La vérité peut pâlir, mais jamais périr (acaël)

Il est rarement nerveux, Ace, bien que cette nuit, il l’est. Il n’ose pas regarder ses mains qu’il sent tremblantes, alors qu’il est escorté par deux gardes du palais… au palais. Il imagine que c’est normal de se faire sommer par l’Empereur après lui avoir remis une lettre écrite par sa défunte sœur l’Impératrice, dans laquelle se trouve une vérité troublante. Cette même vérité qui le concerne directement, qu’il a jalousement gardé pendant vingt longues années. Dans la vie d’un vampire, vingt ans ce n’est rien, certes, mais dans son cas, c’est tout ce qu’il a connu. Et tout ce qu’il connaitra, s’il ne reste pas prudent. Ace sait cependant qu’il n’y a aucun danger à ce qu’Araël connaisse sa véritable identité, dans le cas contraire, sa mère ne lui aurait pas adressé une lettre. Il aurait cependant aimé que la vérité se sache dans d’autres circonstances, bien qu’il ne puisse rien faire pour réparer le passé. Outre espérer que l’Empereur, son oncle, lui laisse une chance d’enquêter lui aussi pour découvrir ce qui est arrivé à cette femme qu’ils aimaient tous les deux profondément.

Ce n’est pas la première fois qu’il met les pieds dans le grand Hall, mais c’est la première fois qu’il doit y rester. Attendre. On lui indique que c’est ce qu’il doit faire, qu’on viendra le réclamer en tant voulu. Toutefois, Ace n’arrive pas à rester assis. Pour l’heure, personne d’autre ne se trouve ici – est-il trop tard ou trop tôt, ou est-ce une journée sans doléances, il ne pourrait pas dire. Pas que ça l’important spécialement, comme il ne tourne même pas un regard vers la carafe remplie de sang qui n’fait que l’attendre.
Combien de temps s’écoule-t-il? Ça pourrait être cinq minutes comme cinq heures, il n’aurait pas fait la différence. L’jeune brun regrette cependant d’avoir son armure sur le dos, bien que techniquement, il devait commencer sa ronde de nuit ce qui explique son habit. Puis finalement, il entend qu’on le rejoint dans la pièce affreusement silencieuse autrement. Il se retourne donc pour croiser c’regard à la fois familier et inconnu. Il lui rappelle celui de sa mère, qui lui manque terriblement. « Bonsoir, Empereur. » qu’il dit, Ace, tout en penchant le haut d’son corps vers l’avant pour l’saluer formellement. S’gardant ainsi une minute de plus juste pour retrouver ses esprits.

Tu relis une dernière fois la lettre, écrite par la main de Feu ta sœur adorée. Les mots dansent devant tes yeux, qui sont les seul à bouger alors que ta silhouette reste bien droite, inflexible tout comme la justice quand tu la rends. Tu lis, t'imaginant sans mal le doux visage de ta sœur penchée sur ce bout de papier, traçant finement chacune des lettres que tu ne cesses de faire défiler dans ton esprit. Tu imagines avec quel soin elle a dû choisir les mots, comment elle a tournée les phrases. Tu imagines que, vu son amour pour la perfection, elle a dû recommencer une centaine de fois avant de parvenir à écrire ce papier. La dernière chose qui te reste d'elle, la dernière trace de son passage sur terre. Des mots soigneusement choisis, pour te faire comprendre la gravité de la situation, l'importance de cet enfant que tu vas rencontrer ce soir. Là, tu te rends compte qu'un gardien se tient devant toi, l'air embarrassé. Il t'a parlé mais tu n'as pas entendu, il t'a annoncé il y a de cela cinq minutes l'arrivée du gardien Ace, de l'Océan de secret que tu vas devoir découvrir de tes propres yeux. Tu le remercies avant de hocher la tête pour lui signaler que tu arrives. Tu trouves ton chemin vers le grand hall alors que tes yeux se posent sur la silhouette du jeune homme. Il a le port d'un prince déjà, sans même le savoir. « Bonsoir Ace, veux-tu bien me suivre ? » Que tu lui dis, gardant un visage serein et fermé, celui de la comédie. Tu le guides non loin, vers une pièce où vous serez tranquille et où les gardes ne rentreront pas. L'endroit est intime, c'est le petit salon où tu reçois tes proches tel que Hélios, Malaki ou bien ta sœur. Personne ne vient jamais ici et quand c'est le cas, c'est pour te rencontrer et te parler d'un sujet important.

