Il y a quelque chose qui hier encore n'existait pas - Milo

Que pensez-vous de la société d'Haima et de la cohabitation entre vampire et humain ? Inutile, idiote, sans intérêt. Les humains ont besoin de nous pour travailler et prospérer, pour vivre. Et nous avons besoin d'eux pour nous nourrir. Qui plus est nous sommes au dessus de la chaine alimentaire, alors il est logique pour nous de les regarder comme les cafards qu'ils sont. Je n'ai aucun respect pour eux, je les vois simplement comme ce qu'ils sont, à savoir ma nourriture. Il est vrai que certain sont utiles, comme les esclaves mais dés qu'ils vieillissent alors ils ne méritent plus de nous servir et donc, de vivre.

  La jeune princesse Elysium Lightwood vient d'être assassinée. Qu'est-ce que cela vous fait ? Un grand plaisir en plus d'une joie immense. Elle était pour la cohabitation entre les espèces. Et elle soutenait la famille Moldovan elle aussi, alors sa mort me laisse indifférent au pire, joyeux au mieux. Je ne pleurerais pas une femme comme elle, qui est pour que sa race s'écrase devant ce qui est normalement inférieur. Je cache mes idées pour le moment mais je suis assez satisfait de sa mort. Qui plus est j'y ai participé indirectement.


  Quel est votre plus grand rêve ? Me venger convenablement des Moldovan mais surtout d'Hélios qui ne mérite que la mort, pour toute la cruauté dont il peut faire preuve. Pour le reste, la survie d'Oksana serait ce qui pourrait me convenir le plus ainsi que celle de notre fils. Mes rêves humains ont été abandonnés avec mon ancienne vie. Et concernant ma vie immortelle, elle est déjà fantastique alors je n'ai besoin d'aucun rêve pour la rendre plus excitante encore.

Je suis né dans un pays occupé par les Ottomans. Ma famille nourrissait une haine féroce envers ces envahisseurs qui pillaient, prenaient et soumettaient notre beau pays à leurs lois. Ainsi j'ai grandi dans la haine de l'autre et surtout de tout ce qui semble un peu mate de peau. Je venais d'une grande famille de militaires, qui c'était battu et qui avait saigné pour son pays, lorsque la mort n'avait pas été la plus forte. Moi aussi je voulais me battre, je voulais voir ce pays enfin libre de vivre comme il le voulait, sans être écrasé par la puissance de l'envahisseur qui ne cessait de nous opprimer. Hors plus je grandissais, moins je voyais les miens prendre la parole, se soulever face aux Ottomans pour réclamer plus de liberté. Bien-sûr l'envahisseur a tenté plusieurs fois de nous aider, en embouchant les nôtres dans son gouvernement et en permettant aux personnes de basse classe de s'instruire afin de s'élever, mais dans mon cœur de fils de militaire, drogué à l'honneur et au courage, c'était trop peu pour me calmer.

J'étais jeune lorsque mon père a succombé à une maladie. Lui qui ramenait l'argent à la maison et qui permettait une bonne situation à la famille, venait de disparaître et je me retrouvais comme fils unique, avec ma mère et mes deux sœurs. Nous n'avions pas les moyens de rester là où nous vivions alors nous avons déménagés dans un quartier mal famé, pauvre et sale et c'est le début des problèmes qui ont débutés. J'ai assisté au pire de l'espèce humaine dans ce quartier, c'est sans doute de là que ma vient un mépris certain envers l'homme. J'avais 15 ans et je travaillais comme je le pouvais pour ramener quelques pièces à la maison, mais j'étais clairement sous payé et exploité ainsi, ma mère est allée proposer ses services dans une maison d'un riche bourgeois Ottoman dans un quartier voisin. Et si au début c'était simplement pour laver son linge ainsi que sa demeure, il a vite commencé à ouvrir sa bourse pour lui donner des pièces en plus, en faveur de quelques activités sexuelles qu'elle n'a pas refusée. Un jour à force de la cuisiner elle a avouée, me disant qu'elle avait besoin de cet argent pour nous nourrir et rajoutant qu'il la traitait bien, contrairement à ce que je pouvais penser. Ca ne m'étonnait pas que cet homme veuille ma mère, elle avait gardée sa beauté sauvage d'une femme du Nord mais aussi la blondeur de ses longs cheveux. Et tous les hommes basanés aiment les femmes à la peau claire, c'est connu et courant.

Hors ce travail abject ne c'est pas limité seulement à ma mère. Un an après c'est ma petite sœur de 15 ans qui rejoignait ma mère et qui se faisait connaître dans une autre maison Ottomane. Et je savais que si je ne faisais rien, ma dernière sœur allait y avoir droit l'année suivante. Alors j'ai laissé mon travail à la mine de côté, pour rejoindre un petit groupuscule de mon age qui recherchait des gamins habiles, discrets et agiles. Bien vite j'ai commencé à vider les poches des riches Ottomans et des bourgeois de mon pays, qui avaient la chance de se payer des broches en argent, des montres en or et des boutons de manchette en pierre précieuse. Et si lors de mon premier vol j'ai ressenti une immense honte, elle c'est envolée lorsque j'ai vendu l'objet volé à un marchant. J'avais assez d'argent pour vivre un mois entier et ma mère ainsi que ma sœur, n'avaient plus besoin d'offrir leur corps. Ainsi elles ont arrêtés en me jurant de ne jamais recommencer, mais aussi en promettant de ne poser aucune question sur cet argent qui ne cessait d'affluer dans la petite maison pauvre.

