Rooftop [Malaki/Zero]

La Commedia - Rooftop party - Ouverture de l'hôtel
J’étais tellement fier de moi. C’était important de le souligner quand même. Je ne savais pas par quel miracle j’avais pu obtenir cet hôtel, encore moins pouvoir faire quelques travaux de rénovation et ne parlons même pas des employés que j’avais - ne me demandez pas comment ils étaient payés, j’crois que tout est pris en charge grâce au maître d’hôtel.
Quoi qu’il en soit, ce soir, c’était l’ouverture officielle et je ne pouvais pas ne pas inviter quelques personnes. Bien évidemment, je pensais immédiatement à Malaki et j’espérais qu’il puisse se libérer des griffes de l’empereur pour pouvoir passer du bon temps en ma compagnie - après tout, c’était une évidence que nous allions passer du bon temps. J’avais tout prévu : de la musique aux amuse-bouches en passant par la boisson, il y avait tout ce qu’il fallait pour passer une agréable soirée.

J’avais décidé que la fête se passerait sur le toit, aménagée pour l’occasion. Quelques tables et chaises étaient disposées pour pouvoir se poser tranquillement, mais il y avait surtout une large piste de danse, un DJ et une panoplie de luminaires pour qu’une multitude de couleurs nous traverse. Il y avait quelques employés qui faisaient le service et les allers-retours entre ici et la cuisine. Je n’avais pas oublié le bar, tout de suite sur notre droite lorsqu’on arrivait sur le toit, où deux barmans seraient ravis de faire voler les shakers.

J’étais en chemise d’un rouge bordeaux avec un pantalon et des chaussures en cuir, allant et venant entre les invités, discutant parfois, trinquant simplement d’autres fois. J’avais laissé pousser mes cheveux ainsi que ma barbe, me donnant des airs de pirates - les colliers en cuir pendant sur mon torse étaient un élément en plus. Il n’y avait qu’une personne qui m’intéressait vraiment et qui se faisait littéralement prier : mon cher et tendre Malaki. Et quand on parlait du loup…

« Malaki ! m’exclamai-je alors que je le vis passer les portes. Bienvenue à La Commedia, ajoutai-je en lui faisant une révérence comme à l’époque, ma prononciation italienne sans défaut. Je suis tellement heureux de te voir ici. »

Je plaçais une main sur l’une de ses épaules et le conduisis immédiatement au bar. Il manquait un verre dans sa main, c’était indéniable. La fête ne pouvait pas commencer sans ce détail.

« Par quoi veux-tu commencer ? Une visite peut-être ? Une danse ? Ton désir sera mien. »

Je ne pouvais pas m’en empêcher, il fallait que je le charme, que je lui fasse un doux malicieux et charmeur, que je me rapproche de lui au point que mon corps ressente la chaleur du sien. C’était comme deux aimants attirés, mon corps était attiré, je n’y étais pour rien. Vraiment...

Difficile de résister à une invitation à faire la fête, moins encore lorsque ce n'était pas toi qui organisait. Voila l'occasion de simplement lâché prise et de profiter de l'instant. Voila ce qui te convenait parfaitement. Tu étais prêt, déjà, l'enveloppe avec les mots de Zero dans la main, l'heure de la réception - tu te préparais déjà à avoir une heure de retard pour faire belle impression. Pas de dress code, bien que tu ne doutais pas que Zero serait tout de cuir, rouge et noir, comme à son habitude. Du coin faire tourner des têtes. Pour ta part, tu te décidais pour un pantalon blanc immaculé, une chemise violette à strass, un maquillage angélique, une mèche décolorée dans ta chevelure noir, et des chaussures en cuir. De quoi faire le parfait opposé à ton merveilleux ami.
Tu n'avais pas tant eut de contact avec lui depuis qu'il avait été enfermé et libéré pour avoir tué une humaine durant l'attaque de l'Eclipse lunaire. Tu avais tenu parole, te gardant d'être trop souvent au contact de ton ancien amant. Tu savais la jalousie d'Araël et entendait plutôt rendre votre affection plus forte et votre confiance aveugle avant qu'il n'ait des doutes sur ta parfaite fidélité et ta loyauté.

