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 Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey

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Zooey I. Sunshine
Le sang noble est un accident de la fortune.
Zooey I. Sunshine
Le sang noble est un accident de la fortune.
Emploi : Apprentie diplomate
Messages : 522
Date d'inscription : 12/06/2017


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MessageSujet: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyJeu 28 Mai - 11:02



Zooey Isis Irène Sunshine
You can be Alice, I'll be the Mad Hatter


ft. Natalie Dormer - Opy
Vampire - Noble

nom Sunshine, rayon de soleil, nom qui brille et resplendit, lettres d'une noblesse chatoyante, patronyme qu'elle porte fièrement en l'honneur de ses parents. prénom Zooey, dérivé de Zoé, prénom qui signifie vie. C'est sa mère qui l'a choisi, et elle est fière de le porter. Isis, reine mythique, déesse funéraire, symbole de l'Egypte antique, quatre lettres qui dans une langue ancienne se traduisent par souveraine, celle qui est sur le trône. Irène, la paix en grec, douce ironie pour une femme capable de déclencher une guerre. âge Née un 23 février, louve selon les amérindiens, poisson selon les signes du zodiaque, lièvre selon la Chine, elle a vu le jour en 1870. Au beau milieu de son deuxième siècle de vie, elle voit le temps qui passe sans compter les années, simplement marquée par les événements qui bouleversent sa vie, qui la bouleversent – bien que souvent ils ne semblent que l'effleurer. Cent-cinquante ans qu'elle marche sur cette terre pour en découvrir toutes les subtilités, mais c'est encore si jeune pour une immortelle. origines Suédoise, née dans un magnifique pays trop souvent ignoré. Elle souhaite qu'il ne le soit plus, porte la voix de sa reine pour cela – entre autre. espèce Elle est de ces créatures que l'on diabolise dans les légendes, celles dont on craint la morsure et les crocs ensanglantés, celles qui traversent les âges sans prendre une ride, celles dont on a longtemps ignoré l'existence et les larmes pourpres. Vampire, le mot roule sur sa langue aisément, s'échappe d'ses lèvres aussi facilement, puis flotte un instant dans l'air avec volupté. Vampire, elle parle de sa nature sans mal ni honte, elle est même fière d'en être une, persuadée qu'ils sont la race supérieure. statut/sang Doux mélange entre la pureté vampirique et la simplicité humaine, ses deux parents étaient des nobles, ce qui fait d'elle une noble pure, fière. emploi Les mots sont une arme que la jeune vampire s'entraîne chaque jour un peu plus à manier, les regards un bouclier qu'elle manie de mieux en mieux, la politesse un masque qui se fond à merveille sur ses traits. Véritable diplomate en devenir, elle découvre le monde politique, apprend chaque subtilité d'un métier qu'elle finira par exercer à la perfection, s'améliore pour pouvoir se faire un nom et une réputation dans un milieu qui n'offre aucun cadeau. Richesse L'argent n'a guère d'importance lorsque l'on est sous la tutelle d'une famille royale, ainsi elle ne s'en préoccupe guère, assez aisée pour ne jamais avoir à se faire de soucis à ce propos, riche à n'en douter. Orientation sexuelle Libre comme l'air, frivole à n'en douter, séductrice dans l'âme, elle s'intéresse à toutes les courbes pourvu qu'un peu de plaisir lui soit accordé. L'amour ne l'intéresse pas, elle ne voit pas l'intérêt de se perdre dans de telles absurdités. allégeance A sa reine, celle qui l'a sauvée alors que la grande faucheuse lui souriait à pleine dents, celle pour qui elle pourrait mourir car elle est bien la seule à mériter un seul sacrifice, celle à qui elle doit tout et donnera tout. Elle est vouée corps et âme à la princesse de Suède, et lui offrira le monde sur un plateau d'argent si tel est son désir. Sa maîtresse est la seule qu'elle épargnera dans sa conquête du pouvoir, la seule qui compte vraiment sur cette île, la seule qui en vaut la peine.



Caractère


Hédoniste, sa vie tourne autour de sa reine et de la recherche du plaisir – et du pouvoir Curieuse, elle s'intéresse à tout, de l'art aux sciences. Elle aimerait tout comprendre, tout connaître, tout savoir. Bien que ce désir semble difficilement possible, elle est néanmoins très cultivée sur un grand nombre de sujets, et est persuadée que l'immortalité lui permettra d'accéder à cet objectif. Frivole et particulièrement infidèle, elle ne s'attarde que rarement dans un lit donné, préférant goûter à tous les plaisirs qui peuvent lui être offerts. Elle est aussi très séductrice, adorant se savoir désirée et admirée, se souciant guère des sentiments des autres tant qu'ils tombent entre ses mains. Gourmande de tous les points de vue, elle profite autant que possible de tout ce dont elle peut jouir, savourant avec un grand égoïsme tout ce qui lui passe sous la main. Y compris le sang, car elle épanche sa soif sans penser que cela peut faire du mal à quelqu'un, encore dans la folie d'une jeunesse assoiffée. A ses yeux, la vie est un jeu, et quitte à être immortelle elle compte bien la croquer à pleines canines. Elle se joue du monde entier pourvu qu'elle puisse en tirer du bénéfice, se moquant bien des soucis des autres tant qu'elle et sa maîtresse se porte à merveille. Manipulatrice dans l'âme, si cœur ne bat plus c'est aussi d'un point de vue métaphorique. Elle ment sans se penser coupable, utilise les plus faibles sans se sentir honteuse, fait semblant sans souffrir du moindre regret. L'île est pour elle un immense échiquier où elle saura placer pions et cavaliers pour devenir quelqu'un et placer sa reine au sommet. Égoïste, elle n'est vouée qu'à une seule personne avant elle. Fidèle à sa maîtresse seulement, les autres peuvent bien aller se faire voir, elle s'en n'en a absolument rien à faire. Le monde pourrait bien sombrer dans le chaos, les flammes et la folie, tant que sa reine est en sécurité, Zooey ricanerait en contemplant le savoureux carnage. Terriblement ambitieuse, elle ne recule devant rien lorsqu'elle veut quelque chose, bercée et aveuglée par une sensation de toute puissance et d'impunité liée à sa jeunesse. Opportuniste, elle ne laisse jamais une occasion en or lui filer entre les doigts, qu'importe ce qu'il en coûte. Douée pour la rhétorique, ses mots sont des lames aiguisées qui vous feront saigner jusqu'à la mort si vous ne vous pliez pas face à elle. Elle aime tourner ses phrases élégamment, embobiner avec de pelles paroles, berner le monde avec de jolies promesses, mais peut tout autant détruire et menacer si elle n'obtient pas ce qu'elle souhaite ou se sent en danger. Le pire ? C'est qu'il faudrait être fou pour croire qu'elle ne mettra pas ses menaces à exécution. Jeune, elle est constamment dans la démesure. Elle ne connaît la nuance que dans un souci de maintenir les apparences, en réalité avec elle c'est noir ou blanc, jamais gris. Rancunière, oublier le visage de ceux qui l'ont offensée ou s'en sont pris à sa reine d'une quelconque manière est inenvisageable. De plus, elle leur fera toujours payer. Avant de l'attaquer, il faut se rappeler qu'elle ne pardonne pas. Jamais. Elle est joueuse, terriblement joueuse, si bien qu'elle voit le monde comme un immense plateau sur lequel elle doit placer ses pions avec minutie. Que ce soit pour la séduction ou pour la vengeance, elle aime concevoir une stratégie, anticiper les mouvements de son adversaire, adapter ses propres réactions pour contempler le résultat sur le visage de l'autre. Elle considère que chaque individu est un jeu qu'elle n'a pas encore gagné. Et elle n'aime pas perdre. Ses plans sont toujours très élaborés, et même si cela peut prendre du temps, lorsqu'elle veut faire souffrir quelqu'un, elle arrive toujours à ses fins. Ingénieuse, elle est rusée, maline, mais aussi fourbe et sans cœur, au point d'en devenir terrifiante. Il vaut mieux être de son côté, car elle n'est pas de ceux qui font des cadeaux à leurs ennemis. Ayant vu puis entendu ses parents mourir, elle a connu une enfance difficile où ses souvenirs la hantaient continuellement. Elle n'a jamais pu se défaire de cela, et malgré ses beaux sourires et les apparences qu'elle maintient, sa soif de vengeance reste omniprésente. La pitié, les remords et les regrets ne font pas partie de son vocabulaire, ce qui fait d'elle un être d'autant plus effrayant. Carnassière, elle est vorace et semble n'en avoir jamais assez. Elle aime la nouveauté et a probablement quelques tendances sadiques alarmantes qu'elle se doit évidemment de cacher. Véritablement instable, il suffirait d'un rien pour la faire basculer du côté le plus sombre, celui des assassins aux mains pourpres et aux crocs de sang. Elle est inquiétante, dangereuse, dérangée... Mais elle le cache sous un sourire aussi figé qu'immortel.



