Comme tous les gamins d'Russie, t'es avant tout un soldat. T'as appris à t'battre avant d'apprendre à marcher, sachant manier une lance et une épée alors que tu savais à peine lire. T'étais un enfant prodige, qui brillait d'sa nature belliqueuse. Tu étais cruel autant qu'tu savais cacher tes émotions - y en a beaucoup qui se demandaient si t'en avais, alors qu'à défaut de ton frère, toi tu t'taisais. Longtemps t'as rien dit, des vampires âgés supposant que tu étais arriéré jusqu'à ce faire mettre à terre par ta technique sans défaut - t'savais pas quoi dire qui soit intéressant alors t'as préféré le silence. Tu sais qu'les mots ont une force qu'il faut pas ignorer. Tu le sais, parce que quand ton père te faisait la leçon t'avais intérêt d'écouter - toute preuve de distraction qui te trahissaient te faisait recevoir coups et argents sur la gueule. T'en as des cicatrices qui ont jamais disparut - te rappeler qu'le silence est d'or. T'es un soldat - fait pour suivre les ordres, et ceux-là sont donnés par ton paternel. Il règne sur les vampires de Russie depuis longtemps - t'ignore son âge et t'as jamais eut à coeur de demander. Il t'semble qu'il est assez vieux pour avoir vue l'monde se créer, finalement, et ta mère est son parfait pendant. Elle est douce et attentive, sachant qu'parfois t'avait besoin d'affection. Alors elle t'en laissé un peu - jusqu'à être aussi mise devant l'fait accomplie.
« T'as pas à le traiter de la sorte. Il est un soldat, et mon héritier, nul besoin de le réconforter comme un enfant. » « Mais il est encore un enfant. » T'as jamais cessé de vouloir les rendre fier, et tu pense avoir réussi - sans doute. T'as parfait ton éducation avec des maitres d'armes venus d'partout, est parti en voyage pour être le Prince qu'il convenait à ton père lors de ta centième année. Peut être n'aurais-tu pas dû - peut être. Car dans ta soif d'connaissance, t'as perdu la raison.
*** L'combat en Ukraine a été l'un des pires qui t'ai été donné. C'est aussi là que t'as fait tes preuves en tant qu'soldat, usant de ta lame mortelle pour voir vos ennemis s'répandre en cadavres et en poussières sur l'sol. Ta lame prendra son nom de
MangeCoeur ce jour-là, alors qu'il se trouve rien de plus que les hurlements et la défaite des autres. Vous approchez du palais d'un roi fou, qui s'est fait connaitre pour sa cruauté envers les votres - la raison pour laquelle ton père t'a chargé d'soumettre le pays. Il s'tenait là, entouré d'une famille qu'il aurait aisément sacrifier. La preuve il te la donne rapidement, alors qu'entrant dans son hall, tu attends qu'il baisse les armes. A la place, il t'lance un enfant dans les bras.
« Tuez-la, c'est elle l'héritière - j'vous donne sa vie pour la mienne. » Pour la sienne - t'as la lame en main, l'bébé dans les bras, l'visage couvert de sang et l'regard qui se fait fou.
« Ta vie pour la sienne. » Qu'tu répètes, avant qu'un coup de lame qui l'fasse exploser en poussière.
« Brulez-moi c'palais. » t'as exigé, remontant sur ta monture noire, avant d'quitter le pays sans t'retourner. Et dans tes bras, l'bébé qui dormait finalement, dont l'nom fait
Echo à ce souvenir terrible qu'tu garderas secret.
