1. l'nouveau venu Il s'tient bien droit, l'regard s'perdant dans le vide, et les muscles tendus - la douleur l'paralyse autant qu'elle l'soulage, lui faisant garder les pieds sur terre. S'trouve un hurlement, puis deux, puis l'silence derrière, dans la maternité d'fortune s'trouvant sur l'île des chasseurs. Toujours une infirmière, ou presque, pour mettre au monde les nouveaux gamins - lui bouge pas, sauf quand on lui tient une cigarette qu'il prend d'sa main tremblante pour en prendre une bouffée. Puis deux. Puis trois.
« C'un garçon. » La voix d'Judith lui vient d'loin, mais il réagit qu'en opinant. Pas d'mot qui sort d'sa bouche, l'regard toujours au loin. Il a l'coeur qui s'sert alors qu'il bouge pas d'un pouce. Il sait c'qu'il attend mais s'trouve pas de mot pour l'avouer. Il veut pas voir l'regard outré d'Loli - une fois encore - ou la peine dans celui d'Judikaël. Soudain l'soleil se lève pas trop loin, et on l'tire par la manche. Pas l'choix de lâcher l'horizon pour s'perdre dans le regard d'sa soeur. Loli lui offre un beau sourire auquel il répond pas.
« T'veux le tenir ? » Il tombe sur l'corps frêle empaqueté dans les bras d'sa douce cadette - s'perd un moment devant l'être si p'tit qu'il s'demande s'il peut survivre. Pas ici - pas sur cette terre. Pas sur Astré, ou Haima, ou l'monde où l'cauchemars s'tient dans l'ombre. Ou partout. Il l'sent, son coeur qui s'agrandit pour laisser d'la place pour lui - sa mère fait pas parti d'ce paysage, mais l'fils a pas demander à être né d'ces histoires de coeur foireuses. Il s'penche et pose ses lèvres sur l'front découvert.
« Lui faut un nom. » « Elle lui en donne pas un ? Il s'tire pas le regard d'cette chose adorable et
à lui. « Elle en veut pas. » Pas qu'il soit étonné, opinant d'nouveau sans s'meurtrir des durs sentiments d'la mère infortunée. Elle veut pas - c'pas étonnant - c'de la folie d'être parents quand on s'trouve chasseur.
« Liam Owl-Wilson. » L'nom s'murmure vers la forêt, ou l'regard s'perd de nouveau, attendant tout l'jour durant l'arrivée d'cet autre être qui a prit son coeur y a longtemps - mais il s'en viendra pas, boudant loin d'là, colérique d'jalousie. Il s'en viendra pas, et Seth trouvera pas d'raison de sourire.
2. la carcasse de l'avion Il fouille dans la carcasse s'trouvant sur la plage - s'trouve encore de la fumée pour s'en échapper, et la majorité d'ce qu'il y est brûle encore. Pas qu'il s'en soucie, la gueule dans l'cockpite à s'émerveiller d'tout ce qu'il s'trouve. Il est gamin - mais pas dans sa tête - dans sa tête il est d'jà un homme qui doit trouver comment survivre et protéger les autres. Surtout les autres - surtout son frère. Il est revenu la gueule en biais d's'être battu contre un autre garçon, plus grand, plus musclé, alors Seth a réfléchit la nuit entière pour s'assurer qu'ca arrivera plus, jouant des cheveux d'son jumeau à ses côtés. Alors quand l'accident lui est venu aux oreilles, il y a débarqué, s'plongeant les mains dans les décombres sans s'soucier d'les cramer. Il fouille, s'prend tout ce qui clignote ou lui fait d'l'oeil, l'sourire aux lèvres, et l'esprit qui fuse.
« Qu'est-ce que tu fous ?! » L'cris fait s'retourner avant qu'Kaleb approche. Il s'tourne lui lance un bout d'clavier avant d'se retourner.
« T'vas cramer, abruti ! » Levant l'regard vers l'ciel, il s'en détourne de l'avion, avant d'reprendre son sac plein d'technologie qu'il va s'faire un plaisir d'apprendre par coeur.