Tu fermes enfin la porte du salon, puis tu pousses un soupir. « Comment vas-tu ? » Que tu demandes enfin, alors que ta posture se relâche un peu et que ton visage se déleste de sa ride d'inquiétude. « Installe toi, je voudrais que l'on parle de toi si tu le veux bien. J'aimerais apprendre à te connaître un peu. » Et tu sers deux verres de sang O+, avant de les déposer sur la table basse. Ici personne ne vient, pas même les domestiques et tu prends plaisir à faire les choses toi même. Puis tu t’assoies toi aussi dans un des canapés, avant de t'adosser et de le regarder. C'est là que tu remarques comme il lui ressemble, comme il peut avoir les même expressions que ta sœur, cette ride du lion identique que se partagent tous les Lightwood. « Il me suffit de te regarder pour savoir que ce que tu dis est vrai. Tu partages ça... Comme tous les Lightwood. » Et tout en parlant, tu lui montres cette ride qui se forme lorsque vous êtes inquiet et qui se trouve entre vos deux sourcils. « Bien, voudrais-tu me parler de toi ? Tu es un gardien brillant et prometteur d'après Hélios mais, j'aimerais savoir qui est vraiment mon... Mon neveu. » Et le mot te fait tout drôle, mais ce n'est pas désagréable.

En toute vérité, Ace ignore comment font les humains. La nervosité n’est pas un sentiment qu’il apprécie, il n’ose même pas imaginer si, en plus de lui, il devait subir les réactions physiques qui viennent avec. Bientôt, le silence de mort est brisé par des bruits de pas, voyant Ace se tourner dans leur direction. Ce n’est pas long avant qu’Araël se dessine devant lui d’toute sa prestance, ce qui a tôt fait d’intimider l’jeune vampire. « Bonsoir Ace, veux-tu bien me suivre ? » Il hoche plusieurs fois la tête pour signifier qu’il n’fera rien de moins, ne faisant pas encore confiance à sa voix. Profitant de la petite marche pour se calmer, il inspire et expire longuement et lentement (trop lentement pour un humain, sans doute), pour se donner une chance de reprendre le dessus. Au final, ça ne lui profite pas tellement mais la porte se referme derrière eux, lui laissant peu d’temps pour penser davantage.

Il fait un rapide tour de la pièce inconnue des yeux, ignorant où se mettre dans le visage salon. N’étant pas immense, c’est déjà plus rassurant que certaines autre pièces du palais. « Comment vas-tu ? » Ça prend quelques secondes à Ace avant de réaliser que l’Empereur lui a posé une question. « Je- je vais bien. Et vous? » qu’il répond, n’osant pas aborder le sujet d’sa nervosité. Il s’contient bien, heureusement, bien qu’il se sente nettement mieux en croisant à nouveau l’regard d’Araël, qui se fait moins tendu qu’avant leur arrivée dans la pièce. « Installe toi, je voudrais que l'on parle de toi si tu le veux bien. J'aimerais apprendre à te connaître un peu. » Ça prend Ace un peu d’court, alors que l’Empereur va leur verser deux grands verres de sang. L’soldat regarde près de lui avant d’choisir un siège une place qui le laissera s’asseoir grand. Il est rapidement rejoint par le dirigeant. « Merci. » Dit-il en penchant la tête sur le côté, reconnaissant du verre qu’il ne touche cependant pas avant l’Empereur.

