Azalée † The Lady Fae

Que pensez-vous de la société d'Haima et de la cohabitation entre vampire et humain ? La cohabitation humains et vampires fut compliquée au début, puis maladroite, elle est effroyablement fragile et depuis peu, elle l'est encore plus.

La jeune princesse Elysium Lightwood vient d'être assassinée. Qu'est-ce que cela vous fait ? mon coeur s'est déchiré. Tandis que j'étais dans la véranda en train de lire un livre, mère est arrivée en panique et en larmes. Elle m'a annoncé la terrible nouvelle. Tout a été si vite. J'ai su que la paix allait être briser et que nous devons nous, les De Gueslin, la maintenir, même si nous savons qu'il sera horriblement dur à convaincre l'Empereur de garder son calme, tandis que la douleur lui a transpercé en plein cœur.

Quel est votre plus grand rêve ? vivre une autre vie, loin de cette île. Ou encore que les humains et les vampires vivent ensemble en harmonie, qu'il n'y ait plus cette histoire de hiérarchie et de descendance, que je trouve si futile. Mais ce n'est qu'un rêve, alors je me bat pour le maintient de la paix.   

Mère entra en panique dans ma chambre. J’étais assise sur mon rocking chair, les larmes de sang qui ne cessent de couler. L’annonce de sa mort a poignardé tout mon être. Je ne pouvais pas le croire. Je ne veux pas y croire. J’entends que très faiblement les hurlements de ma mère, tandis que des mains me prennent fortement. Je suis ailleurs, je le sais, dans un monde lugubre où mon esprit est enfermé. Mais ai-je réellement un esprit ? Je suis amorphe, l’on me pousse, puis me rattrape avant de me traîner. Je discerne ma mère le visage bafoué de larmes de sang, retenue par père et sa mâchoire serrée. Ma gouvernante arrive, complètement paniquée, elle aussi, arrêtée par les gardes. Elle hurle, sans que je ne puisse entendre ce qu'elle hurle. Que l’on me tue. Que l’on me laisse mourir pour rejoindre ma douce amie. Que l’on abrège mes souffrances, pour que je puisse être libre dans l’au-delà. L’on m’installe sur une chaise et l’on me parle. Je réussis à saisir les mots, les ordres. Je ferme les yeux plusieurs fois, évitant les regards, me créant un bouclier. Mais l’on me torture et la souffrance me réveille et me saisit de plein fouet. La douleur me percute et je hurle. J’ai hurlé, ma douleur. Les canines dehors, les larmes de sang sur mon visage, je hurlais, implorais que l’on me tue, j’allais jusqu’à regarder le plafond, espérant y trouver Elysium pour qu’elle m’emmène, m’excusa d’avoir été si faible, d’avoir été si négligente pour sa sécurité, d’avoir pu omettre ces détails, d’être si orgueilleuse. L’on a décidé de me relâcher. L'on m'a rattrapé, je ne sais que trop de qui il s'agit. Mais l'on a arrêté cette souffrance, que mon regard se perd dans le vide, le corps fébrile et tremblant.

Des jours ont passé. Je regarde tristement par la fenêtre de ma véranda, assise dans ce rocking chair, pensant à elle. Belle, une chatte couleur noire, ronronne sur mes genoux se faisant caresser machinalement par ma main droite, tandis que la gauche lui gratouille la tête, Rebelle (de couleur noire et blanche) est couchée dans une panière près de ma chaise et enfin, Bulle, petite chatoune de couleur  blanche, est installée confortablement au creux de mon cou. Elle aussi ronronne et se frotte à mon cou, sentant ma douleur. A vrai dire, elles sentent ma douleur et leur présence calme mes impulsions, car je pourrais être capable de commettre des crimes atroces pour que l’on me tue. Rester des heures au soleil pour partir en fumée et tout faire pour que l’on hôte ma vie. Mais, en mémoire à ma douce Elysium, je dois rester en vie. Pour me battre et pour vivre. Je sais qu’elle ne souhaiterait pas que je meure inutilement. Mère m’a surprise plusieurs fois dans ma véranda, la fenêtre trop longtemps ouverte. Père me surprend à déambuler telle une fée perdue, en quête de l’ange de la mort. Je suis en permanence surveiller désormais. Mon silence inquiète. Je m’efface.

Je pense à ma douce amie. Cette tendre amie. Nos rires me manqueront. Nos lettres, nos jeux, nos idées. Nos discussions me manquent horriblement. Tu as été de ceux qui riaient avec amusement sur mes lubies et m’encourageaient à continuer dans cette voie. Père aussi le faisait, je suis à la tête d’une grande entreprise grâce à lui. Lui, homme influent en France dans la politique. J'ai vécu des guerres, j'ai vécu des pertes, tu sais, mais la tienne est la plus horrible. Nous nous entraînions ensemble et il m'est arrivé de te faire la lecture. Nous nous cultivions ensemble, assise dans un jardin sous la tonnelle ou encore dans une véranda. Nous étions douce, comme nous étions cruelles au combat. Nous faisions la fête pendant nos majorités, même si j'étais plus discrète quant à la mienne. Je n'ai jamais aimé être mise sous les projecteurs et je te revois encore avec ton sourire et ton rire amusés.

La porte s’ouvre et me tire de mes pensées. Rebelle finit par s’enlever de mon épaule et accueillir mon frère aîné qui m’apporte du thé. Je lui souris. Belle s’étire sur mes genoux, alors qu’elle est posée sur une couverture. Il me dépose un baiser sur ma tête et m’enlace. « Bois ce verre Moon, tu n’as pas beaucoup bu de sang », je tends ma main vers ce verre et le regarde. D’un grognement, je le porte à mes lèvres et le bois. Il connait mes goûts, il est fruité et frais. Agréable. Je lui souris et l’en remercie. Je dois guérir de mes blessures, physiques et intérieures. Mon frère a été, est et sera à jamais près de moi à veiller sur moi. Je suis dans son ombre, sa lune, un de ses points d'encrage, comme il est le mien.

Dire que je t'ai vu ce soir-là. Je m'en voudrais à jamais d'être partie ... il me faudra du temps pour faire ce deuil. Cela m’aide à me poser, puisque je sais que mon frère m’organise un mariage pour pouvoir me changer les idées ou plutôt me faire réagir, comme il aime à le dire.

Elysium, tu sais que jamais je ne te ferais de mal. Que je me sacrifierais pour toi, mais aussi pour mon tendre frère. Qui oserait poser la main sur toi ? Je ne sais pas s’il y a un sens à cela. Je désire justice sur ta mort, mais pas la vengeance. Je sais que je vais devoir essayer de calmer les ardeurs de ton frère, même s'il n'est pas capable du pire. Je le comprends, ta perte est horrible, mais nous devons maintenir une paix et un équilibre. Cela va être un combat extrêmement compliqué, mais je ferais en sorte que cela se fasse.

Comme toujours parfait pour moi Bienvenue

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