Tu veux t'souvenir d'elle, comme tu as bien fait en sorte d'oblitérer son nom. Prétextant que si elle avait pas d'nom, elle cesserait d'exister - c'est idiot, comme est morte à présent mais quand t'en parles c'est comme revenir des siècles avant. T'étais un gamin, quand t'as traversé les citées d'Ukraine. Elle était magnifique, avec sa chevelure d'feu - tu t'souviens de cela. De sa chevelure de feu, et de son sourire qui t'a rendu fou. T'es vite devenu ivre de cette fille - en moins d'temps qu'il en faut pour le dire, t'as finalement décidé qu'un jour elle serait ta promise. Ca a semblé lui plaire - et l'idiot amoureux que t'étais a pas vu de traitrise s'faire son chemin. Elle t'a promis tous les plaisirs, d'faire en sorte de toujours t'rendre heureux. Qu'les convictions de tes parents étaient pour faire d'toi un parfait soldat - et que tu méritais plus. T'méritait d'être ce que tu voulais vraiment. Ou plutôt - ce qu'elle voulait d'elle. L'influence qu'elle a eut sur toi t'fait encore peur, sachant qu'elle t'a mené au bord d'la déchéance.
T'as tué ton premier humain avec elle. Vous attaquiez parfois, en revenant des missions de l'armée que tu menais pour ton père - lui désireux d'prendre le contrôle de tout l'Eurasie pour être l'chef suprême de ce coin du monde. Toi - l'chef de ses armées - tu combattais en son nom pour lui ramener des terres, ta fiancée à tes côtés. T'sais pas pourquoi - rapidement vous vous fichiez d'ce désir de conquête pour une soif plus cruelle - celle du sang. L'sang qui coulait à flot.
« Tuons, c'dans notre nature. Alors tuons - les humains sont bien peu d'choses si ce n'est des vies à prendre avant qu'la mort le fasse. » Alors vous preniez - des vies, et des vies - jusqu'à ce que l'haut juge Vampirique n'fasse surface. C'dans la forêt d'Roumanie que vous vous êtes finalement perdus dans trop d'dépravation et d'sang. Toi, militaire en armure, l'conte Dracula devenu un cauchemar. Devenu une légende chez les humains - sauf que la loi veut qu'aucun d'eux ne soit jamais au courant pour vous. Alors c'est devant la justice qu'vous vous êtes retrouvés. Devant l'haut juge.
« C'la mort, pour elle. Par le feu. » Tu t'souviens des buchers érigés devant vous, d'ta compagne qui a fait de toi un meurtrier et un traitre - qui brûle en gueulant ton nom, et ton coeur qui s'arrache de la voir faire. Tu t'souviens, les mains dans le dos, prêt à cueillir la mort sans savoir ce que tu étais - t'étais plus rien. Et une voix qui s'élève, au moment de ta sentence.
« Faites d'Hélios Moldovan mon obligé, dans la guerre contre la Grêce. Il servira les Lightwood, sur Haima, pour se faire pardonner ses pêchers. J'en prends la responsabilité. » Tu gueules - autour de toi y a le chaos. Du sang, des armes, l'soleil qui a disparu depuis des jours et des jours. T'as envie d'sang, soif comme jamais - t'es épuisé mais tu lève ton épée encore pour décapiter l'soldat qui se trouve devant toi. Puis les éclairs - t'entends les cris d'joie des Valkyries qui fondent sur l'armée des Lightwood - sauf qu'tu chevauche devant tes soldats, et tu vas pas abandonner - t'as vie appartient à Araël Lightwood qui t'as sauvé. Il est l'seul à pouvoir reprendre ta vie. Elles sont magnifiques, t'laissant muet de stupeur un moment avant qu'tu sente l'excitation revenir pour t'battre contre ces magnifiques sauvages. Tu lèves ton épée, l'cheval qui cabre avant de s'élancer dans la bataille - et soudainement c'est une danse. Une danse de mort, et d'pouvoir, qui t'prend au tripe. Durant des heures, elle est belle, la brune magnifique qui t'fait fasse et s'bat avec ses tripes. T'es prêsque mort sous sa lame, avant d'prendre le dessus de nouveau. T'as pas connu ca depuis longtemps - quelqu'un pour t'mettre presque à terre. Y a ton nom qui explose, soudainement, et Lightwood scandé par la foule. Tu t'arrête, contre la belle Valkyrie, pour voir qu'ton armée tient la gueule du chef d'en face dans sa main. La guerre se termine - Les Lightwood sont à présent seuls maitres d'Haima.