« Stress pas, j'sais c'que je fais. » Qu'il annonce l'regard serein, avant d'rejoindre le sable quand l'bruit des flammes s'faire plus intense - ca explose soudainement, puis il s'retrouve sur l'dos en un éclair. T'as l'frère dessus qui l'protège - serrés l'un contre l'autre, l'coeur qui frappe contre les torses serrés - il cherche l'air Seth, incapable d'penser clairement quand son jumeau s'tient si prêt. Il sent la gêne s'faire durement son chemin, mais résiste à l'idée d'se coller plus fort encore - d'foutre ses lèvres sur celle d'Kaleb.
« Ca fait huit à trois - j'cesse pas d'te sauver la mise, t'vas m'être reconnaissant. » Il arque un sourcil, avant d'se relever - quand il voit l'projectil d'lancer vers eux - pas l'temps d'gueuler qu'il l'arrête au vol, s'faisant jamais avoir comme il a d'intenses réflexes.
«≤ Huit à quatre ? » 
3. la passion naissante Ils dansent, s'marrent, jouent d'la musique - s'trouve toujours des filles pour leur tourner autour, faire comme s'ils étaient les rois d'la terre des chasseurs - c'sans doute parce qu'ils sont jeunes, beaux, musclés - c'presque un appel à l'envie d'se frotter, d'être serrés pour s'rappeler comme c'est bon d'être vivants. Pourront s'lancer dans leur première vraie chasse aux vampires dans deux jours - ce soir ils fêtent ca dignement, autour du feu, avec d'belles filles. Ils s'battent, s'tournent autour comme des lions, s'envoient au sol, avant d'rire stupidement. Elle s'approche - mais si Kaleb la voit et fuit, Seth s'tourne pour n'voir que l'vide laissé par son frère. Y a encore son coeur qui s'sert. Il est trempé, d'eau qu'il a pas été fichue d'boire - ou plutôt c'plus simple d'avoir l'regard de Kaleb quand il est trempé. Il aime son regard, peut pas cesser d'chercher à l'avoir constamment sur lui. Puis la fille l'tient par l'bras.
« T'vas où ? Viens j'vais t'montrer un truc qu'tu vas aimer. Loli dit qu't'as jamais vu d'fille nue avant. » D'une prise rapide il la fait l'lâcher, et l'évite quand elle revient - c'jamais simple d'le choper, avec ses foutus réflexes.
« Vas t'en dire à Loli d's'occuper d'sa chatte, et d'me laisser en paix. » Qu'il feule avant d'rejoindre la plage - il sait qu'il s'trouve là, comme il s'y cache toujours. S'trouve la lune, et la carcasse de l'avion où ils s'sont sauvés y a quelques mois. Personne à l'horizon, juste son frère, et l'coeur qui bat vite. Trop vite. Plus capable d'cacher ses rêves, et ses idées, quand il s'assoit d'vant lui, il lâche pas ses lèvres du regard.
« Pourquoi t'fais la tronche ? » « Pour rien. Va la rejoindre, tu lui plais. » « Moi elle m'plaît pas. » Les épaules s'haussent, et c'pas long avant qu'la conversation s'reprend - c'toujours simple, mais cette fois Seth s'trouve pas capable d'lâcher les lèvres d'son jumeau du regard. Il est plus silencieux, attendant l'bon moment sans penser qu'il s'viendrait plus tard. Dans leur cabane, leur chambre, comme ils sont les deux partis d'un même être.
« Laisse toi faire. » Qu'il murmure quand son frère demande c'qui lui plait.
« C'qui m'plait c'toi. Ca s'ra toujours toi - laisse toi faire. » C'une supplication, devenu un murmure, des baisers qui s'posent en papillon sur la peau, la peau qui s'dévoile, et bientôt c'deux parties qui n'en font qu'une dans la silencieuse nuit sans étoiles.
