Je suis née Justyna Zelyna Sofiyisky. Mes débuts ne sont pas colorés, ni joyeux, ni même heureux. C'est tout le contraire.
Les Sofiyisky ne sont pas une famille ordinaire parmi les vampires, ils sont tout sauf extraordinaire. Surtout la génération de mon père. Grand-Mère était apprécié des Lightwood, elle était une grande amie du père de l'Empereur actuel, c'était une vampire exceptionnelle. Même si sceptique des décisions prises par l'ancien Empereur Lightwood, lorsqu'elle vit que cette utopie était possible, elle a décidé de suivre le même chemin en prêtant allégeance. Notre famille aurait pu baigner dans cette quiétude, si père n'avait pas été si sanguinaire et fou. Il était prince fou avant de devenir le roi fou. Il a tué ses frères, susceptibles d'accéder au trône, en faisant en sorte de n'attiser aucuns soupçons. Seul mon Grand-Père se doutait de quelque chose. Cela lui coûta même la vie ...
Grand-Mère était encore en vie lorsque je suis née. Son fils, seul et unique survivant, n'avait eu que des fils, réussissant par moment à tuer toutes les filles que son épouse lui offraient, lui substituant des fils pris à ses maîtresses, sans qu'elle s'en aperçoive. Mère était une femme naïve et candide, bien qu'elle fut la fille du roi des vampires d'Autriche. Elle croyait à tout ce que disait Père, buvant chaque parole, pensant qu'en effet, les femmes royales n'étaient rien face aux hommes et qu'il nous fallait une descendance faite que d'hommes pour être une nation forte. Les femmes étaient là uniquement pour engendrer les progénitures. Comment je suis arrivée ? Très simplement : Grand-Mère a assisté au dernier accouchement. Je suis la 6e fille de Sebastian et Aurora Sofiyisky. Celle qui sera méprisée par ses parents, mais adorée par sa grand-mère.
Katarina, Viktoriya Sofiyisky, prénoms de mon adorable Grand-Mère, fut en colère lorsque père ordonna ma mort, elle usa de son autorité pour me garder auprès d'elle. Les rêves de Père se brisèrent à ce instant, puisque je suis devenue la pupille de la reine et donc, j'avais la possibilité de devenir une reine à la place de Père. Mon enfance fut heureuse auprès de cette grande dame. J'ai tout appris à ses côtés, j'adorais l'écouter, la voir, lui parler. Je l'accompagnais souvent lors de ses déplacements, attendant sagement avec les nobles qu'elle prenait avec elle. Petite frimousse, j'aimais déjà embêter les gardes qui nous accompagnaient. Et puis, je posais plusieurs questions à Grand-Mère quand nous étions seules et elle m'expliquait tout avant de me raconter une histoire, me border et m'embrasser le front. Dans l'aile du château, j'étais protégée par d'adorables gardiens bien formés.
Je grandissais à vu d’œil, devenant une vampire droite, posée et juste, tout en étant aussi espiègle que Grand-Mère. Tout le contraire de ce que je suis aujourd'hui : brisée, humiliée et amère, me faisant passer pour une vampire excentrique, extravertie et souriante. Cette part de lumière m'aide à survivre. Cette lumière, c'est Grand-Mère qui y a mit son être. Et puis, sans crier gare, alors que je n'étais qu'une jeune vampire posée, mais tout aussi souriante, espiègle et maligne, un vampire posa le regard sur moi. Un noble, entrant au service de la reine mère d'Ukraine. Un amour se forma entre nous, un amour bénit par Grand-Mère, elle le considérait comme son fils, bien qu'il fut plus âgé que moi, nous devions attendre ma majorité vampirique. Nous étions le couple rêvé d'Ukraine, notre amour était adulé, rêvé par les jeunes vampires. Nous aurions dû être béni par notre reine d'Ukraine. Nous aurions dû être heureux à jamais ...
Vous vous doutez fort bien que père a réussi à s'emparer du pouvoir, tuant Grand-Mère, faisant passer sa mort pour une mort dont il n'était pas coupable, qu'un traître se cachait parmi ses disciples. Anton, mon bien aimé, et moi-même tentions de fuir. Mais père s'est mit entre nous. Il nous sépara. Enfermant mon bien aimé dans les cachots, j'étais enfermée dans la tour du château. Père ne pouvait pas nous tuer, nous étions adoré par le peuple endeuillé par la mort de la Reine Mère. Il ne voulait pas éveillé les soupçons ni leur colère. Un jour, une douleur au ventre me tortilla et me mit au sol, j'hurlais et me pliait de douleur. L'on accourra pour voir ce qu'il se passa, on voulait me laisser agoniser, mais un médecin s'occupa de moi : j'étais enceinte. Oups, ça par contre, Grand-Mèren'aurait certainement pas approuvé ! Elle voulait que l'on attende notre mariage, mais disons que Anton et moi-même adorions nous rendre visite et tomber dans les bras l'un de l'autre.
Au fur et à mesure que l'enfant grandissait en moi, je le chérissais déjà, le bénissais. Je
savais que l'enfant était une fille. Je le
sentais. Mon adorable enfant. Grand-Mère, elle s'appellera Katarina, comme toi. Elle sera grande, comme toi. Elle sera aimée par ses parents. Nous fuirons loin, nous irons à Haima. Je ne sais guère comment, mais nous réussirons, je t'en fais le sermon. Nous sommes bien arrivées à Haima, mais pas dans les conditions rêvées.