« Ca fait d'toi ma prisonnière. » Sauf qu'elle le sera jamais, ta prisonnière - elle va devenir ta meilleure alliée. A choisir entre donner sa vie ou te l'offrir elle a été pour la seconde option. T'sais pas comment c'est arrivé, mais aujourd'hui tu pense plus ta vie sans
Thanatos - elle donne la mort plus vite qu'le dieu, alors elle a pris l'nom pour surnom. Toi t'es le chevalier - comme ceux de l'Apocalypse. Elle, elle s'barre de la belle armure de la mort qu'elle distribue à tour de bras. A vous deux vous avez fait des armées de HAima des invincibles et il s'passe plus une journée sans qu'vous passiez des heures à vous entrainer pour trouver votre limite. Il s'trouve que vous en avez pas - ni physique, ni morale. Vous passez votre temps à vous engueulez, ou vous dépassez, ou vous faire la morale sans douceur. T'sais pas penser sans elle, t'sais plus exister sans elle - elle est ton bras doit, la belle Séléné.
« Tu t'souviens, tu pensais que j'serais ta prisonnière. » « J'ai dit ca moi ? » « T'étais con à l'époque... dommage que ca ait pas changé. » « Tu m'énerve - » *** La vie sur Haima s'faisait pas vraiment paisible. Tu craignais constamment qu'il se trouve un drame, qu'une chose s'passe sans que tu puisses la contrôler. C'est arrivé, finalement, bien qu'ce soit après plusieurs siècles à simplement avoir à surveiller le groupe d'chasseurs qui a pris possession de l'île à l'Est. C'est arrivé, alors qu'tu te tenais sur la plus haute d'tour de la Caserne, observant l'horizon et cet océan qu'tu avais pas repris depuis des années. C'est Elysium qui est venue t'retrouver, après un voyage qui l'avait tenue loin d'vos terres - t'étais ravie d'la retrouver. Moins d'constater son état.
« Qu'est-ce que... » « N'dit rien, Hélios, c'est un secret et ça doit l'rester. » Un secret, c'était un couffin qu'elle tenait dans ses bras. Rien n'aurait pu t'préparer à cela. Elle avait l'visage tiré, les traits inquiets, l'air paniqué. La sensation d'froid que t'as ressenti alors n'a jamais cessé d'te poursuivre.
« C'est mon fils, Ace. Il est... Il doit être protégé, Hélios, et j'connais personne de mieux que toi pour cela. J'veux que tu en fasses un guerrier, qu'il ne lui arrive jamais rien. » Difficile pour toi d'refuser quoi que ce soit à Elysium - vous avez grandit ensemble, elle a été ton soutien, ton amie, une confidente. Vous passiez plus d'temps ensemble avec Araël qu'tu en passais à la Caserne au début d'Haima. Tu lui fais confiance - et elle t'offrait la même confiance aveugle.
« C'une promesse. » dis-tu en prenant l'couffin, observant l'nouveau né qui s'fait paisible dans ses bras - l'secret le plus lourd qu'il te sera offert.