Anecdotes


Elle respire même si cela ne lui est d'aucune utilité, simple habitude qu'elle a gardée de par son enfance à vouloir se fondre dans la masse. Elle est ambidextre, née droitière. Elle a en permanence autour du poignet gauche un fin bracelet en argent. C'est un bijou auquel elle tient énormément et qu'elle ne quitte jamais, offert par sa reine pour son dix-huitième anniversaire. Elle parle de nombreuses langues, entre autre le Suédois, le Finnois, l'Anglais, le Français, le Portugais, le Russe, l'Espagnol et le Mandarin. Une nécessité lorsqu'on est  diplomate et qu'on suit sa maîtresse dans chacun de ses voyages, dira-t-on, mais elle a en réalité consacré beaucoup de temps à ces apprentissages et en est fière. La peinture est sans doute sa plus grande passion, du moins si l'on omet le pouvoir et sa reine. D'ailleurs elle profite de son temps libre pour peindre et a déjà vendu certaines de ses créations. Entre-autre, elle restaure d'anciennes œuvres d'art ou encore en fait des reproductions – ce qui n'est peut-être pas très légal pour les humains, mais elle s'en moque. Lorsqu'elle était petite, elle utilisait l'écriture pour extérioriser ses pensées et ses sentiments. Elle écrit pour elle-même, véritable échappatoire qu'elle apprécie toujours, bien qu'elle le fasse moins régulièrement. Aussi, il n'est pas rare qu'elle envoie des lettres et entretienne des correspondances de cette manière, ce qui la fait passer aujourd'hui pour une femme hors de son temps. Elle adore la sensation du papier sous une plume ou un stylo, et ce depuis qu'elle est toute petite. Elle aime aussi lire, et de manière générale tout ce qui est source de culture lui semble digne d'intérêt. Son ouvrage préféré est incontestablement le roman Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Sa mère le lui lisait lorsqu'elle était petite, et Zooey ne saurait se lasser de ce conte. Les chats sont pour elle des animaux fascinants, empreints d'une élégance et d'une grâce sans égal. Elle en possède plusieurs à qui elle a donné des noms venant de la mythologie grecque : Zeus, Athéna, Arès et Hadès sont les quatre magnifiques créatures qui partagent sa vie à l'heure actuelle.



Histoire


Orpheline, elle a perdu ses parents à l'âge de onze ans, tous deux tués par des chasseurs qui les poursuivaient bien avant sa naissance. Sauvée par la famille royale de Suède, elle leur témoigne un respect profond et leur doit tout, même si elle est surtout vouée à sa maîtresse, la princesse suédoise, pour qui elle ferait littéralement tout. Encore jeune, elle suit sa maîtresse partout où elle voyage. C'est comme ça qu'elle fait son éducation, et ça lui plaît : elle apprend au contact des autres, immortels ou non, et se plaît à découvrir comment chaque pays qu'elle a l'occasion de visiter fonctionne. La famille royale suédoise souhaitant une place dans l'utopie construite par les Lightwood pour accéder à plus de pouvoir, la princesse et sa noble sont arrivées à Haima en mai 2019, île bien étrange où l'une comme l'autre vont pouvoir continuer à apprendre. Quoiqu'elle ne soit pas des plus optimistes quant à ce projet d'utopie, Zooey a bien l'intention de conduire sa reine au sommet afin qu'elle rejoigne les sangs-purs les plus importants de leur nouveau lieu de vie. Dévouée corps et âme à sa maîtresse, elle fait généralement taire son propre avis pour proclamer celui de la sang-pur à qui elle appartient. Elle est sa voix et bien plus encore, capable d'oublier ce en quoi elle croit – et notamment la supériorité évidente, naturelle et indéniable des vampires sur les humains – pour adopter, en apparence tout du moins, son opinion, voire sa manière de penser.


Que pensez-vous de la société d'Haima et de la cohabitation entre vampire et humain ? Si Zooey, en tant que noble de la princesse de Suède, ne devrait pas être contre cette idée d'utopie permettant aux immortels et aux mortels de coexister, en réalité elle la méprise du plus profond de son être. Pourquoi ? Parce que les humains – et surtout les chasseurs – sont des êtres inférieurs, des individus abjectes, des lâches, des sous-fifres. Ils ne valent rien comparés aux vampires qui représentent le pouvoir et l'éternité, ainsi ils n'ont pas d'autres places à leur côté que celle d'esclave. Alors elle ne la pense pas réaliste, cette utopie, songeant plutôt à un projet fou et idéaliste que l'on tente en vain de maintenir à flot. Et si les sangs-purs à l'origine de cette idée n'avaient sans doute pas de mauvaises intentions, la jeune noble considère qu'ils rabaissent honteusement les vampires en voulant mettre les humains au même niveau qu'eux. Qui plus est, cette société qu'ils tentent de bâtir n'a rien de réalisable, tout simplement parce que les mortels sont des traîtres, des meurtriers, des individus à qui l'on ne peut faire confiance. Le récent assassinat qui a ébranlé toute l'île l'a prouvé : vampires et humains ne peuvent cohabiter sans que le sang ne coule. Les gardiens détruisent les chasseurs, les chasseurs assassinent les vampires, les dégénérés réduisent à néant tous ceux qui croisent leur chemin – alors le seul équilibre à trouver réside dans la domination d'une espèce. Selon Zooey, il est naturel que les mortels soient à la solde des vampires puisqu'ils leur sont inférieurs, et ils devraient même se réjouir de ne pas être tués. Certes, lorsque les vampires ne tuent pas les humains, alors ils en font des esclaves dont parfois ils abusent en toute impunité, mais aucune loi ne pourra en réalité aller contre celle de la nature. Pas qu'aucune n'existe, mais y'a-t-il déjà eu une loi parfaite qui ne fut jamais enfreinte ?

La jeune princesse Elysium Lightwood vient d'être assassinée. Qu'est-ce que cela vous fait ? Triste deuil pour la famille à l'origine de ce projet qu'est l'utopie de Haima, Zooey constate chaque jour l'impact que cette mort a eu dans l'île toute entière. Néanmoins, elle ne s'en formalise pas, n'ayant jamais connu la princesse autrement que par des rumeurs. Elle compose son visage sur celui de sa maîtresse, après tout on ne lui en demande pas plus dans cette affaire. Elle n'en reste pas moins curieuse : qui a donc perpétré ce crime spectaculaire ? Chasseur, dégénéré, traître ? Amoureux transi et jaloux, impur désireux et fou, meurtrier accompli et déterminé ? Nul ne le sait, mais la jeune vampire garde un œil attentif sur tout ce qu'il se passe avec un intérêt qu'elle veille toutefois à dissimuler.

Quel est votre plus grand rêve ? Des rêves, Zooey pourrait en citer des centaines tout comme aucun, tant la notion de bonheur lui paraît illusoire. Elle n'en a pas réellement, vouant plutôt sa vie à la recherche du plaisir et du pouvoir, et surtout à sa maîtresse. Peut-être est-ce cela son plus grand désir, conduire sa reine jusqu'au sommet, jusqu'à son idéal, jusqu'à son plus grand rêve à elle, lui offrir l'occasion de goûter au bonheur véritable, en quelque sorte ne plus lui être redevable même si elle est la seule à donner un sens à son existence. Ou bien devenir quelqu'un d'important au sein de l'île, une diplomate reconnue comme talentueuse, une vampire crainte et respectée. Enfin, si elle devait parler d'un souhait irréalisable, sans doute parlerait-elle de ses parents qu'elle voudrait revoir, au moins une dernière fois. Avec eux, elle avait encore un cœur, et cette époque lui manque sans doute bien plus que ce qu'elle veut bien reconnaître. Parmi ses trois requêtes elle ne saurait choisir. La première restera sans doute un but qu'elle tentera toujours d'atteindre, la deuxième un objectif qu'elle a bien l'intention de réaliser, et la dernière une illusion que seuls ses songes nocturnes – voire diurnes –  peuvent lui offrir.




votre pseudo EMC, toujours la même sale gosse :hihi: Votre âge ... Bordel j'ai 19 ans. Comment es-tu arrivée ici ? On m'a encore eue, je crois que je suis faible. Genre très faible, trop faible :ui: Remarques à faire sur le forum ? J'suis contente qu'il ait rouvert Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey 2412206100 Et il est beau, beau, beau :drama: Et vous m'avez manqué Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey 2970059299 Présence sur le forum ? 1-2/7 jours pour l'instant, mais ça devrait être mieux une fois mes concours passés :v: Autre chose à ajouter ? On est d'accord que j'avais dit que je revenais après mes concours ? :rage: Bordel qu'est-ce que je fous là :facepalm:




Dernière édition par Zooey I. Sunshine le Sam 30 Mai - 18:12, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyJeu 28 Mai - 11:20



We paint white roses red
Each shade from a different persons' head

My friends don't walk
They run Skinny dip in rabbit holes for fun


C'est la nuit, une nuit des plus noires, avec une lune presque ronde – parfaite –, un froid mordant et quelques plaques de verglas dans les rues. Tout le monde dort, mais pas Zooey. Elle, elle préfère sortir discrètement de son lit et parcourir le petit appartement qu'ont loué ses parents pour aller s'installer dans leur minuscule cuisine. La pièce sert aussi de salon et de bureau, alors la fillette sait qu'elle contient tout ce dont elle a besoin. Avec toute la délicatesse qu'elle a, elle attrape du papier et un stylo plume, avant de s'installer sur l'une des trois chaises qui remplissent la pièce, posant ce qu'elle a récupéré devant elle. Dans sa petite main elle place l'objet servant à écrire et le fait doucement glisser sur le manuscrit.

