Hunting creates bonds, brother ~ Vilhenas

Comme toujours, son frangin et lui étaient à la recherche d'aventure... Et de vengeance. Ils s'étaient préparés ensemble pendant plusieurs semaines avant de se mettre en route pour Atlas, João refusant de partir sans qu'ils ne se fussent entraînés et ce malgré l'impétuosité et impatience d'Éros. En effet, même parmi les chasseurs, il était de notoriété que cette île regorgeait de gardiens vu qu'ils y avaient érigé leur base. Puis... Allez savoir ce sur quoi ils allaient bien pouvoir tomber au détour d'un chemin.

Leurs pouvoirs étaient de plus en plus forts mais João restait persuadé que la facilité avec laquelle Éros se déconcentrait ne lui permettait pas d'atteindre la pleine capacité de son don. En somme, il avait l'espoir que, dans l'action, son frère arrêterait suffisamment de faire le con pour donner une nouvelle ampleur à ses pouvoirs. Il le devait, João ne serait pas toujours là pour veiller sur sa carcasse d'abruti insouciant. Il lui aavait annoncé la veille au soir qu'ils partaient à l'aube et c'était donc dans cette idée que, à peine le premier rayon de soleil perça les nuages, il l'avait réveillé sans ménagement, le fond du seau d'eau s'éparpillant sur sa gueule endormie. Il restait son frère après tout et il adorait l'emmerder autant que possible. "On bouge" qu'il lui ordonna avec un rictus amusé sur les lèvres.

Éros allait se venger, ça fonctionnait comme ça entre eux. La plupart du temps, ils se foutaient sur la gueule mais plus proches qu'eux deux, ça n'existait pas. Il fallait dire qu'ils en avaient vécues des choses, les frangins, le genre de choses qui rapprochent ou éloignent. Mais rien ne pouvait les séparer les Vilhenas. Surtout pas les vampires auxquels ils vouaient une haine féroce. S'ils pouvaient s'en faire quelques uns sur Atlas, ils ne diraient certainement pas non d'ailleurs. Ils avaient donc marché d'un pas déterminé pour rejoindre l'île de l'archipel sur laquelle les chasseurs ne s'aventuraient que très peu, peu enclin à rencontrer l'armée d'Haima. Les frères, eux, s'en moquaient pas mal du danger qu'ils encouraient, surtout Éros, ce qui avait le don d'exaspérer João au plus haut point.

Ils s'étaient chamaillés tout le long du chemin, le plus grand s'amusant à coincer le cou de son frère sous son bras pour lui savonner le crâne du poing tout en le taquinant : "Bah alors, miúdo, on se fait encore martyriser par son vieux frère." Il était vrai qu'avec près de la trentaine, João ne se faisait plus tout jeune mais il en avait toujours sous le pied, fruit d'un entraînement rigoureux et journalier. Hors de question de se flétrir quand on chasse des créatures aussi sanguinaires et violentes que des vampires. Il était d'ailleurs au courant que son frère n'hésitait pas à s'abreuver de leur sang pour se fortifier mais lui était plus réfractaire, bien qu'il en avait amené une flasque, coincée au fond de son sac, pour cette expédition, par simple précaution.

Ils étaient passés incognito par Haima, se retrouvant obligés de faire un détour pour contourner le palais impérial. "Un jour, il n'en restera que des cendres." avoua-t-il à son frère, fantasme régnant en maître dans l'esprit du brun. "Les humains de l'île ne seront alors plus obligés de servir ces... monstres" finit-il avec un ton empli de rage. Devant son frère, il pouvait se laisser aller à sa haine sans crainte d'être jugé ou de se dévoiler à l'ennemi. Une fois le passage entre Haima et Astrée trouvé, ils l'empruntèrent et posèrent finalement pied sur l'île pour laquelle ils avaient parcouru tant de route.