Les regards se croisent et, étrangement, Ace se sent à la maison. Il ne sait pas l’expliquer, c’est comme si… comme si Araël, juste par son visage et son attitude, lui démontrait qu’il était exactement là où il devait être. « Il me suffit de te regarder pour savoir que ce que tu dis est vrai. Tu partages ça... Comme tous les Lightwood. » Tout en parlant il montre entre ses deux yeux, ce qu’Ace imite aussitôt, y flattant la peau un instant avec un court rire. « Ça explique pourquoi Maman me massait toujours à cet endroit. » Juste de pouvoir parler de sa mère avec quelqu’un, de prononcer cette simple phrase, lui fait un drôle d’effet – mais c’est agréable et excessivement bienvenue. Il ne sait pas comment se sentir, alors il ne cherche pas à trouver.

« Bien, voudrais-tu me parler de toi ? Tu es un gardien brillant et prometteur d'après Hélios mais, j'aimerais savoir qui est vraiment mon... Mon neveu. » Il accueille les derniers mots avec un nouveau rire, preuve de nervosité, avant d’tirer sur le col d’son habit comme pour s’donner plus d’espace. « Il a vraiment dit cela? J’vous jure que je ne vais pas l’oublier – bien que j’apprécie énormément son inflexibilité. » commence-t-il par répondre, n’sachant pas où débuter. Surtout qu’il peine encore à réaliser que cette rencontre est vraie, qu’elle se fait si simple et douce. « En vérité, Mon oncle –il m’est étrange de dire cela également- ma vie est surtout centrée sur l’art de la guerre. J’y mets toute mon énergie pour faire partit des meilleurs, malgré mon jeune âge. J’aime bien découvrir le monde des humains libres quand j’en aie l’occasion, ils sont tout bonnement fascinants et de bons travaillants. Je suis dévoué à ma tâche, passionné également, mais je n’aie pas une histoire aussi captivante que la vôtre. » résume-t-il maladroitement, avant de passer une main dans sa chevelure déjà en bataille, ce qui n’aide pas sa cause. « J’ai chéris le secret de Maman comme elle me l’a demandé, c’est donc… très étrange de me retrouver-là, avec vous. Je crois qu’une partie de moi voyait tout cela comme un rêve, pour que ça soit plus facile à porter. »

« Je- je vais bien. Et vous? » Tu prends le temps de l'observer, lui trouvant un air de ressemblance frappant avec ta sœur. Tu as plus de mal à le comparer avec Elea, simplement car tu ne connais pas énormément le prince anglais et tu ne sais pas comment il est dans l'intimité. Quand tu le rencontres, la plupart du temps, vous êtes sous le couvert du protocole et il garde son masque de froideur propre aux anglais qui viennent sur Haïma. Tu as bien essayé de te montrer plus chaleureux avec lui, surtout quand tu as su qu'il convoitait ta sœur mais cela n'a pas semblé dérider ce cher Blackthorn. Si tu avais su qu'il partageait un enfant avec ta sœur, nul doute que tu aurais fait d'avantages d'efforts encore. Mais tu n'en savais rien, tu apprends à peine à être un oncle alors comment voudrais-tu être un beau frère pour quelqu'un qui n'est plus sur l'île ? « Ca va, je te remercie. » Tu ne peux qu'aller bien alors que tu te retrouves en présence de quelqu'un de ta famille, fait assez rare. Votre famille n'est pas immense et avec la mort de ta sœur, il ne restait que Arya et toi. Te découvrir un neveu est une chance, quelque chose qui te fait réellement sourire de bonheur. Autant que la présence de Malaki.

« Ça explique pourquoi Maman me massait toujours à cet endroit. » « Aucun massage ne peut atténuer cette particularité familiale, cependant. » Que tu dis, reconnaissant bien là les signes de ta sœur. Elysium était chaleureuse, douce et elle adorait vous câliner. Ce que tu n'aimais pas étant adolescent, comme si tu étais assez grand pour ça mais tu as appris à apprécier cette douceur en devenant adulte. Elle te manque à présent, comme ton baiser de la nuit pour te souhaiter une bonne nuit de travail qui débute. Tu l'attends, tu te surprends parfois à guetter la porte comme si elle allait venir t'embrasser et te souhaiter une bonne nuit. C'est idiot sans doute, car tu sais au fond de toi. Mais l'espoir est bien une chose que tu partages avec les humains. L'espoir, cette qualité qui se trouve être un défaut. « Il a vraiment dit cela? J’vous jure que je ne vais pas l’oublier – bien que j’apprécie énormément son inflexibilité. » Tu éclates de rire cette fois-ci, appréciant cette familiarité qui s'installe entre vous. Tu veux que ça soit comme ça, tu veux qu'il soit à l'aise en ta présence. « Ho oui il dit ça ! Mais ne lui dis pas que c'est moi sinon il va me rabattre les oreilles... » Hélios tient à garder son image de chef des armées sévère et intrépide. Il l'est, mais il est surtout plus humain qu'on ne veut bien le croire.