23 février 1880, Uppsala, Suède
Aujourd'hui, j'ai eu dix ans. Selon Maman, c'est un âge important, même pour un vampire. C'est la première décennie qui s'écoule, les dix premières années de ma vie qui se sont enfuis si vite. J'ai compté : je suis sur Terre depuis 120 mois, depuis 3 650 jours, depuis 87 600 heures, depuis 5 256 000 minutes, depuis 315 360 000 secondes. Je trouvais ça drôle de compter, mais maintenant que je l'ai écrit je me dis que ça ne sert pas à grand chose. Après tout, j'ai l'éternité devant moi, alors à quoi bon compter les secondes qui passent et repassent puisqu'elles n'auront bientôt plus aucune importance pour moi ? Papa dit que j'arrêterai de vieillir durant ma troisième décennie, et je suis déjà dans la deuxième. Ça passe vite, quand on y pense...

Les minutes s'écoulent et se volatilisent une à une dans le plus paisible des silences, seulement perturbé par le bruit de la pointe du stylo qui gratte incessamment la feuille que la fillette recouvre d'encre à mesure que des mots lui viennent à l'esprit. Sauf qu'elle a soif, et qu'après presque une demi-heure à se vider la tête sur un parchemin déjà noir de sa fine écriture, elle n'y tient plus. Petite et frêle, elle se met sur la pointe des pieds pour essayer d'attraper un verre dans le placard, en vain. C'est à peine si elle a réussi à l'ouvrir. Alors lui vient une idée qui lui semble des plus ingénieuses : elle rapproche le dossier de son fauteuil improvisé du meuble installé trop haut pour elle, grimpe dessus, et tend le bras. Elle n'y est pas encore, trop petite, alors elle se penche en avant un peu plus, juste assez pour se saisir de ce qu'elle souhaite. Trop sans doute, car la chute est inévitable, et la voilà qui dégringole de sa précaire Tour de Pise pour s'écraser par terre, ayant pour seule réflexe d'empêcher sa tête d'heurter le sol en la protégeant de ses bras. Elle ne crie pas, de toute manière on aurait pas entendu sa fluette voix au milieu du fracas qu'elle a créé : le verre se brise lorsqu'il heurte le carrelage, la chaise tombe bruyamment contre la table qui menace de faire de même, par chance suffisamment solide pour ne pas aggraver la catastrophe que l'enfant a créée. Le silence est brisé et, avec, le sommeil si fragile de ses parents.

Il leur faut moins d'une dizaine de secondes pour se réveiller en sursaut et quitter leur lit à toute vitesse pour rejoindre l'origine d'un tel brouhaha. Leur fille. Profond soupir du paternel qui relève sa princesse d'un geste, l'attrapant délicatement malgré son agacement. « Qu'est-ce qu'on avait dit ? » qu'il lui demande d'une voix sévère dès que ses petits pieds d'enfant sont bien posés sur le sol. La gosse baisse les yeux, honteuse. « Mais je voulais boire... » qu'elle geint, sauf qu'il ne la laisse pas finir et répète sa question. « Ne pas faire de bruit. Le bruit est l'ennemi de la survie. » Il hoche la tête, tout comme sa femme qui les observe, un peu en arrière. Dix ans, elle a encore tout à apprendre. « Je suis désolée, » qu'elle murmure, et sa voix cristalline se perd dans un silence beaucoup trop lourd pour qu'il soit agréable. Son père sourit finalement, glissant sa main dans la blonde chevelure de la fillette. « Tu sais bien que nous n'avons pas le choix. » C'est au tour de la gamine d'hocher la tête, puis elle rejoint sa mère qu'elle enlace tendrement. Cette dernière la prend dans ses bras, protectrice, et caresse ses cheveux durant de longues secondes avant de la reposer par terre. « Tu devrais aller te coucher, » qu'elle murmure, d'une voix calme sans pour autant que cela ne remette en doute l'ordre qu'elle prononce. Alors sa fille l'embrasse, embrasse aussi son paternel, puis retourne dans son lit qu'elle ne quittera plus avant l'aube, lorsqu'elle récupérera son parchemin et remettra tout en place, avec l'espoir que ses parents n'aient pas lu toutes les idioties qu'elle a écrites. Elle aime ça, écrire, parce que ça lui permet de s'exprimer à défaut de pouvoir parler à quelqu'un. Elle n'a pas l'occasion de se faire beaucoup d'amis, Zooey, parce que ses parents à elle ne font que déménager et qu'elle doit suivre. Arrivés en ville il y a dix jours, ils repartiront sans doute dans le mois, comme d'habitude. Elle s'y est fait, la fillette, mais ça reste difficile de n'avoir personne à qui parler exceptés ses parents. Avec un stylo, elle peut raconter tout ce qui lui passe par la tête, des choses les plus futiles à ses angoisses de bébé vampire, et ça lui plaît autant que ça lui fait du bien. Tout ce qu'elle souhaite, c'est que personne ne lise ce qu'elle couche sur le papier, et ses parents l'ont vite compris. Secrète, elle l'a toujours été, alors ça ne les inquiète pas tellement. Zooey, c'est pas une de ces enfants dont sait tout d'un regard, jamais, mais ça ne les dérange pas. Tant qu'elle ne se met pas en danger, ils essaient de lui laisser le peu de liberté qu'ils peuvent se permettre malgré la traque dont ils sont les cibles.

Durant toute la nuit la petite fille pense à ce qu'elle a écrit, à ces dix années qui se sont écoulées, à sa vie en général. Elle se demande comment ça serait de vivre comme les autres enfants de son âge, qu'ils soient de simples humains, des nobles ou des sangs-purs. A la recherche d'une réponse qui n'existe pas, elle songe à toutes les possibilités, se perd dans ses rêveries, explore les souvenirs qu'elle a des explications de ses parents au sujet des vampires. Elle est au courant de l'éducation que l'on réserve habituellement aux enfants de son rang qui, dès l'âge de cinq ou six ans, sont confiés à un vampire de rang supérieur afin d'être éduqué avec pour objectif final de servir à jamais ce dernier. Elle, elle n'a jamais connu cette vie, tout simplement parce qu'elle n'est jamais restée suffisamment longtemps au même endroit pour rencontrer un immortel qui pourrait devenir son tuteur et son maître. Sa vie, elle l'a passée à voyager de ville en ville dans son pays natal, la belle Suède, pour fuir des hommes qui traquent ses parents depuis des siècles. Des chasseurs, êtres sans foi ni loi qui ont décidé qu'ils ne méritaient pas de vivre de part leur immortalité. Qu'à cela ne tienne, les deux amants ont fui décennie après décennie ces meurtriers qui n'ont pourtant eu de cesse de les poursuivre. Zooey est née dans ce climat-là, une atmosphère souvent oppressante qui étouffe la fillette désireuse de liberté qu'elle est. Sauf qu'elle n'a pas le choix, et qu'elle ne fera jamais rien pour mettre en danger ses parents. Le silence et la discrétion sont ses alliés, et elle ne doit jamais l'oublier.



I'm peeling the skin off my face
'Cause I really hate being safe

Elle a les lèvres qui tremblent encore, les larmes aux yeux et le souffle court malgré le temps qui s'est écoulé. A chaque fois qu'elle y repense, elle n'arrive plus à respirer et sent une peur folle l'envahir. A chaque fois qu'elle revoit toutes ces scènes, elle suffoque et geint tant la douleur la plie en deux. A chaque fois qu'elle veut tourner la page, elle sanglote et se mord la lèvre jusqu'au sang pour calmer ses pleurs. Pourtant elle n'y arrive jamais longtemps, parce que rien ne peut apaiser son cœur en détresse, rien ne peut mettre fin à ses maux douloureux, rien ne peut lui faire oublier. Elle a tout vu, tout entendu, tout senti, et jamais ses cinq sens ne s'en remettront. Deux jours de profond sommeil n'auront pas suffi à ce qu'elle se relève réellement, encore poursuivie, traquée, hantée par ces souvenirs. Elle est bouleversée à n'en douter, le cœur en vrac et l'âme en miettes. Mais surtout, Zooey est traumatisée.