4. l'angoissant tueur C'rouge sang - ca dégouline d'partout, et c'pas beau à voir. Il a pas l'coeur qui se retourne, pourtant on lui a dit qu'ca faisait ca la première fois. Pourtant pas là - il l'voit qu'le corps se révulse et convulse, qu'c'est l'image sans être l'âme, comme l'âme s'en est allé. Il est pas capable d'penser - sauf une phrase qui l'stoppe dans ses tergiversations -
Il le fallait. C'est c'qu'il a dit l'père, en s'tournant après qu'la matriarche s'en soit redevenue poussière.
« Il le fallait. » Y a l'cri du jumeau, l'seul truc qui brise l'air, l'père qui parle de trop pour dire qu'jumeau il l'est que d'nom, avant qu'il s'enfuit pour combler l'vide qu'il trouve soudainement en lui - puis la soeur qui s'tient en curieuse devant l'immortelle tuée. Et lui - Seth - l'impassible aux yeux inexpressif, qui s'répète qu'il le fallait. L'père s'lève, imperturbable, peut être un brin d'rancoeur dans l'regard - la rancune, la rancoeur, peut être des années où tout n'était pas parfait. Quand il s'en est allée entre d'autres cuisses pour trouver d'la chaleur humaine - il y en a jamais suffisamment quand la mort est une maitresse si cruelle. Elle s'tire, et s'revient quand on oublie qu'elle est là. Présente - elle a d'longues dents, et elle croque même les plus jeunes. La vie comme chasseur n'a rien d'simple, alors tout c'qui donne un peu d'joie devient trop intense. Tout c'qui meurt devient naturel - la mère est morte, tuée comme elle est devenue tueuse. Il le fallait. Il s'détourne sans montrer d'signe d'inconfort. Pas qu'il aimait pas sa mère, mais c'tait pas une part si importante. La famille l'est - sans doute - mais c'qui lui brise l'coeur c'de retrouver son jumeau dans la forêt hurlant contre les branches la colère qu'il peut pas contenir. Il s'approche c'la dit, et d'une brise récupère l'couteau qui lui entaille la main pour l'stopper dans son mouvement.
« T'sais que moi j'te quitterai jamais. » Il l'lance dans l'air, avant d'se coller contre lui, la main toujours sur la lame, et la douleur s'faisant salvatrice. Il sent qu'le couteau tombe, l'lâche avant qu'la main amante s'mette sur la sienne.
« T'es un abruti. » L'insulte est caressante, l'fait sourire contre la peau meurtrie, avant qu'il l'embrasse. Il entend l'coeur qui s'excite contre la cage thoracique, s'souvient pas si c'est l'sien ou celui d'son frère - il sait pas - et il s'en fiche. Il l'pousse contre l'arbre avant d'ravir ses lèvres encore - d'se sentir en vie dans c'monde où il règne qu'la mort.
« Ca n'change rien qu'il t'dise mon frère ou qu'tu le sois pas. L'sang qui coule dans mes veines il est à toi - j'suis à toi, Kaleb, alors m'quitte pas. Jamais. » 
5. la disparition C'pas Kaleb qu'est parti - c'Seth qui l'a quitté. Il s'souvient du sang carmin qui sortait du crâne d'la gamine. La gamine - il s'souvient pas du nom, s'souvient que de son coeur qui martelait son crâne à l'faire hurler. Pas capable d'bouger, alors qu'avant son corps s'maitrisait pas à vouloir explorer l'corps de son frère - demi-, jumeau, qu'importe, c'son frère, sa moitié, son second lui - il l'aime, l'cache pas, mais l'dit pas non plus. Comme Kaleb l'dit pas, comme il parle pas d'ca. Mais il agit - lui fracasse l'crâne à la curieuse quand elle menace d'le dire. Il s'fiche que ca s'sache Seth - il s'fiche, comme il l'aime, et s'trouve naïf dans c'monde où il voit l'mal que dehors. Toujours dehors, aux longues dents.
« Elle parlera pas comme ca. » La vue s'brouille, et c'la nausée qui l'prend. La mort s'trouve trop soudaine, injuste, cruelle - il peut pas la voir en face, pas quand il comprend.