Notre train de vie est devenu un peu plus enviable. Nous avions de quoi nous nourrir, mais aussi des vêtements propres et j'ai même pu envoyer ma dernière sœur à l'école, pour qu'elle devienne infirmière. Ma mère avait trouvée un travail comme bonne dans un auspice et ma petite sœur c'était mariée, quittant la maison pour rejoindre celle de son époux. Et alors que je grandissais, je refusais de voir les yeux doux qui se posaient sur moi, mais aussi les mots que l'on prononçait sur mon passage. Bel homme, il est évident que j'aurais pu me trouver une femme sans chercher mais je n'en voulais pas, j'avais déjà deux femmes à m'occuper et c'était bien assez. Ainsi j'ai continué mes petits larcins en restant modeste tout de même, afin de ne pas me faire attraper par l'envahisseur qui était réputé pour couper une main en cas de vol. Mon groupe de voleurs n'a cessé de s’agrandir et bien vite j'ai pris la tête de quelques hommes. Mais ça c'était avant que les premières rebellions éclatent. Toute l'invasion Ottomane avait laissée dans le cœur de mes compatriotes, un fort sentiment d'injustice plus le temps passait, plus nous faisions parler de nous en assassinant quelques Ottomans, en faisant exploser des quartiers généraux ou en nous bagarrant avec ceux qui soutenaient l'ennemi. Jusqu'à une nuit particulièrement difficile où j'ai perdu la vie.

Il était tard et j'étais sorti avec des amis pour boire un verre. J'avais 28 ans et depuis quelques temps je me sentais observé, presque suivi mais dés que je me tournais, je ne rencontrais que le vide et le calme d'une ruelle déserte. Ce soir là j'avais trop bu et j'étais grisé par un sentiment de toute puissance, guidée par l'alcool et mes poches pleines de vols commis toute la soirée. Et alors que l'on chantait une chanson idiote et sans intérêt, c'est toute une troupe de garde ennemie que nous avons croisés. Si en soit ce n'était pas grave, l'alcool était fermement réprimé et plus encore sur la voie publique. Ainsi ils ont commencés à nous faire la morale, avant de me fouiller et de comprendre que mes poches contenaient tout un butin du aux larcins. Ils ont voulus me couper la main mais cela ne c'est pas déroulé ainsi, mes amis ont commencés à se battre alors que je collais une belle correction à l'homme qui avait voulu me faire payer mes actes. Il avait le visage en sang et il ne bougeait presque plus lorsque j'ai senti une violente douleur glacée remonter de ma hanche, jusqu'à ma gorge, me déclenchant un hurlement de douleur qui n'avait rien d'humain. Un des gardes venait de me planter une dague dans la hanche, mais il ne c'est pas arrêté là et son arme est venue ouvrir une plaie grande comme une main d'enfant en plein dans mon torse. Lentement mes poumons ce sont remplis de sang et je suis tombé sans un bruit, sans un son, au sol.

Et celle qui me suivait depuis des jours était là, penchée sur moi, avec un visage et un sourire rassurant. Elle a murmurée des mots que je n'entendais pas, avant de sortir deux crocs et de les planter dans ma gorge. Le reste n'est que le noir complet, avant que j'ouvre les yeux deux jours plus tard, changé à jamais. C'est une nouvelle vie qui m'a été offerte, alors que la femme en question m'apprenait ce que j'étais et qui j'étais devenu. Elle s’appelait Anna et sa beauté n'avait d'égal que son intérêt pour moi. Et peut-être est-ce à cause d'une force que je ne voyais pas, mais j'ai bien vite accepté son premier baiser. L'année suivante je suis resté en Serbie, j'ai multiplié mes vols et bien vite j'ai eu un pécule important. Mais il n'était pas pour moi, j'ai demandé humblement à ma créatrice de porter tout cet argent à ma mère et à ma sœur, en leur disant que j'allais bien mais que je ne pouvais rester dans le pays. Je n'avais qu'une peur c'était de les attaquer si j'allais les voir en personne, alors je n'ai jamais pris le temps de leur faire mes adieux.

