la main dans le sac (malarya)

Je m’étais réveillé tôt en ce début de soirée. C’était en tentant de retrouver le sommeil du juste alors que je tournais et retournais sous mes couvertures résultant en un saucisson complètement ficelé.  J’atterris finalement, avec un fracas mât, au pied de mon lit. Déjà mes douces esclaves furent à mes pieds tout comme un ou deux serviteurs. Complètement nue, je les renvoyais n’ayant aucune envie de parler, trop honteuse. Oui, honteuse de faire toujours et encore ce même cauchemar. Il mettait en scène ma sœur bien aimée Elysium et moi, pauvre petit être trop égoïste pour l’aider à échapper au trépas.

Le corps immobile mon regard, lui resta longtemps à observer l’horizon et les derniers rayons de soleil disparaissant tous aussi honteux se sachant trop faibles pour me causer de la douleur. J’apercevais, avec de plus en plus de netteté, la lune et l’amie la plus fidèle des étoiles et de l’Étoile du Soir : moi. Sa grande sphère grise me renvoyait gracieusement la lumière du soleil ayant toujours été présente pour moi.

- Tiens, tiens …

Fis-je me détournant soudainement pour me tourner vers les appartements de mon frère. J’eus un petit sourire en coin faisant claquer ma langue de satisfaction et, grâce soit rendue, oubliant tous mes tourments.

« Ils l’ont enfin fait. Ce n’est pas trop tôt » pensais-je tout en m’habillant rapidement d’un haut blanc au décolleté plongeant et d’un jeans skinny. D’humeur subitement malicieuse qui me ramenait agréablement trois mois en arrière, je sortais de ma chambre tout en attachant mes cheveux en une simple queue de cheval.

Je m’étais, ainsi, adossé près du cadre de la porte de mon royal frère lorsque Malaki en sortie me marmonnant des excuses bidon tels des compliments à mon encontre cachant certainement ce qui se passa derrière la porte. J’haussai des yeux au ciel pour toute réponse.

- Arrête-moi les compliments sur ma beauté et puis, je ne suis même pas maquillée.

Fis-je amusée relevant rapidement ses bégaiements par un sourire en coin à la commissure de mes lèvres. Lui habituellement si confiant, il semblait gêné actuellement.

- Dis-moi plutôt comment c’était. Ne fais pas comme, c’est écrit sur ton visage Malaki Hiroaki lâchais-je incapable de retenir un petit rire. Alors, mon frère était-il à la hauteur ?

Oui, j’avais décidé d’éliminer les préliminaires et de parler franchement. Après tout, je le connaissais par cœur mon meilleur ami.

Et il m’avait complimenté sur une beauté que je ne voyais pas en ce début de soirée ayant préalablement mal commencé. C’était pour cela que j’aimais Malaki. En fait, ce n’était pas seulement pour cette unique raison, mais j’appréciais sa propension à toujours voir du beau en moi, à m’insuffler de la confiance. S’il avait pu être amoureux de moi, je l’aurais épousé sans hésitation. Mais non, lui il préférait l’autre Lightwood là, le frère, le plus beau, le plus grandiose … Oui, oui, Araël avait été habitués à mes superlatifs à son encontre.

- Tu trouves toujours les mots qui me font énormément de bien. Alors, pour toi, penses-tu que je pourrais aller habillée ainsi lors des audiences que je préside ?

Disais-je tout en ayant fait un tour sur moi-même. Quand même, je n’avais pas du tout eu envie d’approuver ses mots comme une bonne petite princesse mal à l’aise dans une situation qui me rendait grâce à un point tel. Je ne pus donc pas m’empêcher d’en rajouter. Dans un sourire malicieux, je me demandais comment Araël réagirait s’il apprenait que sa sœur présidait une audience en jeans, en chaussures de sport et avec un haut au décolleté plongeant.

Évidemment, je n’en avais pas fini avec Malaki Hiroaki. Je pouffai même de rire à sa gestuelle près de son visage. Ayant le fou rire, je m’aperçue que brièvement des deux trous percés par des crocs de vampire dans son cou. Je n’eux même pas le temps de réagir que mon meilleur ami me plaqua la bouche d’une main. J’en fus tellement surprise que je me laissais cogner contre le mur. Fronçant les sourcils, déterminée, je me défis de son emprise en enlevant sa main avec la mienne.

- Hé ! Comme si le palais au complet n’était pas au courant ! Vous êtes si facile à lire vous deux.

M’exclamais-je me fichant complètement de qui aurait pu nous surprendre. Je me fis violence pour ne pas éclater de rire serrant les lèvres ensemble alors qu’il cherchait des excuses. Ok, je ne ressemblais vraiment pas à l’impératrice sévère que j’aimais montrer au peuple en ce moment, mais simplement à une jeune femme humaine taquinant son ami.

Je fis finalement claquer ma langue de satisfaction à sa proposition.

- Tu sais bien que je gagne toujours continuais-je avec mes taquineries que j’aimais tant.