Aujourd'hui, elle a encore pleuré. Deux fois. Puis elle s'est effondrée à même le sol, là où elle s'est brusquement endormie sans même pousser un soupir. Là où elle a fait un cauchemar, avant de se réveiller en sursaut pour à nouveau fondre en larmes. Quatre jours. Le temps, elle le voit passer sans comprendre à quoi il sert, parce qu'il a perdu tout sens depuis qu'elle les a perdus eux. Les seuls qui comptaient pour elle, les seuls qu'elle avait, les seuls qu'elle aimait et qui l'aimaient. Maintenant ils ne sont plus de ce monde, et elle, elle est seule. Seule dans son malheur, son chagrin, sa souffrance. Seule, complètement seule, gamine traumatisée, désœuvrée, abandonnée. Elle n'a plus que sa tristesse, sa peine, sa douleur, ils sont ses seuls camarades, ses seuls amis, ses seuls confidents. Et elle a mal, beaucoup trop mal pour l'ignorer, beaucoup trop mal pour passer à autre chose, beaucoup trop mal pour oublier. Sauf qu'elle ne supporte plutôt d'être torturée ainsi par ses réminiscences, c'est trop horrible de survivre ainsi. Elle songe à la mort, mais elle n'a jamais été une lâche, elle n'a pas été élevée ainsi. Alors elle trouve un échappatoire ailleurs, dans un bout de papier et un stylo qui glisse entre ses doigts tremblants. Peut-être qu'elle le déchirera, ou le brûlera, ou encore le réduira en lambeaux, mais au moins elle se sera confiée, parce que toutes ces heures de silence la brisent et la consument.

4 mars 1881, Stockholm, Suède
Du rouge, du noir, du blanc... Le chaos, c'est tout ce que je vois. Rien d'autre, seulement cette horreur qui se répète. Maman, j'ai tellement besoin de toi, de Papa, de vous. C'est si dur sans vous... J'ai tellement mal, c'est insupportable. Je voudrais tellement vous retrouver, vous enlacer, vous serrer dans mes bras jusqu'à ne plus les sentir. Je n'arrive pas à croire que vous n'êtes plus là. Que vous êtes partis. Qu'on vous a enlevés à moi. Chaque nuit je te revois au milieu de ses flammes. Chaque jour j'entends tes cris, ses cris, le crépitement du feu. Chaque heure qui s'écoule me paraît une éternité loin de vous. Dès que je ferme les yeux, cette lumière vive qui t'a tuée m'éblouit, elle m'aveugle et m'empêche de respirer. Je ne dors plus, sans vous je ne fais que des cauchemars, et toujours les mêmes. Je te revois, flamboyante dans l'horreur, hurlante dans la douleur, gémissante dans l'agonie qu'ils t'infligeaient, monstres. Tes cris indistincts me reviennent, mais bientôt ils s'éteignent, comme toi. C'en est fini, même tes larmes ne coulent plus. Terminé. Puis ce sont les hurlements de Papa qui retentissent à mes oreilles, couteaux qui me transpercent, lames qui me tailladent. Je dois partir, c'est ce qu'il dit. C'est ce qu'il m'ordonne, et moi j'obéis. Je vous ai abandonnés là, tous les deux. Je suis partie. Je vous ai laissés seuls. Je vous ai laissés mourir. J'ai fui, couru, rampé. Seule, parce que vous n'êtes plus. Et vous me manquez, vous me manquez tellement. Je n'ai plus que mes souvenirs, et même eux sont entachés par votre départ. Sans vous, j'ai peur, j'ai froid, j'ai mal, pourtant je suis encore vivante. Je voudrais abandonner mais... pour vous je n'ai pas le droit. Pour vous je dois me relever. Pour vous... Mais j'ai mal, et vous me manquez terriblement. J'voudrais tellement vous revoir, juste une fois... Je t'aime, je vous aime, et vous me manquez. Ne l'oubliez jamais.

Ce papier, longtemps elle le tourne entre ses doigts, l'observant minutieusement, l'imaginant s'enflammer et tomber en cendres devant elle. Puis elle le froisse dans sa main droite, si fort que ses phalanges blanchissent et que son cœur se serre. « Tourne la page. » Murmure qui lui fait relever la tête parce qu'elle reconnaîtrait sa voix entre mille. Pourtant c'est improbable, parfaitement impossible. « Maman ? » qu'elle bafouille douloureusement. Sa gorge est sèche tant elle n'a fait que pleurer depuis qu'elle est ici, et ses yeux fouillent chaque recoin de la pièce à la recherche d'une quelconque explication. Pourtant elle n'en trouve aucune. Elle hallucine, tout simplement. Elle perd la tête. Les mots tournent dans sa tête, encore et encore. Ils se répètent, résonnent, font vibrer chaque partie de son corps dans un capharnaüm insupportable. Tourne la page. Les mots que sa mère a prononcé sont comme une litanie déconcertante, indescriptible. « Tourne la page. » La voix de son père s'y ajoute subitement, et la fillette cache sa tête entre ses mains avec effroi. Piégée dans un concert qui la torture, elle hurle. Pour toute réponse, la porte s'ouvre brusquement sur un visage inquiet mais magnifique. « Tout va bien ? » Alertée par son cri, son hôte est venue la rejoindre, craignant qu'il lui soit arrivé malheur. Les yeux encore écarquillés, elle s'approche de la blondinette tremblante et s'assied face à elle, à même le sol. Elle glisse doucement sa main sur la joue de la petite, la forçant à la regarder. « Tout va bien ? » qu'elle répète, obtenant pour toute réponse un hochement de tête hésitant. « Tu as fait un cauchemar ? » Même geste, plus vif, plus douloureux. C'est pire qu'un mauvais rêve, mais comment décrire cela. « Tu ne veux pas me parler ? » « Je... » Son aînée l'incite à continuer en passant doucement ses doigts dans sa crinière blonde, alors elle bafoue difficilement. « J'ai peur... » Ses yeux s'embuent à nouveau. « Tu n'as plus à avoir peur. » Sa main continue de caresser les mèches d'or de l'enfant éplorée. « Tu es en sécurité ici, je te le promets. » Doucement, elle dépose la tête de la fillette sur ses genoux, la faisant s'allonger pour qu'elle se calme. « Raconte-moi ce qu'il s'est passé. »

Alors elle lui raconta tout. La mort de sa mère, brûlée vive par des chasseurs sans cœur. L'agonie de son père, dont les cris lui parvenaient toujours tandis qu'elle s'enfuyait le plus loin possible. A onze ans, elle ne va pas assez vite, elle n'a pas la force nécessaire, elle ne sait pas où aller. Pourtant elle court, encore et encore, sans jamais s'arrêter. Elle continue d'avancer, de fuir les meurtriers de ses parents, de s'éloigner pour sauver sa vie. Elle trébuche, se relève, reprend sa course folle malgré les obstacles. La neige la ralentit, le froid lui fait mal, les flocons brûlent ses yeux déjà larmoyants, mais elle persévère, animée par une terreur bien plus puissante que tout le reste. Celle d'être torturée et assassinée comme ses parents, de mourir, de ne vivre qu'onze années alors qu'elle devait avoir l'éternité. Mais à quoi bon avoir l'éternité si elle n'a plus personne avec qui la passer ? C'est l'impression qu'elle a à présent, celle d'avoir abandonné ses parents et d'avoir été abandonnée. Complètement seule, elle est désespérée, ne sachant pas comment vivre sans l'existence des deux êtres qui lui étaient les plus chers au monde. Alors elle pleure durant de longues heures, la tête sur les genoux de la princesse de Suède, celle qui deviendra bientôt son monde tout entier. Elle est sa sauveuse, elle lui doit tout, et ce jusqu'à la fin de ses jours. Elles ont l'éternité désormais.