Notre voyage a duré 50 ans environs, où nous avons arpenté le monde et ses trésors. Ma créatrice était Ukrainienne et fière de ses origines, mais elle nourrissait une haine profonde envers la famille Moldovan qui ne cessait d'attaquer son pays et de le mettre à genou. Elle m'a donnée sa haine et moi aussi, je me suis mis à détester cette famille. Mais je ne savais pas ce dont ils étaient capables, pas avant que l'on se fasse attraper à la frontière Ukrainienne. Ma créatrice n'était pas à sa première condamnation, j'ai appris qu'elle avait déjà transformée plusieurs humains et de ce fait, c'est Hélios Moldovan en personne qui a administré la sentence. La mort par le feu, purement et simplement. Mais avant que les flammes ne m'accueillent à moi aussi, j'ai réussi à m'enfuir jusqu'en Australie, un pays qui n'était pas encore allié aux Lightwood ni aux Moldovan, un pays où je pouvais espérer vivre et prospérer. Hors j'étais vampire depuis quelques années déjà, ainsi je commençais à prendre conscience de ce que j'étais et comme cela arrive souvent aux dégénérés, j'ai commencé à dépérir. J'ai pensé un temps à me rendre sur Haima, une utopie pour tous les vampires et un coin de paradis d'après ce que j'entendais mais en réalité, j'ai aussi appris que mon pire ennemi avait une place de choix là bas, alors j'ai vite déchanté et évité l'endroit comme la peste.

Seul et sans aucune famille, la dépression est encore montée d'un cran alors qu'une nuit, je me sentais prêt à attendre le lever du soleil. Assis dans un champ, une bouteille de sang frais à côté de moi, j'observais les étoiles et cette magnifique lune qui n'allait plus tarder à se coucher pour accueillir l'astre de feu, qui lui allait m'apporter la mort. Mais alors que j'attendais, j'ai entendu du bruit à quelques kilomètres de là ainsi que l'odeur du sang. En temps normal je ne me serais pas occupé de ce qui ne me regardait pas, mais cette nuit là je me suis levé et j'ai rejoint l'endroit où une altercation était en train de se produire. Un riche carrosse était éventré pendant que plusieurs êtres de mon espèce étaient au sol, sans vie. J'ai observé la scène un instant, avant de voir qu'une femme rousse se tenait contre le carrosse et allait perdre la vie alors que son agresseur était prêt à lui administrer un coup de lance. Je me suis jeté devant elle et la lance est venue perforer ma cuisse, alors qu'un hurlement de douleur m'échappait, j'ai su par la suite que le bout était en argent et que les agresseurs étaient des chasseurs. Bien vite nous avons repris le dessus et les chasseurs gisaient au sol, alors qu'un bruit de galop se faisait entendre derrière nous. Je me suis retourné pour voir un homme aussi roux que la jeune femme au sol, qui tenait son épée vers moi avec un air menaçant. Il m'a demandé mon identité, ce que je faisais là avant que la femme n'intervienne et ne lui raconte que je lui avais sauvée la vie et que j'avais besoin de soin. C'est la 2eme parties de ma vie qui a commencée.

Les jumeaux Fairchild étaient le roi et la reine de cette île et sans le savoir, j'avais sauvé la reine elle même. Alors pour me remercier ils m'ont offert une place au palais, un travail, une vie convenable et la promesse de venger ma créatrice. Ma blessure a guérie en me laissant une belle cicatrice et c'est au service des Australiens que j'ai commencé à voler des œuvres d'art, espionner lorsqu'ils en avaient besoin et tuer lorsque c'était nécessaire. Cela m'a aidé à oublier ma dépression et bien vite, je me suis rendu compte que j'avais survécu à l'appel du soleil qui attirait chaque dégénéré une fois un premier siècle passé. J'avais survécu et j'en étais assez fier, surtout que l'on me disait souvent que c'était quelque chose de rare, assez pour être salué lorsque ça se produisait. Mais je n'existerais plus si je n'avais pas rencontré les jumeaux, alors je leur devais tout et mon allégeance n'avait aucune limite. C'est ainsi qu'un jour en apprenant qu'une œuvre de leur collection avait été volée, que l'on m'a demandé de me renseigner. En faisant mon enquête j'ai découvert le nom de la voleuse et de la revendeuse, que j'ai vite appréhendé sur l'île avant qu'elle ne s'enfuit. Elle s’appelait Oksana et c'était la première femme à accrocher mon regard après ma créatrice.

Elle m'est devenue vitale, elle et son fils qui avait au début voulu me tailler en pièce. L'enfant est devenu le mien, elle a acceptée de rester sur l'île pour se mettre au service du roi et de la reine. Et elle ne m'a plus quittée depuis. Nous étions un couple fascinant et fantastique, haut en couleurs et en cruauté. Les esclaves ne cessaient de défiler chez nous mais plus nous en avions, plus nous en voulions. J'ai passé les meilleures années de ma vie avec elle, car elle était aussi folle et dérangée que moi. Et c'est cette allégeance l'un envers l'autre mais aussi envers nos seigneurs, qui a poussé ces derniers à nous envoyer sur Haima pour plaider la cause de l'Australie.

En apparence, car le roi refuse de prêter allégeance aux Lightwood, il veut en réalité les faire tomber. Et c'est avec un grand honneur que j'ai rejoint l'île, pour permettre à mon roi et à ma reine de parvenir à leurs fins. Nous avons déjà commencés à nous faire entendre, depuis que j'ai rejoint un groupuscule secret qui a permis de faire tomber cette chère Impératrice Elysium. Mais ce que les Lightwood ne savent pas, c'est que nous n'allons pas nous arrêter en si bon chemin, le pire est à venir.