La rigolade prit fin. Ils savaient que le danger rôdait, ils étaient en territoire ennemi. Ils prirent soin d'éviter les gardiens dans leur exploration mais bientôt, un obstacle de taille se profila devant eux. Enfin... Pour eux était plus exact. Ils pourraient très bien continuer leur route... Sauf que ce n'était pas leur genre aux Vilhenas. Les deux frères se lancèrent alors un regard de connivence. Ils avaient mis le doigt sur quelque chose, ils le sentaient, tandis que l'entrée des tunnels d'Atlas s'affichait devant leurs yeux pétillants. Lorsque l'esprit aventurier de João se réveillait, il ne vallait pas forcément mieux que son frangin. Bon, peut-être pas. Il y avait des limites à tout. "On devrait manger avant d'y aller" qu'il dit à Éros, conscient que la fougue de ce dernier les entraîneraient que bien trop vites dans les boyaux sombres qui se profilaient devant eux.

En effet, il ne leur fallut que cinq minutes pour ingurgiter leur repas de fortune. João sentait l'impatience de son frère jusque dans sa moelle épinière. Il le connaissait le gus depuis le temps qu'il veillait sur lui. Néanmoins, pour dire la vérité, João avait également hâte. Il réajusta les bretelles de son sac à dos et se tourna vers son frère : "Ok, on y va." Il avait feint d'être exaspéré mais c'était totalement l'opposé qui le taraudait comme sentiment. Un flot d'adrénaline coulait dans ses veines. Il s'avança dans l'obscurité, pas le moins dérangeait par son élément. Il se sentait comme un poisson dans l'eau. Cela devait être bien différent pour son frère, o pequeno sol. "Reste concentré et éclaire nos pas, miúdo" lui ordonna-t-il, assumant autant son rôle de grand frère que de protecteur un poil tyrannique. Il s'enfoncèrent ainsi dans les ténèbres, la lumière du soleil s'amenuisant à chaque pas, tandis que João restait à l'affût du moindre bruit, se mouvant de manière pratiquement invisible sans s'en rendre compte, grâce à son pouvoir.

Codage par Libella sur Graphiorum

Ça faisait des semaines qu'ils s’entraînaient en prévision d'une escapade sur Atlas. Éros avait pris un peu plus en masse musculaire et avait gagné en dextérité cependant, il n'égalerait jamais son frangin. Ce dernier était bien plus assidu aux entraînements que lui, sa fougue et son impatience trônant toujours à la première place dans la liste de ses priorités. Excité par cette perspective d'aventure en terrain ennemie, le cadet avait avalé les séances de combat au corps à corps sans rechigner dans un premier temps mais voyant que celles-ci s'éternisaient et qu'ils n'avaient toujours pas mis un pied sur l'île voisine, il devint de moins en moins coopératif. « C'est bon là, j'pense qu'on est suffisamment préparés. » avait-il soufflé avec lassitude à l'adresse de son frère, après avoir réussi à l'avoir mis au tapis. Peut-être était-ce cette victoire qui décida l'aîné mais l'excursion fût programmée au lendemain.

Cette nuit là, Eros tourna d'innombrable fois dans sa couchette, tentant de trouver le sommeil en vain. Ce n'est qu'au petit matin qu'il le trouva pour deux pauvres petites heures avant un réveil pour le moins mouillé. Éros sursauta avant de se retourner, le temps que son cœur ne se calme, en grommelant un tas d'insanités à l'encontre de son frangin. Il n'en resterait pas là, João avait marqué un point en ce début de journée mais il ne tarderait pas à perdre l'avantage. Les frères Vilhena avaient la vengeance dans la peau, ils aimaient l'idée que chaque action, geste méritait un juste retour des choses. Alors même dans les brimades fraternelles, ils appliquaient cette tradition. Les battements de son palpitant revenu à la normale, Éros se leva et d'un geste nonchalant, il s'ébouriffa les cheveux afin d'en chasser un maximum d'eau. Il se sécha promptement avant d'enfiler un tee-shirt. « C'est parti. » dit-il, un sourire confiant aux bords des lèvres, avant de quitter à son tour le confort sommaire de leur foyer.