Fuir l'a épuisée, pourtant il est hors de question qu'elle s'arrête. Elle craint bien trop la mort pour arrêter de courir. Le ventre noué, le souffle court, les larmes aux yeux, elle est terrifiée mais elle ne cesse d'avancer. Elle ne sait plus où elle est, complètement perdue au milieu de toute cette neige, de ces arbres, et de ses ombres qui ne sont peut-être dues qu'à son imagination. Onze ans, si jeune, si frêle, si faible qu'elle s'effondre dans cette couche de coton glacée où elle demeure inerte alors que des cris retentissent. Des silhouettes s'approchent, la soulèvent, la conduisent jusqu'à un palais tandis qu'elle respire à peine, inconsciente, morte de froid. Elle a les doigts, les lèvres et les joues bleutés, et son corps entier est complètement gelé lorsqu'il est déposé sur un lit. Elle ne se réveille que deux jours plus tard, et tombe nez à nez avec un garde de la famille royale suédoise. Un grand homme aussi impassible que calme lorsqu'il voit les yeux de la fillette papillonner, et qui ne tarde pas à aller chercher le roi et la reine. Ce sont les deux sangs-purs qui expliquent à Zooey où elle est et comment elle a atterri ici. Elle a été retrouvée au milieu de nulle part, mal en point, proche de la mort, et ramenée par plusieurs membres de la Garde de Suède jusqu'ici. Sauvée. Puis laissée en paix jusqu'à ce qu'elle s'en remette, parce qu'elle ne parlait plus depuis l'incident. Plus un mot depuis cet atroce 28 février 1881, du moins jusqu'à ce jour où elle est parvenue à parler à la princesse. Elle n'oubliera jamais le regard de sa mère – une hallucination sans nul doute – rivée sur cette magnifique héritière. Comme un accord, une promesse faite à sa place, l'assurance de ne plus jamais la quitter. Promesse tenue : jamais Zooey n'abandonnera sa reine.



Where is my prescription ?
Doctor, doctor please listen


Se sentant enfin apaisée et en sécurité, Zooey se relève petit à petit et commence à se reconstruire. La princesse l'aide énormément, devenant rapidement sa confidente et bien plus encore à ses yeux. Alors lorsque, quelques semaines plus tard, le couple royal met l'enfant sous la tutelle de leur fille, elle est aussi heureuse que rassurée. Parce que cela signifie qu'elle ne sera plus jamais seule. Elles passeront le reste de leur vie, de leur immortalité, ensemble. Zooey sait qu'elle la servira jusqu'à la fin – s'il y en a une tout du moins – et pourra la protéger comme il se doit. Si elle n'a pas pu protéger ses parents de par son jeune âge, la gamine a bien l'intention de ne pas commettre cette erreur une seconde fois. Plus jamais. Elle mourra pour elle s'il le faut, elle le sait pertinemment. A onze ans, elle sait déjà à quel point la vie est cruelle, à quel point on peut souffrir par sa faute, à quel point ce monde est horrible. Et si elle ne peut pas changer cela, alors elle fera en sorte d'être au-dessus de tout ce chaos. Elle fera tout pour s'élever et conduire avec elle sa reine jusqu'au sommet.

28 février 1882, Stockholm, Suède
Premier anniversaire. C'est toujours dur de penser qu'ils ne sont plus là, que je ne les reverrai plus jamais. Ma reine dit que c'est normal d'avoir mal, que c'est humain. Pourtant je ne suis pas humaine... Nous ne sommes pas humaines. Alors pourquoi j'ai mal ? Pourquoi est-ce qu'une goutte de sang est en train de rouler le long de ma joue ? Pourquoi vient-elle de s'écraser sur le papier, juste sous la date de leur mort ? Gravité. C'est la seule réponse que j'ai. Mais je suis une vampire, j'ai l'éternité pour réfléchir à ces questions, des années pour philosopher sur ma douleur, des décennies pour comprendre ses origines, des siècles pour trouver la cause de ma souffrance. J'ai l'éternité, mais je n'veux pas la passer dans l'deuil. J'ai mal, mais peut-être que j'aurai toujours mal, alors je n'veux pas que ça me gâche le reste de ma vie. J'les oublierai jamais, j'peux pas, j'veux pas. Mais j'dois avancer, la princesse est d'accord. Elle est ce pour quoi j'avance, ma raison d'être. Celle à qui je veux vouer mon éternité. J'veux tout apprendre à ses côtés, grandir et devenir une femme pour la soutenir, m'endurcir et m'améliorer pour mieux la protéger. J'veux consacrer mon immortalité à celle qui m'a sauvée, parce que sans elle je ne serai plus rien. Noble, c'est le nom qu'on me donne. Sa noble, celle qui est sous ses ordres, celle qui la sert, celle qui lui est dévouée parce qu'elle est ma maîtresse. Seulement pour moi elle est bien plus. Elle est ma reine, elle est tout. Elle est mon éternité.

Bénéficiant d'un enseignement des plus complets grâce à sa famille d'accueil, Zooey fait preuve d'une assiduité à toute épreuve et apprend très vite, animée d'une infinie curiosité. Elle aime tout savoir, et elle fait en sorte d'y parvenir autant que faire se peut. Elle se plaît dans ce palais qui devient son refuge, au côté de la princesse pour qui elle se plie en quatre sans la moindre hésitation. Son allégeance est déjà toute trouvée, et c'est ensemble qu'elles grandissent, l'une soumise à l'autre sans jamais se sentir asservie. La jeune noble apprend l'Histoire, la finance, la rhétorique, et ce sans jamais protester. Tout ce qui est source de savoir est bon à prendre, ainsi elle assimile sans se plaindre, seulement ravie qu'on lui offre la possibilité d'en apprendre autant. L'art se mêle ensuite à ses études, les colorant de nuances qu'elle n'aurait jamais imaginées si agréables. Musique, danse, littérature, tout y passe, pourtant l'un d'eux attire particulièrement son attention : la peinture. Elle s'y intéresse d'autant plus, pose des milliers de questions, se renseigne par tous les moyens qu'elle peut. Une passion véritable, un art qui la fascine, une beauté qui l'envoûte. Peindre devient comme un second souffle pour elle, une autre manière de vivre, de créer, de respirer. Une merveilleuse sorcellerie qu'elle pourrait aimer jusqu'à en perdre la raison, s'il n'y avait pas la princesse. Elle la ramène toujours sur le droit chemin, et petit à petit la demoiselle parvient à refréner ses ardeurs, à se montrer plus raisonnable. Dévouée et prête à obéir, elle sait que c'est pour son bien, alors elle se consacre à autre chose. Une garantie de survivre dans un monde où il faut savoir jouer avec les mots, un domaine dans lequel elle finira par exceller : l'art oratoire.


Poppin', poppin' balloons with guns
Getting high off helium

La majorité, une idée stupide qu'on crée les humains dans le but de créer une frontière nette et tangible entre l'adolescence et l'âge adulte. Comme si, en une seule journée, ces êtres acquéraient une soudaine maturité qui fait d'eux des hommes et des femmes responsables. Mensonge. A dix-huit ans, on est pas responsables, et pourtant le commun des mortels veut y croire parce qu'ils n'ont pas le temps de le devenir réellement, de grandir, de mûrir suffisamment. Alors ils se fixent une limite : dix-huit ans. L'âge fatidique que beaucoup attendent avec une impatience démesurée, comme si du jour au lendemain quelque chose allait changé. Pour certains, c'est un symbole de liberté, sauf que souvent ils n'ont pas un rond pour quitter le cocon familial tant critiqué. Pour d'autres, c'est la possibilité d'acheter de l'alcool et des cigarettes, sauf qu'ils en consommaient déjà avant malgré l'illégalité de leurs actes. Pour Zooey, comme pour tant d'autres êtres possédant l'éternité pour devenir responsables et réfléchis, ce gain d'un an ne symbolise rien de plus que les autres. Néanmoins, en hommage à ses parents qui vivaient comme des humains et lui fêtaient chacun de ses anniversaires, la princesse lui offrit un cadeau : un bracelet en argent magnifique qu'elle ne quittera plus. Un symbole de leur union éternelle, car c'est ainsi que cela doit se passer : à jamais elle lui sera dévouée.

24 février 1888, Mariefred, Suède
« Nous partons. » C'est ce que m'a dit ma reine en venant me réveiller ce matin, parce qu'elle me trouvait trop longue sans doute. Elle avait un sourire rayonnant, de ceux qui rendrait heureuse la lune lorsqu'elle est rejetée à l'approche du jour, si beau que mes lèvres se sont étirées à leur tour. L'impatience dans ses yeux était indescriptible, comme une enfant le jour de son anniversaire, lorsqu'elle sait qu'elle va recevoir un merveilleux cadeau. Un cadeau dont je ne savais rien, mais qu'elle ne tarda pas à formuler autrement que par une mine enjouée. « Le monde entier nous attend. » Ses termes exacts, prononcés d'une voix si pure qu'ils semblaient regorger de toute la sagesse du monde. Puis elle m'a expliqué plus en détails ce projet, le fait qu'en tant qu'adulte elle peut enfin voyager pour « parfaire son éducation » – là encore ce sont ses propres mots – et découvrir le monde. Qu'elle attendait simplement ma prétendue majorité – celle que les humains considèrent en années, alors que les immortels privilégient les siècles – pour entreprendre ce fantastique périple. A mes côtés. Nous allons partir ensemble. Le bonheur, c'est sans doute à cela qu'il s'apparente, à cette sensation que j'ai ressentie, comme si plus rien ne m'entravait, comme si aucun poids ne pesait dès lors sur mes épaules, comme si j'étais enfin libre. Bonheur, je crois que c'est le mot. Elle m'a dit de préparer ce que je voulais prendre avec moi seulement, qu'elle s'occuperait du reste. Parfait, cela ne peut être que parfait. Alors nous n'avons plus qu'à nous envoler, et nous laisser porter. Ensemble.

