereur pour obtenir des informations, alors que je ne venais que pour mon ami décédé. Je ne pus lui rendre proprement hommage, mais silencieusement, intériorisant ma colère noire, je lui fis une promesse : ses enseignements ne seront jamais oubliés et je lui ferais honneur.
Quelques siècles plus tard, la vie menait son cours. Je cachais le fait que j’étais un espion de l’Empereur derrière mes airs de gérant de club à mi-temps. Soudain, Elysium Lightwood fut assassinée. Une sincère tristesse m’étreignit et une sombre colère resurgit. J’étais un soldat dans l'âme, un gardien, un espion et je n’avais pas protégé la famille Lightwood. J’avais échoué pour la première fois de toute mon existence, ayant la sensation de trahir la Couronne. Il fallait que je me rachète, que je prouve que j’étais digne de leur confiance et d’être un gardien. Ce fut pour cela que je me présentais devant l’Empereur, Araël Lightwood, et que je ployais le genou, lui jurant loyauté, protection et service jusqu’à ce qu’il en décide autrement. Ce jour-là, je vis l’Empereur sous un autre jour et silencieusement, j’étais vraiment admiratif de cet homme qui continuait d’avancer malgré les épreuves. Épreuves que je devrais surmonter.
Après les trois mois de deuil, les festivités de l'Eclipse devaient ramener un peu de joie, de bonheur, de doux souvenirs et créer de nouvelles rencontres peut-être. Il en fut autrement : un groupe de dégénérés, fraîchement mordus, attaquèrent les participants, vampires ou humains. Ce fut un désastre, accumulant plus de pertes que le soulagement que ça aurait dû engendrer.
Je fis donc ce que je savais mieux faire : je me fondis dans la masse à la recherche d'indices, de pistes, de quelque chose qui pourrait m'aider à trouver qui avait fait ça. Je me retrouvais sur les quais de l'île et je compris rapidement que ma mission allait devoir se prolonger dans le monde extérieur. Je fis donc mes affaires et ce fut à ce moment-là que la belle
@Aiyana N. Swanson me rendit visite. elle apprit que je devais partir en mission durant quelques semaines, j'appris qu'elle était enceinte. Être père n'était pas prévu au programme, vraiment pas. J'étais un espion, une cible pour certaine personne, je pouvais la mettre en danger. Néanmoins, j'étais quelqu'un qui assumait ses actes, je n'étais pas quelqu'un de lâche. Elle pourrait donc compter sur moi à mon retour, elle pouvait compter sur moi pour que je sois présent pour elle, pour cet enfant. Je ne savais pas comment j'allais faire, mais je trouverais bien une solution. J'entendais déjà
@H. Malaki Hiroaki fou de joie à l'idée d'être oncle et je voyais déjà un pieu dans mon torse lorsque je l'annoncerai à mon empereur
@Araël S. Lightwood que j'avais mis sa fille adoptive enceinte.
Les semaines passèrent et je décidai de rentrer. Ma mission était riche en information - j'étais même allé jusqu'en Australie. Je ne savais pas si Aiyana avait annoncé à quelqu'un sa grossesse, mais j'espérais ne pas me retrouver aux fers. J'avais beaucoup réfléchi et je ne pouvais pas lui faire courir plus de danger à présent. Je ne pouvais plus être espion. Le poste d'intendant aux renseignements était à pourvoir... Peut-être pourrais-je y prendre place après autant de siècles sur le terrain ?
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