« En vérité, Mon oncle –il m’est étrange de dire cela également- ma vie est surtout centrée sur l’art de la guerre. J’y mets toute mon énergie pour faire partit des meilleurs, malgré mon jeune âge. J’aime bien découvrir le monde des humains libres quand j’en aie l’occasion, ils sont tout bonnement fascinants et de bons travaillants. Je suis dévoué à ma tâche, passionné également, mais je n’aie pas une histoire aussi captivante que la vôtre. » Tu souris lorsqu'il t'appelle mon oncle ressentant une douce chaleur au creux de ton cœur, alors que celui-ci est mort depuis longtemps. Cette chaleur envolée avec la mort de ta sœur, de retour à chaque fois que Arya se trouve avec toi, que Malaki te sourit ou que Ace te parle, apparemment. « Je suis heureux d'apprendre que tu partages notre fascination pour les humains... Sais-tu qu'elle nous fut transmise par tes grand-parents ? Ils étaient les premiers à croire en ce monde en paix, alors que tous les autres immortels prônaient la violence et la débauche. Eux pensaient que l'on peut s'élever vers quelque chose de plus beau, de plus grand que simplement l'amour du sang et du meurtre. » Tu n'es pas avare de récits lorsqu'ils sont à destination de ceux de ta famille. Et il y a longtemps que tu n'as pas parlé de tes parents.

« J’ai chéris le secret de Maman comme elle me l’a demandé, c’est donc… très étrange de me retrouver-là, avec vous. Je crois qu’une partie de moi voyait tout cela comme un rêve, pour que ça soit plus facile à porter. » « Et... Aimes-tu que ce rêve devienne réalité ? » Tu prends une gorgée de ton verre de sang, avant de le reposer sur la table basse. « J'aurais aimé savoir pour ton existence... J'aurais put vous protéger toi et Elysium. Mais il semble que ma sœur était convaincue que la menace pouvait venir de l'intérieur et que tu aurais été en danger. Je crois qu'elle avait raison... J'aurais voulu qu'elle ne paye pas le prix de sa vie pour nous prouver que tous nos sujets ne sont pas si sincères que cela. » Tu soupires puis, tu relèves les yeux et tu les poses sur le jeune homme. « Chaque personne ayant participé à ce complot subira les pires tortures qui puissent exister en ce monde, je t'en fais la promesse. Ta mère sera vengée et justice sera rendue. Il ne peut en être autrement. » Que tu déclares d'un ton sans appel, qui ne laisse place à aucun doute.

« Maintenant que je suis au courant de ton existence... Que voudrais-tu faire ? Veux-tu rester soldat ou peut-être... Suivre quelques enseignements afin d'avoir un jour, le rôle qui te revient ? »

« Ca va, je te remercie. » C’est lui qu’il aimerait remercier, de le traiter en égal, malgré son simple statut. OK, peut-être qu’au fond, ce n’est pas le titre qui lui revient de droit, mais c’est le seul qu’Ace ait porté. Il apprécie cependant ce moment passé avec son oncle, bien qu’il lui est difficile de regarder l’Empereur en se disant qu’il est de son sang, sa famille. « Aucun massage ne peut atténuer cette particularité familiale, cependant. » Araël parvient ainsi à le dérider un instant, un court rire franc s’échappant de la gorge autrement serrée du jeune vampire. « Tant mieux, car je ne souhaite pas la perdre. » Maintenant qu’il peut ajouter un brin d’histoire à cette habitude que sa mère avait, il ne fait que l’apprécier davantage – qu’elle disparaisse lui serait douloureux, sans doute.