« Qu'est-ce que t'as - » Termine sa phrase plié en deux, sur l'humus d'la forêt où ses émotions l'tordent en avant. Il le fallait - son frère lui dit mais il l'entend pas. Aide moi, il le fallait.
« M'touche pas ! » Il gueule, puis s'enfuit, il court sans s'soucier derrière d'voir sa vie lui être arraché. Il l'sent presque son coeur qui s'meurtri, avant d'rentrer en trombe dans la cabane où s'trouve Loli. Il voit rien - que dalle comme son regard est empli d'larmes.
« Qu'est-ce qu'tu fous ? » Alors il balance tout - qu'du premier baiser, à la première fois, à c'désir de l'avoir contre lui, en lui, sous lui - d'le mettre partout, c'frère, c'jumeau. Il dit tout, voit l'visage se décomposé d'dégout - puis d'indécises paroles, comme il l'adore Loli, qu'il sait qu'elle l'adore aussi. Puis c'trop gros, il l'voit soudainement. Soudainement - il voudrait comprendre l'geste d'son amant, mais l'meurtre c'trop - Kaleb est trop, il l'aime trop.
« T'as jamais testé les filles alors ? » « Non. » « P'têtre que tu devrais. » C'les mots qui suspendent dans l'air, avant d'éclater - il éclate en sanglots, avant d'jamais plus s'laisser aller à trop d'émotions. Il tient son coeur entre ses mains, Kaleb, alors les deux années qui ont suivi c'tait un flot d'perversion. D'tests, d'faux sentiments, d'filles canons - et Liam. Liam qui marque la fin d'sa perdition, quand il comprend qu'il s'trouve qu'un être qu'il voudrait à ses côtés quand il s'sent prêt à être parfaitement heureux.
6. m'inventeur d'génie « T'jette comme ca pour qu'ca explose - y a du venin d'dans ils devraient cramer sous l'coup. » « T'as combien d'ces jouets en stock ? » Il s'tourne vers sa carcasse dont il a fait un labo - c'là qu'il crée ses armes, ses bombes, ses boucliers, tout c'qu'il peut pour aider les chasseurs à s'armer. Armurier - il joue d'ca depuis qu'il est gamin, l'inventeur, et s'trouve pas mal doué. Mais depuis dix jours c'pas tant pour les autres qu'pour lui qu'il crée. Il pense plus, mange plus, dort plus - il a les yeux exorbités, les pensés en berne, un seul nom qui lui écorche la gorge à chaque fois qu'il s'laisse aller à ses pensés. Kaleb. Kaleb.
« T'dois dormir Seth, t'épuiser l'fera pas revenir. » Judith a pas tord, il l'sait, mais s'trouve pas capable d'lui donner raison.
« Puis t'manque à ton fils. » Elle touche la corde sensible, alors qu'il tourne pour voir qu'Liam s'tient contre Loli - les mains autour du cou d'sa soeur pour faire comme un chevalier. Les rires lui semblent trop lointain c'pendant.
« J'peux pas. Jud - j'peux pas, vieux, tu l'sais. T'sais que j'peux pas l'laisser. » Il s'tourne vers Judikaël, sachant qu's'il s'trouve un type pour l'comprendre c'lui. Il sait tout - lui - il sait et s'fache pas des sentiments d'Seth pour Kaleb. Du fait qu's'il doit avoir une famille pour Liam, ca sera pas avec un autre qu'son frère. Qu'il l'aime, comme il peut pas l'dire. Qu'Kaleb s'il lui a été arraché lors d'une chasse, il s'en veut d'pas l'avoir protégé aussi. Qu'il peut pas l'oublier, il veut pas l'oublier - veut l'retrouver qu'importe c'qu'il en coutera. Il l'veut, avec lui. Toujours. Il l'voit, Jud, il l'voit dans son regard.
« J't'aiderais. On l'retrouvera. » alors il opine, s'sentant mieux respirer, avant d'se tourner vers ses armes - et il s'plonge dans un peu plus d'perdition, pensant plus autrement qu'avec ses filaments d'désespoirs.
Accueil 