A la suite de cela, les deux jeunes femmes parcourent le monde entier et posent leurs valises dans divers pays. L'Angleterre, la Russie, l'Australie, l'Allemagne, le Gabon, la Chine, les États-Unis, le Japon, le Brésil, la France... et bien d'autres encore, si bien que ce serait trop long à énumérer. Tant de territoires aux coutumes et habitudes si variées que la soif de découverte de la jeune noble ne fait que croître. Une curiosité sans fin la dévore tandis que sa reine rencontre des sangs-purs de toutes les nationalités. Côte à côte, elles enrichissent leur éducation, l'une en se fascinant pour l'art et le raffinement de ces multiples cultures, l'autre en se familiarisant avec les vampires de son statut de sang – le plus élevé, bien qu'aux yeux de Zooey la princesse leur est supérieur, étant indéniablement la plus sublime d'entre eux. Elles grandissent, l'une voyant ses traits changer à mesure des années alors que l'autre est figée dans le temps depuis presque trois siècles. Ainsi les années passent, et les anniversaires de la plus jeune défilent à toute vitesse tant leur voyage la passionne, se fêtant sur des terres si différentes qu'ils ne sont en rien semblables. Un seul point commun entre tous, une vérité de plus en plus forte à mesure que le corps de la noble cesse d'être soumis au sablier infernal qui dicte la vie des mortels : la promesse d'une éternité qu'elle passera aux côtés de la princesse. Elle ne jure que par cette femme devenue déesse à ses yeux, et par toute cette beauté qui croise son regard lorsqu'elle lève les yeux pour contempler le monde qui l'entoure. Fascination, émerveillement continuel, elle est si inexpérimentée dans cette immortalité qu'elle pense que tout est encore à découvrir. Alors elle contemple à l'infini tous les délices que ses yeux se voient offerts, et profite de sa condition vampirique pour en expérimenter d'autres encore, plus charnels, passionnés, enflammés. Démesure constante, folie des grandeurs et addiction à tous les plaisirs, sa personnalité se formate doucement, mais sûrement. Elle devient petit à petit celle qu'elle est aujourd'hui, une jeune vampire assurée mais encore marquée par le traumatisme de son enfance.



This dream, dream is a killer
Getting drunk with The Blue Caterpillar


Face à l'inexorable fuite du temps, les traits de Zooey rient de ne plus en souffrir, simplement heureux de rester les mêmes malgré les décennies qui passent et repassent. La jeune immortelle fête son premier siècle si différente de la fillette qu'elle était lorsque ses parents étaient encore de ce monde qu'elle est sans nul doute méconnaissable. Parfaitement assumée, elle ne voit plus l'intérêt d'être discrète et préfère profiter du fait qu'elle voyage tout le temps pour faire du bruit et attirer les regards partout où elle passe. Faut dire que, en apparence, elle a tout pour plaire, cette femme aux courbes parfaites et au charme vampirique. Elle séduit les simples mortels à tour de bras, parfois même quelques nobles qui ne reconnaîtront jamais être tombés pour elle l'espace d'un instant même si elle garde tout en mémoire. Elle n'oublie pas grand chose à vrai dire, capacité qui la désole. Malgré les années qui se sont écoulées, elle reste hantée par la perte de sa famille biologique, et même si à présent elle a trouvé chez sa reine tout ce dont elle avait besoin pour se relever, la rancœur ne la quitte pas. Elle rêve de vengeance, pourtant elle tait ces envies meurtrières parce qu'elles ne sont pas conformes à la manière de penser de la famille royale de Suède, et pour rien au monde elle n'irait contre sa maîtresse. Mais son silence ne fait que cacher une haine intarissable qu'elle voue aux chasseurs, et un mépris considérable pour les humains qu'elle considère comme des jouets, des pions, des objets entre ses doigts d'immortelle. Ils sont inférieurs, selon elle c'est l'évidence-même, c'est la nature qui en a décidé ainsi. Et si elle ne peut rien dire, cela ne l'empêche pas de penser.

A défaut de pouvoir tuer tous ceux qui sont de près ou de loin en rapport avec la fin tragique de ses parents, elle se sert de ces êtres mortels afin d'assouvir sa soif. Sa soif d'hémoglobine, parce qu'à ses yeux ils sont là pour ça, pour en être des sources inépuisables – ou presque. Sa soif de pouvoir, parce qu'elle n'hésite jamais lorsqu'elle doit en manipuler certains pour obtenir quelque chose. Sa soif de plaisir, parce que s'ils sont aussi faibles face à sa beauté ce n'est pas anodin. Elle est jeune, terriblement jeune et irresponsable, perturbée par son enfance, animée d'une haine qu'elle ne peut enfouir suffisamment profondément. Sa soif de sang semble infinie et son ambition de plus en plus dévorante, comme si dans les deux cas rien ne pourra jamais lui suffire. Il lui en faut toujours plus, elle en veut toujours plus. Elle ne recule devant rien, n'a peur de rien, ne ressent rien, simplement animée par une obsession passionnée pour le plaisir et le pouvoir. Elle ne vit plus pour aimer, mais pour satisfaire. Satisfaire sa reine qui mérite le monde entier, sa propre personne qui doit se retrouver avec elle au sommet, et ses désirs rendus fous par sa jeunesse enivrante. C'est tout ce qui compte à présent. Il reste la peinture qui ferait battre son cœur si seulement il vivait encore, sauf qu'il est éteint, tout comme la pitié et l'humanité dans ses yeux. Elle n'a rien d'humain, plus rien du tout. Elle n'en a que l'apparence, malgré une beauté bien trop irréelle pour être mortelle. Elle n'a que ça, et une rancœur folle. Éternelle, inquiétante, effrayante, cette rancœur est son propre reflet qui floute à ses yeux les notions de justice, de bonheur, de vie. Elle est comme elle : terriblement dangereuse.

Sa haine, Zooey la fait taire en s'abandonnant à des plaisirs multiples, éphémères, passionnels. L'art en fait partie, ainsi elle s'éprend de pays comme l'Italie ou la France où elle passe quelques années merveilleuses, entre affaires pour sa reine et contemplations d’œuvres aux côtés de cette dernière. Les musées regorgent sur de tels territoires, et aucun n'échappe à son œil expert. Des tableaux, elle en admire des milliers, tous plus exceptionnels les uns que les autres. C'est bien la seule chose que les humains font convenablement : peindre. Ou du moins, l'art est tout ce qui vaut la peine d'être conservé de leur monde. Ça, et les plaisirs charnels, car même sans être immortels ils savent rendre une relation sulfureuse aussi vite que deux regards se croisent. Tout a déraillé ainsi, à cause d'une observation trop attentive, minutieuse, parfaite.