Le camp des chasseurs loin derrière eux, ils arrivèrent sur l'île principale de l'archipel. Alors qu'ils contournaient le palais des Lightwood, João se livra. Ils avaient le même rêve, les même espérances. « Ils redeviendront de simples  légendes. » Même ça c'était encore trop d'honneur pour cette race maudite, celle-ci était voué à appartenir au passé afin de rétablir l'équilibre du monde. « Et on sera là pour admirer leur déchéance. » dit-il, les yeux rivés sur les pierres de l'édifice, sous-entendant que ce jour arriverait incessamment sous peu. « Non, on en sera les responsables. » rectifia-t-il en donnant un coup de coude à son frère pour le sortir de ses rêveries. Ils avaient encore une ou deux heures de marche avant d'arriver à leur destination donc ils se remirent en route. Après avoir arpentés les abords d'Haïma, ils se retrouvèrent devant une bouche à demi-cachée par la végétation ambiante. Ébloui par les rayons du soleil, Éros plaça sa main au dessus de ses yeux en guise de visière. « Pouahh » dit-il en admirant l'immense ouverture vers l'inconnu. C'était tout simplement énorme. Le cadet sentit l'excitation monter en lui, curieux et impatient de l'explorer, il repoussa les lierres afin de se créer un passage. Alors qu'il allait s'engager à l'intérieur le ventre vide, son frère le stoppa, trop prévoyant quant à sa fougue. Il avala son sandwich sans grande faim et remarqua que son frère en fit de même, ce qui signifiait qu'ils étaient tous les deux dans le même état d'esprit.

Armé de son entrain ardent, Éros s'engouffra le premier. Leurs pas se répercutèrent par écho dans les entrailles sinistres et sans fins du tunnel, s'ils avaient voulu être discrets, c'était loupé.  « Reste concentré et éclaire nos pas, Miúdo » À la demande de son frangin, Éros opina du chef et ferma les yeux afin de se concentrer. Les mains faces au plafond du tunnel, il chercha à capter un maximum de photons afin de créer un rayonnement électromagnétique avec une longueur d'onde visible à l’œil nu. Il réussit à produire un halo faiblard au creux de sa paume de main. La nuit et l'obscurité n'avaient jamais été son élément, il préférait nettement l'astre solaire et sa clarté et ce pour tout, même lorsqu'il s'agissait du caractère d'une personne. Cette dernière devait être brillante, franche et claire dans ses intentions autrement il ne pouvait la cerner et ne donnait pas sa confiance. « Je ne peux pas faire mieux. » déclara-t-il, laissant entendre que ça suffirait. D'un pas précipité, il rejoignit son frère. « On est sous Atlas, c'est ça ? » demanda-t-il, les yeux rivés sur le plafond. « Où est-ce que tu penses que ça mène exactement ? Quelle surprise ça nous réserve ? » Un sourire naquit aux coins de ses lèvres mais celui-ci s'estompa lorsqu'un bruit sourd se fit entendre. Éros ralentit l'allure, ses pieds effleurèrent le sol afin de se faire légers et inaudibles. «Qu'est-ce que c'était ? » demanda-t-il en chuchotant. La lueur logée dans sa paume s'amenuisa lentement afin de ne pas attirer l'attention sur eux, enfin, surtout sur lui puisque son frangin était quasi-invisible. Ses yeux cherchèrent instinctivement la silhouette de João, en vain. Un gémissement, semblable à une plainte étouffée, s'éleva dans la cavité, l'obligeant à se mettre sur ses gardes. Il avançait à l'aveuglette, ses autres autres sens prirent la relève et se mirent en alerte. Un mouvement rapide déclencha un nuage de poussière. L'amas de particules terreuses se mouvait rapidement, sans réfléchir, le jeune chasseur se jeta dans sa direction afin de stopper son ascension jusqu'à son frère. « Musone ! » cria-t-il.



Lancer de dés :
Oui : Un rongeur beaucoup plus grand que la moyenne sort de sa cachette. (animal ne vivant que sur Atlas).
Non : Un dégénéré presque desséché, avide de sang, se dévoile et se jette sur l'un des frères.

Si oui :
Oui : La bête enragée arrive à mordre l'un d'entre eux. (j'te laisse choisir :p)
Non : Les frères se débarrassent de la bête.
Si non :
Oui : Il se jette sur Eros.
Non : Il se jette sur João.

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