Il accueille la remarque du soldat sur son supérieur avec un rire, ne pouvant qu’forcer Ace à sourire à son tour. « Ho oui il dit ça ! Mais ne lui dis pas que c'est moi sinon il va me rabattre les oreilles... » Il secoue avec véhémence sa tête, son sourire s’agrandissant plus encore. « Ne vous inquiétez pas, je n’oserais pas évoquer cela avec lui. Ça restera entre nous. » assure-t-il, se surprenant à trouver une aise en la présence de l’Empereur à vitesse grand V. Il se sent à sa place, comme s’il rentrait enfin à la maison. Ace aurait adoré que sa mère soit toujours en vie pour voir cet instant, deviner la joie que cela apporte à son seul fils.

Au lieu de tomber dans la mélancolie, il se concentre sur la question de son oncle et lui répond du mieux qu’il peut. Il n’y a pas long à dire sur ta vie, mais ça semble suffisant pour faire naitre un nouveau sourire sur la bouche de l’Empereur. « Je suis heureux d'apprendre que tu partages notre fascination pour les humains... Sais-tu qu'elle nous fut transmise par tes grand-parents ? Ils étaient les premiers à croire en ce monde en paix, alors que tous les autres immortels prônaient la violence et la débauche. Eux pensaient que l'on peut s'élever vers quelque chose de plus beau, de plus grand que simplement l'amour du sang et du meurtre. » C’est presque dans un silence religieux qu’Ace écoute Araël, après avoir secoué la tête pour indiquer que non, il ne savait pas. Sa mère lui racontait certaines choses, mais pas tout, et surtout, comme leur temps était constamment compté, Ace voulait passer de bons moments – sa jeune tête hyperactive n’était pas patiente comme aujourd’hui pour écouter des histoires. « J’aurais aimé les rencontrer, ils semblaient être inspirants. » Il aurait pu choisir un autre trait pour les décrire, ou bien mille, ça aurait revenu au même.

« Et... Aimes-tu que ce rêve devienne réalité ? » C’est une question qu’il se pose constamment, que longtemps il aurait pu dire oui sans même hésiter. Mais avec le temps, il s’est habitué à sa vie de soldat – s’voyant la quitter que pour venger sa mère. « J’aurais préféré que Maman fasse partit du décor. » dit-il finalement, maladroitement. Avec une note de tristesse dans la voix. « J'aurais aimé savoir pour ton existence... J'aurais put vous protéger toi et Elysium. Mais il semble que ma sœur était convaincue que la menace pouvait venir de l'intérieur et que tu aurais été en danger. Je crois qu'elle avait raison... J'aurais voulu qu'elle ne paye pas le prix de sa vie pour nous prouver que tous nos sujets ne sont pas si sincères que cela. » « Je ne peux qu’être d’accord avec vous. Avoir su quel sort l’attendait… je suis convaincu que je n’aurais pas couvé ce secret avec autant d’ardeur. » Il aurait fait n’importe quoi pour sauver sa génitrice. Maintenant, il ne pouvait que vivre avec la culpabilité de son trépas.

« Chaque personne ayant participé à ce complot subira les pires tortures qui puissent exister en ce monde, je t'en fais la promesse. Ta mère sera vengée et justice sera rendue. Il ne peut en être autrement. » Il est facile de reconnaitre l’Empereur en cet instant, son regard aussi dur et sérieux que son ton ne laisse pas place à la négociation. « J’aimerais… beaucoup faire partit de l’équipe cherchant les fautifs. Je ne sais pas si c’est plausible pour moi de demander une telle chose mais… d’une manière ou d’une autre, je vais faire une enquête. Je ne pourrais pas me regarder en face autrement. » demande-t-il, essayant de mettre autant de force dans son visage et sa voix que l’a fait son oncle un instant plus tôt. C’est sa chance, sachant qu’il serait plus efficace de se joindre aux recherches auprès de l’Empereur plutôt que seul. Il ignore si sa requête sera acceptée, cependant, alors il ose préciser qu’il fera à sa tête dans le cas contraire.