C'une alerte - tous l'monde enfermé aux quatre coins du palais, tes gardiens qui courent de tout côté pour s'assurer qu'aucun traite ne quittera les lieux. Sauf qu'le sang a coulé. Sauf qu'le traitre a déjà fait son oeuvre. T'laisse Séléné supervisé les opérations hors du château, alors que t'es en dedans - laissant un gardien devant la scène de crime qui t'retourne le cerveau, et d'autres enfermé l'empereur et sa jeune soeur dans la chambre d'Araël. T'as l'coeur qui s'tord - sachant pas comment tu vas trouver les mieux. Ils ont été réveillés au milieu d'leur journée de repos, sans savoir pourquoi. Sans savoir - c'toi qui leur devra la vérité. Tu leur dois - quand Séléné t'prévient qu'ils surveillent tous les recoins de l'île, et qu'personne ne pourra venir terminer le travail. Les mots t'font rire jaune, avant que tu retrouve les tiens - les Lightwood ont été ta famille d'bien des façons, et tu leur dois la vie après tout. Tu retrouve Aria et Araël l'visage défait et inquiet, et t'reste silencieux. Comment ? Comment t'es censé leur dire cela. T'perds le souffle, ferme derrière toi la porte de bois.
« Où s'trouve Elysium ? Pourquoi n'est-elle pas là ? » Demande-t-il l'empereur d'une voix qui s'brise déjà. Ceux qui l'connaissent pas pourraient pas l'voir - parce qu'il montre pas facilement ce qu'il ressent, mais tu l'connais par coeur toi. Tu l'connais depuis trop longtemps pour être trompé. Suffit d'un regard pour qu'il comprenne. Un regard - et l'silence qui tombe comme la mort. Y a qu'Aria qui retient un hoquet d'stupeur - d'émotions qui l'étreint.
« Dis nous, Hélios. Dis nous où elle s'trouve. Dis nous qu'elle - » « J'suis désolé, Aria... » « Non... Tu... Elle... » « Elle reviendra pas. » Ca tombe, sur ton coeur et dans l'silence comme une sentance. Puis t'croise le regard de ton presque-frère, alors qu'il tient les larmes de sa soeur contre sa poitrine. Il pleure pas - parce qu'il réalise pas. Alors tu sais - tu sais d'quoi il a besoin. Sa libération, son deuil, ses émotions, c'toi qui les tient au bord des lèvres.
« L'impératrice, Elysium Lightwood, a été retrouvée assassinée. » *** L'ombre s'fait sur l'île d'Haima - là où t'as cru trouver un brillant avenir, comme toujours, ne s'étant qu'une ombre mortifère. Fort heureusement il restait d'belles lueurs dans ton fils qu'tu pouvais pas ignorer. La plus belle s'trouvait être Freya - orpheline humaine qu'tu as recueilli pour l'adopter. Impossible pour toi d'résister à l'innocence d'un enfant, la sienne moins encore. T'as eut de cesse de t'inquiéter, comme le ferait un père, t'donnant l'envie d'en avoir d'autres des enfants encore. Après Echo, Ace, et Freya, tu t'sentais l'âme d'un paternelle protecteur, adorant les enfants qui ont rythmé ton existence. Freya, c'est une d'celle qui souffre de ses visions, d'ses angoisses, d'ses dons qu'elle possède sans pouvoir les contrôler. Tu voudrais t'faire assez fort pour l'en libérer, mais t'retrouve bien impuissant. Elle t'apprend cette terrible leçon, qu'parfois t'as pas les armes pour sauver tout l'monde du moindre danger. Tu peux pas la protéger de l'existence et de ses obstacles.
« J'suis toujours l'homme que tu veux marier hein ? » « Papa ! » Mais chaque fois qu'son visage s'illumine tu t'sens renaitre - trouvant que la vie s'fait plus belle encore.
« Bien sûr, tu le sais bien que je me marierais avec toi, mais tu devras me faire ta demande en bonne et due forme. » « J'ferai ca convenablement, évidemment. J'me dois d'être un véritable chevalier servant. » Tu lâches un rire - c'pas une chose que tu offres à tout l'monde ton regard ravie, mais ta fille y a droit autant qu'elle le souhaite. Tu t'fais rêveur, refusant d'la voir grandir - aimant chaque instant qu'vous avez eut à échanger sans vouloir ternir ce ciel par la pensé qu'elle sera un jour poussière.