I'm nuts, baby, I'm mad
The craziest friend that you've ever had

L'Angleterre, territoire où les deux immortelles posent leurs valises un moment à cause des Blackthorn, l'une des familles de sangs-purs les plus importantes du monde vampirique. Un pays très attrayant qui plaît beaucoup à la jeune noble, à tel point que, à l'écart de l'endroit où elle vit avec sa reine, elle loue un studio de taille modeste dans un immeuble du centre-ville. Naturellement riche car sous la tutelle du couple royal suédois, elle a de son côté amassé bien assez pour s'offrir de nombreux plaisirs, notamment grâce à son art. L'endroit n'est pas immense, mais cela suffit à devenir un atelier parfait où elle peut peindre et entreposer ses œuvres. Ainsi, lorsque sa princesse est occupée par quelques entretiens avec des sangs-purs importants durant lesquels elle n'a pas toujours besoin d'elle, ou encore lorsqu'elle souhaite se mêler à la foule afin de contempler la communauté mortelle de la ville, Zooey s'occupe en assouvissant sa passion pour la peinture. C'est ce qu'elle faisait lorsqu'il a toqué, figeant dans l'air le coup de pinceau de la noble. « C'est ouvert ! » Il entre alors, parfaitement habillé, d'une élégance remarquable. Après quelques paroles échangées tandis qu'elle nettoie ses pinceaux, elle se retourne, tombant nez à nez avec une indéniable beauté qu'elle salue avant d'ajouter tout naturellement : « Vous êtes magnifique. » Par franchise ou spontanéité, elle ne sait pas, réalise qu'elle s'en moque avant même d'y avoir vraiment réfléchi. Ils discutent, elle l'aide pour l'affaire qui l'a conduit ici – une histoire de contrefaçon pour une vente aux enchères –, puis il en vient à parler des tableaux qui ornent les murs de la pièce. Minutie impressionnante, il se rend alors compte que l'un de ses tableaux est un original et non une reproduction. Il affirme qu'il ne la dénoncera pas, mais la vérité c'est qu'elle n'en aurait eu que faire : elle est immortelle, elle n'a qu'à disparaître de la carte en un claquement de doigts le temps qu'on l'oublie. Elle répond tout de même par l'affirmative, rictus au bord des lèvres, ne se sentant nullement offensée par ce qui pourrait être considéré comme une mise en doute de ses talents si ce n'était pas vrai – ce tableau, elle l'a acheté au marché noir après qu'il ait été volé. Il lui propose alors un jeu : s'il devine tous les originaux qui se trouvent ici, elle passe une soirée dans cette ville avec lui. Sinon, il la paye le double de ce qui était prévu puis repart. Elle accepte, renchérissant néanmoins : « Je vous ai déjà dit que vous étiez magnifique, et je vois la façon dont vous me dévorez du regard. Pourquoi devrions-nous quitter cet appartement pour que j'apprécie votre compagnie ? » Se redressant, il l'observe un instant, semblant d'autant plus intéressée lorsqu'il répond. « Un jeu avec de vrais enjeux dans ce cas. » Il lui tend alors son bras, une certaine luxure brillant dans ses yeux magnifiques. « Vous permettez ? » Elle sourit et s'en saisit, puis leur jeu commence. Il gagne, et la soirée n'en est que plus merveilleuse.

Cela fait plusieurs semaines que cet homme est devenu son amant, mais aujourd'hui c'est un jour particulier. Aujourd'hui, l'immortelle fête son anniversaire. Le cent-cinquantième, néanmoins elle lui a fait croire qu'elle n'en était qu'au vingt-cinquième. Il ne sait rien, et peut-être est-ce mieux ainsi. Le début de leur soirée est magnifique, puis ils vont ensemble jusqu'à un luxueux hôtel où il a réservé une chambre pour l'occasion. Assis sur le lit, ils se contemplent un instant, un moment peut-être, mais bien vite le haut de la jeune femme lui est retiré tandis que les lippes et le cou du mortel sont recouvertes de traces de rouge à lèvres. D'autres vêtements rejoignent un à un le sol, sans plus de préoccupations de la part des deux passionnés. « Fais ce que tu veux de moi. » Sa voix est si assurée, rauque, sensuelle qu'elle en frisonne et, croisant son regard, elle sourit. « Tout ce que je veux ? » « Tout ce que tu veux, » qu'il renchérit, avec cette détermination dans les yeux qui prouvent qu'elle a absolument tous les droits sur lui à présent. Alors, lentement, elle approche ses lèvres du cou de son amant et, après y avoir déposé un baiser beaucoup trop doux à son goût, y plante sauvagement ses crocs. Le cri de sa victime se meurt avant de s'échapper de sa bouche, puis il reste immobile, soumis, parfait. Dans une jouissance tout simplement extatique, mais ça elle ne s'en rend compte qu'après, parce qu'elle ne se soucie pas de ce ce qu'éprouve le reste du monde. Finalement, elle abandonne la gorge du bellâtre pour s'placer face à lui, rassasiée sans doute, son regard s'glissant naturellement dans celui du mortel tandis qu'une goutte pourpre glisse de ses lèvres vers son menton. Insolent, il vient la cueillir du bout de la langue avant de fondre sur les lèvres offertes de la belle dans un échange sulfureux. Puis il se lève et quitte la pièce sans un regard en arrière, la laissant seule sur le lit, au milieu de l'enchevêtrement désordonné de ses habits. Au lieu de le poursuivre comme l'aurait fait n'importe quel mortel désespéré, la vampire se laisser plutôt aller dans les bras de Morphée, encore obsédée par l'odeur si enivrante de sa peau, par la saveur de son hémoglobine, par son corps tout entier.

24 février 2017, Londres, Angleterre
J'ai tant de choses à te dire, mais par où commencer ? Je sais que tu dois te poser des milliers de questions, c'est naturel après ce qu'il s'est passé. Je t'ai menti, mais je te demande d'être compréhensif : te dire la vérité sans être sûre de ta fiabilité aurait été un véritable suicide. Je pense que tu as compris ce que je suis, même si tu ne mesures sans doute pas l'ampleur de ce mot. Je pourrais tout te dire sur ce papier, mais à quoi bon si tu souhaites m'oublier. Je t'attendrai demain, à 20h, devant l'hôtel où nous nous sommes vus hier, pour que je t'explique tout. Tu peux venir, ou bien décider que tout est fini, je ne m'opposerai pas à ton choix. Qu'importe ta décision, je tiens à te remercier pour ce merveilleux anniversaire que nous avons fêté ensemble. Parfait, c'est le mot.

Je t'embrasse, en priant pour te revoir au plus vite
Ever yours
Irène



You think I'm psycho, you think I'm gone
Tell the psychiatrist something is wrong


Ce jour-là, il est venu. Elle affirme qu'elle lui a tout expliqué, bien qu'ayant en réalité répondu à ses questions avec une franchise mesurée afin de le garder sous son contrôle. Manipulatrice, comme toujours. Depuis, il est son amant, et occasionnellement son garde-manger personnel. Une parfaite réserve d'hémoglobine, un sang aussi frais que savoureux. Les morsures sont rares car épuisantes physiquement, néanmoins c'est une sensation si jouissive qu'à mesure qu'elle l'expérimente, une sorte d'addiction naît chez les deux amants. Quelque chose d'indescriptible, mais de si fort que seules les relations charnelles permettent à la vampire d'oublier cette impression orgasmique comparable à une drogue. C'en est une, tout comme la passion qui les lie dans tous les aspects de leur relation. Ainsi, lorsque Zooey apprend que la princesse et elle vont partir loin des terres anglaises, elle sent un sentiment violent et éprouvant s'emparer d'elle Comme une angoisse qu'elle pensait ne pas connaître à nouveau, mais qui parvient à étreindre douloureusement son palpitant. C'est incompréhensible, terriblement frustrant, et pourtant elle ne peut lutter contre. Abandonner sa reine pour un humain est inconcevable, cependant, alors elle trouve une autre solution. Une manière de ne pas laisser tomber une telle source de plaisir.

20 mai 2019, Londres, Angleterre
Une semaine sans te voir et déjà l'éternité me semble trop longue à supporter sans toi à mes côtés. Les affaires étaient trop nombreuses cette semaine, ainsi je n'ai pas eu le temps de venir toquer à ta porte ne serait-ce que quelques minutes. Si ce problème-ci est résolu, un autre se pose : je dois partir. La princesse et moi partons pour une île où un grand avenir l'attend, ainsi je ne peux décemment pas l'empêcher de l'accueillir à bras ouverts, et ce malgré ma peine à l'idée de te quitter. Aussi, je souhaiterais que tu m'y rejoignes. Si j'ai sans doute déjà quitté le pays à l'heure où tu lis cette lettre, rien ne t'empêche de faire de même pour me retrouver. Je ne saurais te supplier suffisamment de le faire, mais dans cette enveloppe tu trouveras tout ce qu'il te faut pour que l'on se revoit au plus vite. Tout est prêt, tu n'as plus qu'à suivre les indications. Le départ est dans un peu plus de deux semaines, ce qui te laisse le temps de réfléchir. J'ai cependant tout arrangé pour toi : un bateau t'attendra à la date indiquée, un peu après l'aurore, et te conduira jusqu'à moi. Tu es seul maître de tes choix, mais je t'implore de ne pas m'oublier, même si je ne sais pas quand je pourrai revenir. Jamais peut-être, ainsi ton voyage est sans doute notre seul espoir de recommencer.