Tandis que l'accouchement se rapprochait de plus en plus, j'entendis que Père avait provoqué la Russie, plus précisément les Moldovan. L'abruti. L'idiot. le Roi Fou était tout sauf intelligent. Ce qui arriva, arriva. Les Moldovan arrivèrent au pays pour surplomber leur colère, nous dominer. Tandis que j'étais dans la tour, l'on entra. Des soldats, ils étaient venus me sauver, ils avaient soulevés une rébellion au sein du château et alors que je commençais à m'enfuir avec eux, la douleur me fit tomber à terre. L'accouchement aura lieu.
Alors que mon enfant sortait de mes entrailles, père arriva avec ce sourire mauvais.
« Cette enfant sera notre échappatoire, il nous sauvera » je le regarde et compris aussitôt
« Père, je vous en conjure, je vous en supplie, laissez moi partir avec elle, non ... laissez la moi ... LAISSEZ LA MOI !!! » hurle je ma folie et ma tristesse
« Tuez là » ordonna-t-il à ses gardes, lorsqu'il quitta les lieux. Qui n'en firent rien Ils m'aidèrent à me relever et m'emmener loin de lui. Ils ne voulaient pas ma mort, ils voulaient me protéger. Ils m'emmenaient loin de ce château qui tombe en ruine, en feu et à sang. Nous étions dans la forêt. Anton arriva et je pleurais dans ses bras, notre enfant n'était plus avec nous. Il releva mon visage
« Mais nous sommes ensemble »Nous aurions dû l'être. Des membres de la garde royale de Père nous retrouva pour nous décimer tous, Anton, mes quelques gardes et moi-même. Anton me somma de fuir, avec quelques gardes avec lui, ils les retiendraient. C'est ce que j'ai fait, enfin, l'on m'a forcé à le faire, l'accouchement m'avait trop affaibli. J'ai su que bien après sa mort, sa mort qui m'a détruite. J'étais en route pour Haima et l'histoire de Zelyna prit forme peu à peu. Jeune anglaise qui a perdu sa famille, née d'un père vampire, d'une mère humaine. Le père vampire aurait tué bons nombres de victimes, dont sa propre mère, il fut jugé à mort pour la royauté vampirique d'Angleterre. L'on m'a permise de partir à Haima pour devenir gardienne. Il fallait que je sois proche de mon Katarina, que je la retrouve.
Les début furent difficile, j'étais la vampire étrange qui était là, parmi les gardiens. On pensait que j'avais pas ma place. Mais j'ai passé les rites avec brio. Ces rites m'ont ramené à la vie, moi, la jeune princesse future reine détruite, je me suis mise à revivre, à trouver un but à mon existence. Protéger et servir l'Empereur. C'est là que la personnalité de Zelyna entra en jeux, devenue ma force, je me fondis en elle. Elle m'a permise de survivre et d'être celle que je suis aujourd'hui.
J'ai mis des siècles à me reconstruire, au début, je pensais devenir folle, me cacher derrière cette seconde personnalité me faisait perdre le pied, mais plus je me raccrochais à elle, plus je devenais elle et elle m'a donc permise d'être celle que j'aime être aujourd'hui. Être gardienne m'a permise tellement de chose, de me retrouver, de me reconstruire. D'avoir des amis, d'embêter Helios Moldovan ... celui qui sait certainement comment va mon Katarina. Il faut dire que pendant des siècles, je ne m'étais pas rapprochée de lui comme à ce jour, avant, et ce malgré ma personnalité et mon authenticité, je n'étais qu'une gardienne parmi tant d'autres, ce n'est qu'il y a peu de temps, que l'on me remarque, bien que cela s'est fait naturellement. Bon, parfois quand j'embête trop Helios il me punie, normal, mais bon, je trouve ça drôle. ironique comme situation n'est-ce pas ?
Anton, tu sais qu'elle est belle notre fille ? Qu'elle nous ressemble ? Que mon amour pour elle me tue un peu plus chaque jour ? Que lorsque je la vois, je perds pied ? ... Si tu pouvais la voir, si tu pouvais être là. Anton, depuis que je l'ai vu sur Haima, je pleure un avenir qui aurait pu être le notre. Nous aurions pu être ici à Haima, nous aurions pu être heureux. Je me force à ne pas me ternir, à rester forte, mais j'ai mal, horriblement mal. La douleur est présente, elle réveille mes plaies. Alors, j'ai décidé de le faire. La protéger, j'ai demandé à devenir sa gardienne, la protéger sur ces terres depuis la mort de l'Impératrice, il faut la protéger. Te perdre, mon Anton, a été horrible, la perdre. Je ne peux m'y résoudre. Elle est si douce, si gentille, elle nous ressemble tu sais ? Elle est ambitieuse, comme toi, maligne, comme toi, elle fait des vidéos sur Youtube et elle a ton humour, elle est tellement gentille, comme Grand-Mère, elle a sa douceur, son sourire. Elle a mes yeux, mon rire et mes cheveux. Elle est nous. Je dois trouver le courage de lui dire qui je suis, mais ce n'est pas encore l'heure, j'ai besoin de la connaître, de l'écouter, de la regarder. J'ai besoin d'être prête avant de lui dire qui je suis réellement.
Anton, Grand-Mère, vous savez, être ici à Haima, ça m'a fait réapprendre la vie, réapprendre le bonheur, le rire, la joie. Être ici, c'est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis que vous êtes partis, alors je bénis chaque jour passé ici en votre nom. La roue de la fortune a décidé de me faire rencontrer ma fille, elle est si douce et si belle ... je suis même devenue, par sa demande, sa Gardienne. J'espère que les Moldovan ne se douteront de rien, mais la vérité finira par éclater tôt ou tard. En tout cas, ils ont bien pris soin de notre enfant ... et ça, je ne peux que leur en être reconnaissante