Puis, son expression sérieuse se défait quand le vampire reprend la parole. « Maintenant que je suis au courant de ton existence... Que voudrais-tu faire ? Veux-tu rester soldat ou peut-être... Suivre quelques enseignements afin d'avoir un jour, le rôle qui te revient ? » Que peut-il répondre à cela? Il a refusé de penser à un tel destin, prenant la place qui lui revient sans poser de questions. Mal à l’aise, il passe une main froide et un brin tremblante dans ses cheveux en bataille. « Je ne veux pas prendre ce qui ne m’appartient pas, je n’avais aucune intention cachée en vous remettant cette lettre. » commence-t-il par dire, déposant à plat ses mains sur ses jambes pour les empêcher de bouger. « Je suis un soldat, je n’aie jamais su être rien d’autre. Je suis les ordres, ce qui doit être fait. Alors… si mon devoir est de prendre mes responsabilités de Lightwood, je le ferais. Si c’est ce que vous croyez être le mieux, si c’est ce qui pourrait aider à venger ma mère, votre sœur, alors je le ferais. Mais si vous croyez que je dois rester éternellement un soldat, en oubliant mes véritables origines, je le ferais également. » Bien sûr, il aurait à jamais un poids sur son cœur, mais il n’a pas besoin d’être reconnu pour se voir épanoui. Ce n’est pas ainsi qu’il a grandi, alors qu’importe que son cœur bondisse à l’idée de prendre place au côté de sa famille, de se sentir enfin chez lui… il n’en fera rien, si ce n’est pas ce qui est attendu de lui. Là n’est pas sa place de soldat.

« Tant mieux, car je ne souhaite pas la perdre. » Sans doute pas, car c'est typiquement un trait de famille, la preuve qu'il est un Lightwood et qu'il partage cela avec ta sœur et toi à présent. Elysium aussi avait ce détail, ainsi que vos parents avant vous. Ace est de votre famille, tu le vois dans chacun de ses gestes gracieux, dans son visage et dans on regard pétillant, malgré le fait qu'il est très sérieux en apparence. Tu veux apprendre à le connaître, car tes parents t'ont toujours dis que la famille était ce qu'il y a de plus important, que la famille représente les piliers de chaque personne et cela nous empêche de nous effondrer. Tu le crois, tu es certain que sans ta sœur tu ne serais pas là aujourd'hui. Arya t'a donnée l'envie de continuer après la mort de ta sœur, car tu as traversé une violente période de déprime qui t'aurait donnée envie de goûter au soleil. Malaki aussi, même si tu gardes cela pour toi car c'est ton sale petit secret. Et personne ne doit savoir, il est ton noble mais aussi un homme, cela ferait trop rire les dissident qui s'empresseraient de déclarer qu'il faut, sur le trône impérial, une personne capable de fournir un héritier pour reprendre le pouvoir. Ce sont des foutaises mais le pouvoir est trop fragile actuellement pour que tu sortes du placard sans risquer quoi que ce soit. Et puis tu n'en as pas envie, tu veux garder ton jardin secret. Et tu comprends que Arya en fasse de même ainsi que Elysium, ta sœur avait son coin privé loin du pouvoir, de la réputation et des rumeurs. Tu comprends à présent.