D’une rapidité surhumaine, je me retrouvais subitement derrière lui pour lui souffler de l’air derrière l’oreille. On ne sait jamais, peut-être que cela lui ferait penser à mon frère chéri. Ensuite, je lui proposais fortement, en le poussant un peu, de venir dans ma chambre. De retour dans la pièce, je remarquais aussitôt que le soleil avait terminé sa descente pour la nuit éliminant ainsi le doré à l’horizon. Puis, je trouvais deux de mes esclaves en train de faire mon lit.

- Mais qu’est-ce que … Ce n’est pas à vous de faire le lit. Je vous l’ais dit 100 fois au moins ! soupirais-je détestant mes esclaves se « tuant » à la tâche pour un rien. Aller, pourriez-vous nous laissez seuls ? minaudais-je plus doucement. MAIS PAS D’ESPIONNAGE À LA PORTE !

Me retournais-je une dernière fois vers elles en les faisant sursauter. Il fallait dire qu’elles n’étaient pas bien discrètes chuchotant sur les possibilités de voir le noble de l’Empereur dans ma chambre. Néanmoins, un clin d’œil de ma part les aida à décamper gloussant jusqu’à atteindre la porte, mais je les entendais encore bien au-delà de celle-ci. Levant des yeux au ciel, je souris songeant que mes esclaves feraient, de toute manière, de très mauvaises espionnes.

Sans bouger, de mon ouïe fine de mort vivant, j’entendais encore mes esclaves trottiner dans les couloirs. Je souriais aux chuchotements excités qui me parvenaient. Elles sont naïves mes esclaves. Elles croient que je suis amoureuse de Malaki. J’eus un petit sourire en coin relatant une fois de plus mentalement le fait qu’elles feraient de très mauvaises espionnes. En sommes, je serais folle que de les traîner dans la mission suicide sur Astrée dans laquelle je voulais m’enduire moi-même. Ce serait tellement égoïste de ma part.

Finalement, je me tournais vers mon meilleur ami alors que je le découvrais avec ma photo de famille au complet dans ses mains. Je ne sais pas pourquoi, mais je fis un léger pas dans sa direction pour l’en empêcher, la main gauche en l’air prête à l’arrêter dans son geste. Certes, je me ravisais malgré le poing qui s’incrustait sans scrupule aucun en moi. Oh que je détestais cette émotion qui s’amusait continuellement à me transir des pieds à la tête telle si j’avais été … Humaine ?

- Malak … S’il te p …

Ce ne furent même pas des bégaiements, mais plutôt que les murmures d’une petite fille trop effrayée par ses propres émotions. Je prenais donc mon masque de force ne faisant apparaître qu’un regard sévère à mon visage. J’espérais que mon ami lâche la photo. Si longtemps que je ne l’ai pas regardé cependant. Si longtemps qu’elle prenait la poussière, là sur ce meuble. Cela me causait de la douleur de la voir aussi subitement.

Mais je ne pouvais pas non plus me refuser d’écouter. J’eus un petit sourire et hochait négativement de la tête à entendre ces peurs à lui, une fois de plus.

- Pourtant, ce n’est pas comme si on était encore au 19e siècle et avant.

Je n’avais pas pu m’empêcher de rétorquer du tact au tact, sa peur ridicule me fit alors rouler des yeux au ciel. Enfin, selon moi, elle l’était. Je m’avançais vers lui pour le prendre par la main et l’inviter à s’asseoir. Mon meilleur ami avait alors osé dire de ne pas me raconter les détails intimes passés avec mon frère. Je rigolais, mais plutôt je ricanais la main droite venant tenter de cacher mon hilarité. Comme s’il allait évier cela. Maia qu’il essaie songeais-je avec un sourire malicieux ornant le bas de mon visage.

Je m’asseyais alors dans l’un des deux fauteuils en cuir rouge placés devant ma fenêtre donnant sur l’horizon. Certes, je ne regardais pas ce dernier. Puis, il n’y avait plus rien à regarder parce que le soleil avait disparu. Non, évidemment, je regardais Malaki. Et j’élevais la voix, mais cette fois le plus sérieusement du monde.

- Malaki, je l’ai fait des tas de fois que ce soit avec des hommes ou avec des femmes. Je l’ai fait alors que c’était même mortellement réprimandé. J’eus alors un sourire sarcastique. Quoique d’être un Vampire le serait encore de nos jours. MAIS ! L’homosexualité, elle, est légale à cette époque ou, à tout le moins tolérée. Dieux soit loué, nous ne sommes plus au Moyen-Âge. Au pire, je ferais passer une loi sur Haïma qui autorise les couples de même sexe.

Plus je parlais et plus je reprenais mon attitude bienveillante abandonnant celle de l’impératrice que j’étais. J’optais pour un doux sourire sincère espérant que mon frère et mon meilleur ami n’aient pas peur de leurs sentiments. Je ressentais une certaine injustice en cela. Pourquoi mon frère ne pourrait-il pas aimer la personne qu’il souhaitait ? Parce qu’il était l’Empereur ? Foutaises. Cette fois, je n’invitais plus Malaki à s’asseoir, car je le lui ordonnais d’un index. Bon, je faillis avoir le fou rire en même temps : oh que le temps passait mieux lorsqu’on était avec nos meilleurs amis.