A bientôt, ou adieu, c'est à toi de choisir.
Ever yours
Irène

Cette lettre, elle l'écrit en se disant que, gosse, elle aurait pu tomber amoureuse ainsi. A l'âge humain où on commence à se croire adulte sans vraiment en être une, celui où l'on aime à en mourir, crie à en perdre la raison, pleure à en devenir fou. Sauf qu'elle n'y croit pas. Elle n'y croit plus depuis longtemps maintenant. Elle, elle vit pour les plaisirs que ce monde a à lui offrir, des plus abstraits aux plus charnels, du pouvoir aux relations passionnelles qui ne durent qu'un temps. Pas pour l'amour, parce que c'est superflu, inutile, futile. Sans intérêt à n'en douter, ainsi elle n'y songe pas réellement lorsqu'elle couche sur un vieux manuscrit ces quelques mots. Son amant a le goût des belles choses lui aussi, et il lui ressemble en de nombreux points. Mais il est mortel, et un jour il rendra l'âme comme tant d'autres avant lui, de vieillesse sûrement. Un autre homme qui disparaît, un parmi des milliards, une goutte d'eau dans un océan. Pourtant, il s'est démarqué. Elle l'a vu différemment, et elle ne saurait se l'expliquer. Il n'est pas le premier cou sur lequel elle se penche pour s'abreuver, ni le premier bellâtre qu'elle séduit, mais il n'est comme les autres. Jeune, gourmande, joueuse, elle le désire ardemment à ses côtés, alors sa volonté doit être exécutée. Ainsi, après avoir envoyé la missive enfin rédigée, elle s'assure que chaque rouage de son plan méticuleusement conçu soit parfaitement en place afin que son amant ne rencontre aucun problème durant son périple. Tout est prêt, il n'a plus qu'à prendre le bateau qu'elle a réservé pour son voyage. Si elle sait que des milliers d'hommes seraient prêts à devenir ses amants et bien plus encore pour la créature qu'elle est réellement – prêts à être des réserves personnelles de sang frais, c'est le terme –, la jeune vampire n'en veut qu'un : lui. Elle ose seulement espérer qu'il suive ses consignes et veuille la rejoindre. Elle ne sait justifier ce désir impérieux, ce besoin, cette obsession, mais elle ne supporterait pas faire face à un refus. Il sera sien, il ne peut en être qu'ainsi.



Tell you a secret, I'm not alarmed
So what if I'm crazy ? The best people are

Arrivées sur Haima sans encombre, Zooey et sa reine découvrent petit à petit le quotidien de cet endroit si particulier. Une cohabitation parfaite entre les vampires et les humains, c'est le but de ce système soi-disant parfait. C'est tout du moins ce qu'il doit être et, selon les Lightwood, c'est ce qu'il est. Pourtant, la noble n'est pas de cet avis. A ses yeux, cette cohabitation sans accro est plus proche d'une utopie fantaisiste que du système en place, car malgré sa jeunesse elle ne se fourvoie pas : ce projet est aussi fou qu'irréalisable – elle serait même tentée de le traiter d'idiot. Il est insensé de croire que des êtres aussi pathétiques que les humains puissent être mis sur un pied d'égalité avec des immortels aussi puissants que magnifiques. C'est pourtant le rêve que poursuivent les idéalistes à l'origine de la création de cette île, à qui la famille royale de Suède veut se joindre sans tarder. Si elle ne fait pas encore partie de cette utopie, c'est bien dans ses intentions. Ainsi, malgré le mépris que la jeune vampire porte à ce système qui va à l'encontre – selon elle – de la nature, elle soutiendra la princesse suédoise jusqu'au bout afin qu'elle se fasse une place parmi les sangs-purs les plus importants d'Haima. De ce fait, elle ne montre jamais son opinion sur ce qu'elle voit tous les jours, et ce qu'importe qu'elle soit bien peu optimiste quant à l'avenir de ce projet, persuadée qu'il va s'effondrer. Comment peut-on croire qu'une cohabitation égalitaire soit réellement possible entre des êtres que l'on peut tuer d'un revers de bras et d'autres dotés dès la naissance de dons incomparables ? Qu'importe, elle n'a pas à en trouver la réponse, seulement à prétendre qu'elle y croit elle aussi car elle taira toujours son avis au profit de celui de sa reine. C'est pour cela qu'elle n'a aucun esclave alors qu'elle pense que les humains ne sont voués qu'à servir les immortels, pour ne pas entacher l'image de sa princesse. Cela n'empêche qu'elle a toujours ce fameux amant britannique sous la main, quoiqu'il soit l'esclave d'une autre personne, une amie à elle qu'elle a enrôlée dans ce but. Elles deux savent pertinemment qui possède le pauvre homme privé de sa liberté et s'en sert comme d'un jouet, même si cela n'a rien d'officiel, ni de très légal dans cette utopie. Néanmoins, elle est bien trop dévouée à sa maîtresse pour s'opposer à elle, d'autant plus que son ascension garantit aussi la sienne, et par conséquent plus de pouvoir entre ses mains, même si elle n'est qu'une noble.

En arrivant sur cette île si différente du reste du monde – en apparence tout du moins –, Zooey n'y a pas vu qu'une vaine tentative de cohabitation raciale vouée à l'échec. Elle y a trouvé un plateau d'échecs immense où elle n'a qu'à manipuler d'autres personnes pour déplacer fous, tours, cavaliers et même pions dans un seul but : conduire la reine, sa reine, au sommet. Elle entend des rumeurs qui, à mesure qu'elles se propagent, peuvent faire plus de dégâts que le plus mortel des virus, voit des alliances qui se font et se défont aussi vite qu'un meurtre est commis, des lois qui sont enfreintes si souvent qu'elle se demande à quoi elles peuvent bien servir. Les allégeances tremblent et se montrent bien frêles face à la peur, les opinions varient et se renversent, les avis se confrontent et se détruisent, les chasseurs envahissent l'île dans une discrétion qui laisse parfois à désirer, les dégénérés se cachent dans ses recoins, les gardiens veillent les yeux pourtant clos, le tout sous le regard fasciné de la jeune noble qui n'a qu'une hâte : entrer dans l'arène. Et ça ne saurait tarder, car elle a bien l'intention de se construire un nom et une réputation sur Haima. Plus que conduire la princesse au sommet, elle veut devenir quelqu'un, qu'importe qui elle devra massacrer pour cela. Si elles doivent être les seules à survivre à ce carnage, alors il en sera ainsi. Elle n'a pas peur de ce qui l'attend, simplement animée par une excitation incontrôlable. Elle a rejoint cette étrange terrain de jeu pour gagner, et elle compte bien parvenir à ses fins, quelles que soient les conséquences de ses actes.



Paroles : Mad Hatter by Melanie Martinez




Dernière édition par Zooey I. Sunshine le Sam 30 Mai - 17:53, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyJeu 28 Mai - 13:33

Best Dormer ever :drama:

Re-Bienvenue avec cette perfect bouille :love:
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyVen 29 Mai - 1:41

@Araël S. Lightwood : Dormer est perfect, de toute façon :drama:
Merci merci :**:
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyVen 29 Mai - 3:52

Re bienvenue avec la beauté qu'est Dormer :drama:
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyVen 29 Mai - 8:27

@Anastasia K. Wittgenstein Merciii :**:
Dobrev, blblbl, très bon choix :drama:
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyVen 29 Mai - 17:16

Ce Personnage. :drama:
Joie intense.
je l'aime toujours autant d'amour. :love:
Ravie d'te voir la reprendre avec plus d'rapidité que prévu Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey 1238296119
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyVen 29 Mai - 21:47

Ah ah j'suis contente que tu l'aimes toujours Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey 1238296119 J'l'adore aussi donc j'suis ravie de la reprendre pour vous jouer mille et un tours :zad:
Oui d'ailleurs je vous estime totalement responsables de cette rapidité, sachez-le :drama: (j'assume pas ma faiblesse y'a quoi ?! :grrr:)
Love :love:
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyVen 29 Mai - 22:20

Sexy Domer :drama:
J'SUIS JOIE DE TE RETROUVER MA BELLE :red::red::red:
Re-Bienvenue à la maison si je puis dire :zad:
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptySam 30 Mai - 14:15

@Gabriel Crowlley Pour vous servir :drama:
J'suis ravie d'être de retour aussi :red::red:
Merci pour cet accueil, il nous faudra des liens :**:
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Milo I. Ivanovitch
L'homme dégénère en vice de la société.
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Emploi : Il espionne, tue, pille, vole, viole, déchiquète et rackette pour la famille Australienne. Il est aussi le co-propriétaire du Seven Deadly Sins avec Oksana. Et il a le rôle d'assassin dans le groupuscule rebelle illégal, des chevaliers de l'apocalypse.
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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey EmptyDim 31 Mai - 4:13


Tu es validé(e) !


Dormer, t'as décidé d'me faire baver ce soir mh ? :drama: Comme toujours tout est parfait alors je te remet tes couleurs méritées :ha:

Bravo ! Tes efforts sont récompensés, tu es validé sur G&B ! Tu rejoins le groupe noble. N'oublie pas de faire ta fiche de liens de rp's et de vérifier que ton avatar ainsi que ton métier sont dans les bottins . Tu peux aller demander des liens aux autres membres et même des rp's, ainsi que participer au flood . Encore bienvenue sur notre forum, le staff est enchanté de t'avoir sur son forum et il espère que tu t'amuseras !

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MessageSujet: Re: Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey   Over the bend, entirely bonkers ღ Zooey Empty

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