Tu partages encore son rire au sujet de Hélios, si ton meilleur ami t'entendait parler alors nul doute qu'il t'aurait dit de te taire car ce n'est pas bon pour son image de grand chef des armées sévère et intransigeant. « J’aurais aimé les rencontrer, ils semblaient être inspirants. » Tu marques une seconde de silence, avant de hocher la tête. « Ils étaient fantastiques mais âgés et fatigués de la vie. Ils se sont éteint voilà deux siècles... Ils t'auraient adorés, je n'en doute pas. » Parler de tes parents, ce que tu ne fais jamais, est moins douloureux que tu ne l'aurais pensé. Sans doute car ils sont partis après une longue vie et qu'ils étaient fatigués de vivre leur éternité. Tu peux comprendre cela aussi, quand la vie a été trop longue on aspire parfois au repos éternel. C'est ce qui vous guette tous, car même si vous êtes immortels vous n'êtes pas protégé de la mélancolie. « J’aurais préféré que Maman fasse partit du décor. » Et tu tournes la tête, pour observer une seconde la place vide à tes côtés. Dans ce siège où ta sœur aimait s'asseoir, alors que Arya s'installe le plus souvent dans le fauteuil en cuir blanc qui est en face de lui qui appartenait à ta sœur disparue. « Moi aussi. » Murmure audible uniquement par un immortel. Toi aussi tu aurais aimé, mais on ne fait pas toujours ce qu'on l'on veut. Et tu réalises cela douloureusement.

« Je ne peux qu’être d’accord avec vous. Avoir su quel sort l’attendait… je suis convaincu que je n’aurais pas couvé ce secret avec autant d’ardeur. » Tes yeux se reposent sur Ace et tu hoches la tête. Il est certain qu'il n'aurait pas gardé cela pour lui si il avait su, pas plus que tu n'aurais put rester les bras croisés en attendant que le temps passe. « J’aimerais… beaucoup faire partit de l’équipe cherchant les fautifs. Je ne sais pas si c’est plausible pour moi de demander une telle chose mais… d’une manière ou d’une autre, je vais faire une enquête. Je ne pourrais pas me regarder en face autrement. » « Bien-sûr, c'est plus que normal. Je vais demander à Hélios de te transférer dans l'équipe d’enquêteurs. Mais... Tu devras être prudent, s'il te plaît. Ceux que nous soupçonnons sont des personnes rusés, intelligentes et qui possèdent beaucoup de pouvoir et d'influence. Je ne sais pas sur quoi vous risquez de tomber. » Ou sur qui plutôt. Tu sais qu'il y a quelque chose qui se fait dans ton dos, la preuve lors de l'attaque de dégénérés le soir de l'éclipse. Un souvenir encore vif dans ton esprit, alors que vous cherchez encore les fautifs.

« Je ne veux pas prendre ce qui ne m’appartient pas, je n’avais aucune intention cachée en vous remettant cette lettre. » « Je le sais bien. C'est pour cela que je te fais cette proposition, car tu es honnête. » Tu ne saurais dire pourquoi ni comment, mais tu lui fais déjà confiance. Sans doute car il aurait put venir réclamer cent fois ce qui lui appartient, il aurait put venir au château avant mais il ne l'a jamais fait. « Je suis un soldat, je n’aie jamais su être rien d’autre. Je suis les ordres, ce qui doit être fait. Alors… si mon devoir est de prendre mes responsabilités de Lightwood, je le ferais. Si c’est ce que vous croyez être le mieux, si c’est ce qui pourrait aider à venger ma mère, votre sœur, alors je le ferais. Mais si vous croyez que je dois rester éternellement un soldat, en oubliant mes véritables origines, je le ferais également. » Tu remarques des notes de stress chez lui et tu décides d'apaiser ses tensions aussitôt. « Ace, je veux que tu fasses ce que tu veux, ce que tu aimes, ce qui te rend heureux. Je ne te forcerais jamais à un rôle que tu ne veux pas ou à une place à l'ombre si elle te fait horreur. » Tu décroises tes mains, pour venir tapoter l'une des siennes dans un geste doux pour le calmer. « Si tu veux être un soldat alors tu le seras, si tu veux en revanche apprendre le rôle qui pourrait un jour te revenir et avoir une place active à nos côtés alors tu pourras. Mais je ne t'imposerais rien et Elysium sera fière, peut importe la voie que tu prendras. » Ca aussi, tu en es certain. Et pour détendre un peu le jeune homme, tu te met à sourire. « Et puis je ne vais pas lâcher le pouvoir demain, détend toi ! Il me reste quelques siècles de règne ! » Que tu dis avec un rire avant de prendre une gorgée de ton verre de sang et de revenir t'adosser à ton siège. « Tu dois prendre le temps de réfléchir, tu as des décennies devant toi pour cela. »