Mais ce soir tu te sentais l'envie de juste faire la fête, d'autant que c'était l'occasion de faire des rencontres d'autres nobles, sans doute des étrangers et d'être plus proche de ceux de l'île. Tu devais faire en sorte de garder cette cohésion avec eux. Tu arrivais, rapidement, montant sur le toit pour trouver un décor parfait à la Gasby le Magnifique. Malaki ! Tu souris en l'voyant approcher - beau et fidèle à lui même. Zero! Qu'tu réponds sur le même ton enthousiaste. Bienvenue à La Commedia Un nom pour l'moins intéressant. Plutôt Comédie humaine ou Commedia del'arte ? Des souvenirs d'ïtalie qui te reviennent rapidement, bien que tu préférais t'en tenir loin.

Surtout quand tu te retrouvais avec un verre d'alcool sanguinaire dans les mains. Je suis tellement heureux de te voir ici. Je suis heureux d'être là. Répondis-tu avec toute ton honnêteté. Par quoi veux-tu commencer ? Une visite peut-être ? Une danse ? Ton désir sera mien. Fais moi donc visiter tant que j'ai les idées claires. Ensuite tu seras sans doute trop accaparé par tes invités et j'aurais envie de danser après mon second verre. Dis-tu en lui prenant le bras plutôt pour qu'il t'amène faire le tour de l'hôtel.

 

La Commedia - Rooftop party - Ouverture de l'hôtel
Malaki était tout simplement magnifique. Je ne pouvais voir que lui. Il était une étoile dans cette nuit en dépit des luminaires qui pouvaient éclairer plus vivement que le soleil lui-même. Il était un astre, un centre d’univers tellement il était charismatique. Il me faisait cet effet, toujours le même, depuis des siècles et je doutais que cela change. Il était peut-être épris d’Araël Lightwood, mais je lui pardonnais, parce que je savais qu’il suivait son credo, notre credo : le plaisir avant tout. C’était une religion à part entière l’hédonisme, il ne fallait pas s’y méprendre. Je ne savais plus qui avait initié qui, mais le résultat était là : nous étions deux adeptes de cette religion à laquelle nous lui donnions un culte sans fin. Pour l’éternité si j’puis dire.

« La Commedia del’arte, bien sûr, fis-je avec un clin d’œil. Je voulais faire honneur à Dante. »

Y’avait-il seulement besoin d’une explication ? J’en doutais. Mais cela importait peu, car je voulais une seule chose : passer du temps avec Malaki. Peu importait le nombre d’invités, tous étaient déjà en train de savourer un cocktail, de discuter, de danser ou même de baiser dans une chambre - sans omettre de croquer un ou deux cous, mais c’était un détail, non ?

« Tu es superbe dans cette tenue, mais pour que tu passes une bonne soirée, je suis obligé de mettre un cocktail dans tes mains. »

Nouveau clin d’œil avant de choper un serveur qui passait par-là, lui attrapant deux cocktails colorés et sanguinolents. J’en tendis un à mon invité VIP avant de lui demander de me suivre.

« Comme tu as pu l’apercevoir, la terrasse est grande et je pense y faire la fête très souvent. Les chambres qui sont juste en-dessous sont réservées pour des vampires uniquement, même si le bâtiment est relativement bien insonorisé. Je me demande si je ne devrais pas créer une sorte de spa, qu’en penses-tu ? »

Nous descendîmes au rez-de-chaussée et je lui présentais l’employé à l’accueil avant de me diriger vers la salle à manger. Il y avait des installations pour un grand buffet et les tables étaient déjà prêtes pour un futur repas.

« Comme tu peux le voir, la salle est assez grande, on peut bouger facilement les tables et l'agencer comme on l’entend. Les cuisines sont justes derrière ses portes, dis-je en pointant deux doubles-portes. Il y aura un buffet le matin et le midi pour plus de simplicité, mais le soir, ça sera un restaurant classique avec une carte relativement simple. Bon après, si le chef cuistot veut se prendre la tête, c’est tout à son honneur, non ? »

Je ricanais légèrement en me tournant vers mon invité de marque, buvant quelques gorgées de ce cocktail riche en alcool au point de presque venir au-dessus du goût du sang. Heureusement que cela ne me posait aucun problème.

« Je parle, je parle… mais raconte-moi… ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus. »